Face aux patrons unis, les travailleurs doivent s’organiser

manif800 licenciements à Arcelor, 4500 à Ford Genk, 600 à Duferco-NLMK, 900 à Belfius et bien d’autres encore chez Kraft, Alcatel-Lucent et Hewlett-Packard. Depuis des mois, du nord au sud du pays, les patrons licencient à tour de bras. Bons comédiens quand il s’agit de faire semblant de s’émouvoir du sort des travailleurs, ils justifient ces licenciements par la mauvaise conjoncture économique et leur souci d’assurer la pérennité des entreprises. Mais tous ces propos ne sont que mensonges et larmes de crocodiles.

Pour ne parler que de Ford Genk, ce groupe met en avant depuis des années le même motif : « préserver l’emploi » pour justifier les licenciements successifs, les réductions de salaires et les aides d’Etat. En 2003, le groupe avait déjà licencié 3000 travailleurs sous prétexte d’assurer un avenir à l’entreprise. Ensuite, en 2010, il a réussi à imposer une réduction de salaire de 12%, toujours au nom de l’emploi. Et cerise sur le gâteau, depuis 2002, la Région lui a versé un total de 43,5 millions d’euros de subsides. Et pour quel résultat ? Ford fait un profit de 9,8 milliards de dollars en 2011 et décide quand même de jeter 10 000 travailleurs sur le carreau (en comptant les sous-traitants) sans rendre de comptes à personne.

Alors, tous ces discours sur le maintien de l’emploi et la pérennité des entreprises ne sont que du vent. La seule chose qui importe aux capitalistes, c’est de réaliser du profit. L’avenir des travailleurs est le cadet de leurs soucis.

Quant à la crise, elle a bon dos. Elle est invoquée comme si elle était une punition tombée du ciel alors que ce sont les capitalistes eux-mêmes qui l’ont déclenchée. La concurrence acharnée, la recherche de profits à tout va, la spéculation sur tout ce qui bouge, voilà ce qui fait que depuis 2008, le monde capitaliste est en crise, une fois de plus. Et maintenant la bourgeoisie prétend adresser la note aux travailleurs alors qu’ils ne sont pour rien dans ce désastre. La crise de ce système économique fou est de l’entière responsabilité de la bourgeoisie qui domine le monde. Les travailleurs n’ont pas à payer pour les ratés de ce système dont ils sont les premières victimes.

Quant au gouvernement, il n’y a rien à attendre de lui. Tandis que l’offensive du patronat contre le monde du travail est passée à la vitesse supérieure, Di Rupo et consorts en remettent une couche. Pour trouver les 4 milliards d’économie que l’Etat entend effectuer pour la confection du budget 2013, ils n’ont rien trouvé de mieux que de s’attaquer aux plus faibles : remise en cause de l’indexation des salaires et augmentation de la TVA sont au menu ! D’une main, on bloque des salaires et de l’autre, on augmente la TVA et donc les prix ! On peut dire que quand le gouvernement décide de nous faire les poches, il ne manque pas de suite dans les idées… Et le plus grave, c’est que le gouvernement décide de réduire les allocations au moment même où le chômage s’envole suite aux licenciements ! Et pour les licencieurs, qu’est-ce que nos dirigeants préconisent ? Des exonérations de charges sociales !

Encore plus d’argent pour les riches et tout le poids des économies sur le dos des classes populaires, voilà tout ce que propose ce gouvernement dans cette période de chômage et de précarité.

Depuis la crise économique de 2008, les travailleurs de tous les pays européens subissent de nouvelles attaques de la bourgeoisie qui entend bien préserver ses profits en licenciant massivement. Les gouvernements, de gauche comme de droite, servent docilement les patrons en rançonnant les travailleurs de toutes les manières possibles. Et la Belgique pourrait très bien connaître le scénario de l’Espagne, du Portugal ou de la Grèce.

Mais ce scénario n’est pas écrit d’avance. La crise nous montre comment tous les travailleurs souffrent des mêmes maux, qu’ils ont les mêmes intérêts, quel que soit leur secteur d’activité ou le pays dans lequel ils travaillent. Ces intérêts communs, ils n’y a que les travailleurs qui sont à même de les défendre. Ce qui nous fait défaut, c’est que nous sommes isolés, chacun de notre côté. Au contraire, face à la bourgeoisie qui est organisée et mène sa politique, il faut que les travailleurs soient aussi organisés et qu’ils aient leur stratégie, leur politique. Face aux capitalistes qui licencient, il faut que nous soyons assez forts pour imposer notre programme : interdire les licenciements et répartir le travail entre tous en prenant sur les profits.

Nous préparer à riposter est une nécessité vitale pour le monde du travail si nous ne voulons pas sombrer avec cette économie en déroute.

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