L’inflation profite aux patrons. C’est à eux de payer

Les prix du gaz et de l’électricité ont explosé en 2021, mettant les ménages dans l’impossibilité de payer la facture et menant à plus de 900 000 demandes de report de paiements. L’inflation en janvier 2022 est de 7,6%, le plus fort taux enregistré depuis près de quarante ans ! C’est principalement la hausse du prix de l’énergie qui est responsable. Pour les travailleurs, qui consacrent une plus grande part de leurs dépenses à l’énergie et moins aux loisirs, les conséquences sont dramatiques.  La facture pourrait grimper jusqu’à 4000 € en Wallonie !

Les patrons prétendent qu’ils ne font que répercuter la hausse du cout de l’énergie et donc des transports sur la production. C’est un mensonge ! Ce sont toujours les mêmes travailleurs sur les mêmes machines qui extraient le pétrole et le raffinent, ou produisent le gaz et l’électricité. La valeur intrinsèque de l’énergie et de toutes les marchandises n’a pas changé soudainement. La seule raison de l’augmentation des prix est que les producteurs profitent de la demande pour augmenter artificiellement les prix et encaisser un surprofit. Les intermédiaires reportent à leur tour les augmentations sur les suivants dans la chaîne de production, tout en augmentant leur marge au passage, et ainsi de suite jusqu’aux travailleurs. De cette manière, ce sont eux qui, à la source de toutes les richesses produites vont payer pour la soif de profits de capitalistes qui, eux, ne produisent rien et ne servent à rien. 

Toutes les aides de l’Etat aux consommateurs pour pallier la hausse des tarifs de l’énergie, sont financées par nos impôts, par de l’argent public qui finira dans la poche des producteurs d’électricité ! Cet argent ne sera plus disponible pour payer les soins de santé, alors que la pandémie a montré à quel point on avait besoin d’eux et à quel point le secteur hospitalier manquait de moyens. Ou encore, il manquera dans l’éducation, les infrastructures ou les services de secours, et là, ce sont les inondations de l’été dernier qui ont montré les conséquences du manque d’investissement.

Finalement, le gouvernement a décidé de réduire jusqu’en avril la TVA à 6% sur le prix de l’énergie. Cette mesure est profondément injuste. Elle va surtout profiter aux riches qui ont des plus grosses maisons et dépensent plus d’énergie.  Or, ce sont les couches populaires qui dépensent la plus grosse part de leur salaire dans le gaz et l’électricité. Ce sont eux qui risquent de vivre dans le froid ! La TVA est l’impôt le plus inégalitaire car il s’applique aux chômeurs comme aux PDG. 

 De plus, comme le fait remarquer un économiste, la baisse de la TVA va reporter la prochaine indexation des salaires de six mois. C’est un manque à gagner plus élevé que la hausse de l’électricité sur la même période ! Ce que le gouvernement donne d’une main aux travailleurs, il le reprend de l’autre. 

Le Premier ministre prétend qu’avec les aides, le pouvoir d’achat va augmenter de 1000 euros cette année. Cela semble un gros chiffre, mais cela ne fait jamais que plus ou moins quatre-vingts euros par mois ! Le calcul de De Croo est fallacieux car il additionne toute une série de choses, comme l’indexation par exemple, qui n’ont rien à voir avec des augmentations de pouvoir d’achat mais ne sont que de petites compensations face à l’augmentation des prix. Le budget des couches populaires ne sera pas moins ric-rac, au contraire ! 

Et dès la crise un peu passée, ce gouvernement ou le prochain, reparlera d’austérité, de report de l’âge de la pension pour faire encore une fois porter les coûts par le monde du travail. Le patronat reviendra à la charge pour exiger la suppression de l’indexation des salaires au nom de la compétitivité. Ce n’est donc pas du gouvernement qu’il faut attendre des solutions.Il est déjà difficile de vivre avec les salaires actuels ; ce sera impossible si les prix continuent d’augmenter. L’index ne reflète pas la réalité de la vie des couches populaires. Par exemple, le prix des carburants n’y est pas inclus. La seule solution est d’augmenter les salaires et de mettre dans le calcul de l’index tous les produits de la consommation, y compris les cigarette et l’essence. Mais ça ne se fera pas tout seul. Il faudra des luttes, des manifestations et des grèves, et pas qu’une seule, car il s’agira de faire plier le patronat sur ce qui lui tient le plus à cœur : ses profits. Pour que de telles luttes réussissent, elles devront unir les travailleurs de tous les secteurs, car par-delà les différences de statut ou de branches, les travailleurs sont unis par les mêmes intérêts et ils représentent collectivement la plus grande force qui soit.

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