Le mercredi 12 septembre, les pilotes et le personnel naviguant allemands de Ryanair ont arrêté le travail. 150 vols ont été annulés. Les travailleurs exigent une augmentation de salaire, la mise en place d’un salaire minimum, des contrats respectant la législation sociale des pays dans lesquels ils travaillent et la prise en compte de la totalité des heures effectuées, y compris avant le décollage et après l’atterrissage.
Les syndicats de personnel de cabine ont fait grève le vendredi 28 septembre, faisant annuler 250 vols, et menacent de faire grève tous les mois si leurs revendications ne sont pas prises en compte.
La mobilisation des salariés de Ryanair est remarquable à plus d’un égard. Il s’agit d’un mouvement offensif qui réclame de meilleures conditions de travail. C’est un mouvement international qui touche l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et le Portugal. C’est aussi un mouvement qui a tendance à dépasser les divisions entre catégories de travailleurs puisque les pilotes ont rejoint déjà plusieurs fois les autres salariés pour faire grève. Aux membres du personnel naviguant s’ajoutent aussi certains personnels au sol.
Les travailleurs en lutte ne doivent pas compter sur les politiciens ni au niveau national ni au niveau européen pour imposer quoi que ce soit à Ryanair car c’est bien avec la complicité de ces politiciens que la compagnie a pu surexploiter des milliers de salariés à travers le continent. La force des travailleurs mobilisés est leur détermination, leur capacité à étendre la lutte à toutes les catégories de personnel dans tous les pays.
La direction a voulu faire croire qu’elle ne craignait rien, qu’elle ne devrait pas annuler beaucoup de vols et que les travailleurs luttaient en vain. Mais c’est évidemment un mensonge car en même temps elle menace de réduire l’activité et les effectifs là où les grèves se multiplient.
Les travailleurs de toute l’Europe suivent la mobilisation des salariés de Ryanair contre leur direction dont la seule véritable fonction est de défendre les profits des actionnaires. Le patronat européen craint une victoire, même partielle, des salariés car ce serait un encouragement pour les travailleurs partout en Europe à engager la lutte pour exiger des hausses de salaire et des améliorations des conditions de travail. Si le patron continue pour le moment à jouer au cowboy et faire la sourde oreille aux revendications, il sera bien obligé d’entendre raison si la mobilisation continue.
Alors, vive la lutte des salariés de Ryanair !