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lls nous méprisent et nous le leur rendons bien

Les salaires sont tellement bas, les conditions de tra-vail tellement mauvaises que, parfois, on galère encore plus en travaillant qu’en étant au chômage. Ce n’est un secret pour personne. Quand on est obligé d’accepter un boulot mal payé, parfois à temps partiel, loin de notre domicile et qu’il faut en plus payer les trajets, la garde des enfants, sans même parler des frais médicaux supplémentaires dus à un travail qui nous casse les reins, alors oui, on peut se dire que ce serait moins pire en étant au chômage ou même au CPAS. Il faut des augmentations de salaire et certainement pas baisser les allocations sociales comme a le culot de dire Egbert Lachaert, président de l’open VLD ! Pendant ce temps-là, un directeur comme celui de la Stib gagne plus de 300 000€ par an, celui de Belfius plus de 600 000€ et le directeur d’Elia dépasse le million.

Faire la guerre pour la paix ?

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, tape sur le clou : elle refuse tout cessez-le-feu en Ukraine. Les dirigeants occidentaux veulent la guerre et ils le disent. Il s’agit du seul moyen, selon eux, d’assurer… la paix ! Celle des cimetières ! L’explo-sion des dépenses militaires dans tous les pays mon-trent que ce qu’ils préparent, c’est la guerre généralisée. En attendant, Ukrainiens et Russes continuent de tom-ber sous les balles et les bombes que fabriquent les industriels. Ce n’est pas de paix dont se préoccupent ces “pacifistes”, mais du moyen d’assurer au mieux les profits de leurs capitalistes.

Raboter les pensions pour des cadeaux aux patrons

Pour disposer des millions d’euros d’aides européennes et pouvoir arroser le patronat avec, le gouvernement cherche le moyen de raboter encore les pensions. Plusieurs pistes sont sur la table : revenir sur une partie des miettes de la réforme de l’année dernière ou s’attaquer aux pensions des fonctionnaires. Ils voudraient donc encore faire des économies sur nos pensions de misère, qu’on touchera à 66 ou 67 ans… si la santé tient jusque-là ! Mais c’est tout l’inverse qu’il nous faudrait : partir plus tôt avec de meilleures pensions. Pour les financer, ils n’ont qu’à prendre dans les poches bien fournies des patrons, les seuls qui profitent d’ailleurs de ces “aides de l’Europe”.

Turquie : Erdogan réélu, la crise continue

Il aura fallu deux tours de scrutin à Recep Tayyip Erdoğan pour être réélu pour la troisième fois, avec 52 % des voix exprimées, à la présidence de la Turquie. Avec un bilan économique et social catastrophique, la victoire était loin d’être assurée et le Raïs turc n’a pas lésiné sur les moyens. En regroupant autour de lui une alliance de droite nationaliste et islamiste, Erdoğan a plus que jamais mobilisé les moyens de l’État et multiplié les cadeaux. Il a monopolisé le temps d’antenne dans les médias à sa botte, à grands renforts de campagnes de désinformation grossière, de propagande religieuse et de discours haineux contre ses opposants. La répression s’est accentuée tout au long de la campagne électorale avec de nouvelles vagues d’arrestation de journalistes, de syndicalistes et de militants kurdes ou de gauche, soupçonnés comme d’habitude de terrorisme, et des milliers de poursuites pour insulte au président. L’opposition a été muselée par la censure des réseaux sociaux et des médias indépendants, l’interdiction d’envoi de sms aux électeurs et l’état d’urgence décrété dans les départements frappés par le terrible tremblement de terre du 6 février. Et si cela ne suffisait pas, les partisans de l’AKP et les « Loups gris » du MHP n’ont pas hésité à faire le coup de poings contre les militants et les électeurs de l’opposition, tant en Turquie qu’à l’étranger. Comme lors des précédentes élections, de multiples cas de fraudes ont été constatés avec un système bien rodé de bourrages d’urnes dans certains districts à forte présence militaire ou policière.
Malgré le rejet suscité par Erdoğan dans une grande partie de la population et les soutiens affichés par le parti kurde HDP et la plupart des partis de gauche, son principal rival, Kemal Kılıçdaroğlu, pouvait difficilement être une alternative pour les travailleurs et les classes populaires. A la tête d’une coalition disparate de sociaux-démocrates, de nationalistes, d’islamistes et de dissidents de l’AKP, le candidat kémaliste n’avait pour programme que la vague promesse d’un retour massif des investissements étrangers en échange d’une politique dictée par les marchés financiers. A la propagande militariste, antikurde et homophobe d’Erdoğan, Kılıçdaroğlu a répondu par une surenchère nationaliste et xénophobe en flattant les sentiments anti-réfugiés, comme si les travailleurs syriens étaient responsables de l’inflation ou de la faiblesse des salaires. Dans les régions kurdes où l’abstention était plus forte qu’ailleurs, on n’a pas non plus oublié que cette même opposition a systématiquement approuvé les crédits de guerre pour les interventions militaires en Syrie et en Irak.
Dès l’annonce de la victoire d’Erdogan, la livre turque, qui a déjà perdu plus de 90 % de sa valeur en dix ans, a connu une nouvelle chute pour franchir les 20 livres pour un dollar, appauvrissant un peu plus encore les Turcs. Avec une dette extérieure de 450 milliards de dollars, un déficit de 50 milliards de dollars, une inflation officiellement estimée à 43 % et un chômage à 22 %, la grande majorité d’entre eux ne se font guère d’illusions. D’autant qu’une fois les élections passées, Erdoğan et sa clique vont continuer à faire payer cette crise aux classes populaires. La politique de baisse des taux d’intérêt, tant décriée par les observateurs étrangers feignant la naïveté, n’a pour but que de favoriser les profits des exportateurs et du secteur touristique. Que cette politique aggrave l’érosion des salaires et des retraites d’une population déjà largement éprouvée, voilà bien le dernier souci des fondés de pouvoir de la classe capitaliste, qu’elle soit turque ou internationale !
La dernière manœuvre en date suffit à l’illustrer. Avant les élections, le gouvernement avait annoncé en grande pompe la gratuité du gaz pour tous les ménages pour une durée d’un mois. Cette mesure sert à présent de prétexte pour limiter l’augmentation des salaires et des retraites au prétexte d’une baisse artificielle de l’inflation ! Les travailleurs payeront deux fois ce généreux cadeau électoral : d’une part, via l’augmentation des taxes et impôts, et d’autre part, via un gel de leurs salaires. Les travailleurs devront dès maintenant se préparer à riposter sur leur terrain de classe. Ouvrir des perspectives révolutionnaires, face à ce régime d’exploitation et d’oppression, est une tâche urgente

Des députés aux retraites dorées

Pendant que de plus en plus de retraités peinent à joindre les deux bouts, on apprend que les élus des différents parlements se sont octroyés de généreux avantages pour assurer leurs vieux jours. Une centaine d’anciens députés touchent chaque mois une pension de plus de 9375 euros bruts, soit cinq à six fois plus que celles de la majorité des retraités ! Les mêmes qui, par le passé, ont voté le gel des salaires et le relèvement de l’âge de la retraite. Ce n’est pas pour rien que les communistes disent que les élus devraient toucher le même salaire qu’un ouvrier.

Alerte sécheresse dans le cerveau de nos dirigeants

La sécheresse frappe aujourd’hui l’Espagne mais aus-si beaucoup d’autres pays, en Europe et partout dans le monde. Avec le changement climatique, la situation ne fera que s’empirer dans les années à venir. Cela met en péril la production agricole, mais aussi la biodiversité et la survie des forêts. Nous allons droit vers des catas-trophes de grande ampleur. Des solutions existent : adaptation des pratiques agricoles, meilleure récupéra-tion des eaux usées, rénovation des systèmes de canali-sation pour limiter les fuites… Mais les solutions pro-posées par les dirigeants européens, comme les méga-bassines en France, ne se préoccupent que de sauve-garder les intérêts financiers à court terme des grands groupes de l’agro-alimentaire. Cette société, basée sur la recherche de profits immédiats de quelques privilé-giés, est incapable de faire face à ces enjeux vitaux pour l’humanité. Il faut nous en débarrasser au plus vite.

Encore 10 milliards à nos frais

Ce mercredi 19 avril, le gouvernement s’est fixé pour objectif un énième plan d’économies de 10 milliards d’ici 2026. Après avoir creusé le déficit budgétaire pour arroser les employeurs pendant les crises sanitaire et énergétique, De Croo & Co préparent une nouvelle cure d’austérité sur le dos des classes populaires. L’exécutif impute ses futures coupes budgétaires à la hausse du coût du vieillissement. Les retraités ont bon dos lorsqu’on sait que les 10 milliards serviront surtout à financer la hausse des taux d’intérêt au profit d’une minorité de gros patrimoines.

Nouvelle loi pour nous faire marcher au pas

Le ministre de la Justice Van Quickenborne a présen-té un projet de loi anticasseurs. L’idée est de pouvoir interdire de manifester ceux qui auraient commis des « actes de vandalisme ou de violence » dans un ras-semblement. Le gouvernement voudrait pouvoir libre-ment faire le ménage dans les rangs de ceux que ses attaques révoltent ! En fait, s’il accepte le droit de mani-fester, ce n’est que tant que les travailleurs mar-chent… au pas. Cette loi n’aura qu’une conséquence : s’ajouter à toutes celles qui s’abattent déjà sur la tête des travailleurs qui manifestent, font grève ou tiennent un piquet, de ceux qui s’opposent à la guerre que nous mènent les patrons et leurs gouvernements.

Israël-Palestine : 75 ans d’une politique guerrière

Le 2 mai, un militant nationaliste palestinien est décédé dans une prison israélienne au terme de 86 jours de grève de la faim. Cette mort a ravivé la colère des habitants de Gaza et fourni, s’il en était besoin, un nouveau prétexte aux attaques meurtrières d’Israël, que le gouvernement de coalition droite-extrême droite qualifie de préventives.

Parmi les 4 900 détenus politiques palestiniens enfermés par Israël, plus de mille le sont au titre d’une « détention administrative », sans jugement, sans même une inculpation, sans possibilité de défense juridique. Khader Adnane, boulanger à Jénine, était de ceux-là. Militant se réclamant d’un groupe nationaliste concurrent du Hamas au pouvoir à Gaza, il connaissait les geôles israéliennes et n’en était pas à sa première grève de la faim pour obtenir que ses droits minimums soient respectés. Mais, traités avec « trop d’égards » selon le ministre de l’Intérieur d’extrême-droite Ben Gvir, les détenus palestiniens font partie des victimes des directives ultrarépressives récemment appliquées dans les prisons. Adnane n’a donc même pas été transféré à l’hôpital.

Avant un cessez-le-feu, forcément temporaire, conclu le 13 mai sous l’égide des autorités égyptiennes, il y a eu plusieurs jours d’escalade meurtrière. À des tirs de roquettes envoyées de Gaza après la mort d’Adnane a répondu le déclenchement, le 9 mai, de l’opération israélienne Bouclier et Flèches, consistant en des bombardements dits ciblés, à l’issue desquels Netanyahou, l’armée et la sécurité intérieure se félicitent d’avoir tué six militants palestiniens qu’ils considèrent comme des responsables de groupes armés. Ces frappes « propres » ont au passage tué également la famille et les voisins des militants visés, si bien que 34 personnes ont été tuées et 190 autres blessées. Mais il ne s’agit, selon le communiqué israélien, que de « victimes civiles inévitables dans l’environnement densément peuplé de Gaza » !
En effet, Gaza est surpeuplée, des milliers de réfugiés palestiniens y ayant trouvé abri depuis trois quarts de siècle. Ces faits coïncident d’ailleurs avec le 75e anniversaire de la naissance de l’État d’Israël le 14 mai 1948, sur un territoire qui était loin d’être un désert car peuplé de centaines de milliers de Palestiniens, agriculteurs, éleveurs, commerçants… Des centaines de milliers de Juifs qui avaient survécu à la barbarie nazie espéraient, pour la plupart, trouver en Israël un État pacifique, juste, animé d’intentions presque égalitaires, ainsi que certains aspects de la propagande sioniste le laissaient entendre.

En fait, la création d’Israël s’est faite sur la base de l’expulsion violente d’une partie de la population arabe palestinienne, celle dont les descendants vivent encore aujourd’hui dans les camps de réfugiés des pays voisins. L’État israélien s’est fait l’acteur du vol des terres palestiniennes et, en fait d’égalité des droits, a fait de ses habitants arabes des citoyens de seconde zone. Il a organisé l’occupation de la Cisjordanie et couvert sa colonisation par des colons conquérants et racistes. Leur extrémisme religieux et leur idéologie d’extrême-droite ont fini par prendre en otage la population juive israélienne elle-même, au point qu’elle manifeste maintenant toutes les semaines contre l’évolution autoritaire de cet État qui leur promettait la liberté.

Il n’y avait aucune raison pour qu’Arabes palestiniens et Juifs rescapés des camps ne puissent vivre ensemble. C’est toute l’orientation nationaliste, anti-arabe et pro-impérialiste qui a fait de l’État d’Israël un nouveau facteur d’oppression et l’acteur de guerres permanentes, dont souffre sa propre population. Pour la population arabe de Gaza, de Cisjordanie, de Jérusalem-Est, mais également pour la population arabe et juive d’Israël même, c’est un triste anniversaire que célèbre son gouvernement.