Ce sont des millions d’euros d’économies que la direction de la Stib a fait sur le dos des salariés ! Moins de temps de régulation, moins de breaks. Les dépôts atteignent des records d’absence. Et pendant ce temps, les directeurs se félicitent. Dans leurs bureaux, ils ne la ressentent pas la fatigue, le dos qui fait mal, le stress au travail permanent. C’est nous qui faisons rouler les bus toute la journée, réparons les trams, entretenons les métros. C’est sur notre dos qu’ils font leurs économies, jusqu’à nous en rendre malades. Et pour enfoncer le clou, la hiérarchie nous refuse encore nos jours de congé. Ça suffit comme ça ! Non aux économies, il faut refinancer et embaucher.
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Les vrais responsables du déficit
Le Bureau du plan vient de présenter ses chiffres : le déficit public s’élève actuellement à 31 milliards d’euros et risque de grimper à 40 milliards d’ici 2029. Pour l’un des économistes du Bureau, il n’y a pas de doute, les pensions et les soins de santé sont les principaux responsables du déficit. C’est à croire que ses statistiques l’ont rendu complètement aveugle ! La situation des travailleurs et des patients dans les soins de santé ne cesse de se dégrader. Quant aux allocations de pension, versées après une vie à trimer, elles sont loin d’être suffisantes. Et si l’économiste louchait plutôt du côté des milliards qui sont offerts chaque année aux grands patrons, aux fortunes que les riches déplacent dans les paradis fiscaux ou aux sommes que l’Etat balance aux industriels de l’armement. Ceux qui creusent le déficit, ce sont les capitalistes et les gouvernements à leur botte ! Mais, comme on dit : il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Un massacre de plus à Gaza
À Gaza, un nouveau raid de l’armée israélienne a tourné au carnage. Les tirs d’artilleries et d’hélicoptères sur un camp de réfugiés bondé ont fait au moins 274 morts et plus de 700 blessés. Le gouvernement israélien justifie l’opération par la libération de quatre otages enlevés par le Hamas. Un prétexte sordide pour continuer à massacrer une population civile palestinienne enfermée sur une mince bande de terre de 360 kilomètres carrés ! Pour ces massacreurs, la vie humaine n’a que peu de valeurs, qu’elle soit palestinienne ou israélienne.
It’s raining Money
Les actionnaires de Tesla viennent d’approuver une nouvelle fois par un vote l’énorme rémunération qu’a réclamée son PDG Elon Musk : 56 milliards de dollars sur 10 ans. Ce sont des sommes qui ne sont délirantes que pour nous, habitués à penser que l’argent sert à vivre, à se loger, se nourrir, et se soigner. Combien d’emplois pourrait-on créer avec cette somme astronomique ? Ce n’est évidemment pas la préoccupation des actionnaires de Tesla qui ont été eux aussi copieusement arrosés par les bénéfices de l’entreprise ces dernières années.
Pauvres patrons
En 2023, les patrons des sociétés du Bel 20 ont gagné 46 fois le salaire annuel d’un travailleur. Et ce n’est qu’une moyenne. Certains ont empoché bien plus, comme le boss d’AB Inbev qui a touché 184 fois plus que l’employé le moins rémunéré. Pauvres patrons ! Eux qui gémissent à longueur de journée sur le « coût » du travail et l’indexation des salaires et nous supplient de nous serrer encore plus la ceinture… Leur pouvoir d’achat ne s’en est jamais aussi bien porté. S’il y a bien des coquins qui vivent au-dessus de nos moyens, c’est bien cette bande de requins.
Quand les élus non-élus empochent l’argent public
Quand ils ne se représentent pas sur les listes ou qu’ils ne sont pas réélus, les députés reçoivent une indemnité de départ, allant, selon leur ancienneté, jusqu’à 300.000 euros pour certains. Bien sûr, ce ne sont que des miettes par rapport à ce qu’empochent les actionnaires des grandes entreprises, qui sont les véritables dirigeants de cette société, en échange de bons services rendus. Mais ce sont quand même de coquettes sommes pour des gens qui passent leur temps à nous parler d’austérité et à nous seriner que nos salaires seraient trop élevés.
Fedex, licenciements sans complexe
L’entreprise de livraison et de transport international de fret FedEx a annoncé son intention de licencier 385 travailleurs en Belgique, soit un tiers de son personnel. Et ce n’est pas la première fois. Depuis le rachat de la société TNT en 2016, c’est la cinquième vague de licenciements et déjà 1000 emplois sont passés à la trappe. Le groupe ne se cache même pas pour avouer qu’il le fait pour accroitre encore plus ses bénéfices. Des bénéfices qui s’élevaient à 879 millions de dollars rien que pour le dernier trimestre. De l’argent qui doit revenir entièrement aux travailleurs !
Ontex, des travailleurs jetables ?
Le groupe Ontex, qui fabrique et vend des produits d’hygiène personnelle, vient d’annoncer le licenciement de près de 500 travailleurs, sur les sites d’Eeklo et Buggenhout en Flandre. Ce groupe, qui possède 16 usines dans le monde et emploie plus de 7500 personnes, entend « renforcer sa position concurrentielle », c’est-à-dire produire toujours plus, à moindre coût. Les salariés ont été avertis au cours d’un simple conseil d’entreprise, comme si ce n’était pas leur vie à eux qui était en jeu. La direction d’Ontex pense que les travailleurs, comme les serviettes hygiéniques qu’elle fait produire, peuvent être jetés à la poubelle après usage. On verra ce qu’en pensent les travailleurs eux-mêmes !
La sécurité au boulot, c’est le minimum !
Après une nouvelle agression d’un chauffeur de bus, les travailleurs du TEC ont débrayé spontanément dans toute la province du Hainaut. Les agressions se sont enchaînées ces derniers mois et les chauffeurs en ont ras-le-bol. Désormais, à chaque nouvelle agression, ils ont décidé de faire grève le lendemain pour témoigner leur soutien au collègue agressé et exiger plus de moyens pour garantir leur sécurité. Les travailleurs ont mille fois raison de ne pas vouloir rouler la boule au ventre. La direction est prévenue : si les bus sont à l’arrêt, c’est uniquement en raison de sa cupidité !
L’extrême-droite au service du patronat
Les dernières élections législatives n’ont pas permis au Vlaams Belang de prendre la première place en Flandre, contrairement à ce qu’il espérait et à ce qu’annonçaient les sondages. Il n’accèdera donc pas au pouvoir, du moins pas encore cette fois-ci.
La Belgique n’est pas la seule en Europe à voir l’extrême-droite progresser. En Italie, en Hongrie, en Autriche, elle est en tête ; en Allemagne, elle double son score. En France, cela a pris une tournure plus dramatique puisque, à la suite du succès du Rassemblement National de Le Pen, Macron a dissout l’Assemblée nationale, provoquant ainsi de nouvelles élections les 30 juin et 7 juillet prochains.
La manœuvre de Macron, comme les grandes déclarations des partis belges sur le cordon sanitaire, sont des calculs politiciens. Les hésitations de Bart de Wever concernant une alliance possible avec le Belang, qu’il a refusée à la dernière minute montrent bien que, malgré tout, il la considère comme possible. Dans les faits, les idées des partis d’extrême-droite ont franchi il y a bien longtemps le cordon sanitaire et tous les partis de l’échiquier politique n’hésitent pas à parler ouvertement du soi-disant « problème » de l’immigration, tandis que tous les gouvernements européens s’alignent comme un seul homme derrière une politique répressive et meurtrière envers les réfugiés qui fuient les guerres et la misère.
L’extrême-droite pose un problème à ses concurrents politiques, mais leur progression est aussi un problème pour les travailleurs car ils spéculent sur le racisme et la xénophobie pour diviser les travailleurs. Tous ces partis ont en commun de mettre en avant les « traditions » familiales, le repli sur les frontières nationales et le rejet des étrangers. Ils spéculent sur la peur de l’avenir d’une partie des classes populaires et leur désignent d’autres travailleurs comme boucs émissaires, sous prétexte qu’ils viennent d’ailleurs.
Ils réécrivent un passé ou « c’était mieux avant », où on n’avait pas peur du chômage, où on était mieux entre soi. Ce passé n’a jamais existé. Le capitalisme a toujours été synonyme d’oppression, de bas salaires et de misère. Les grèves de nos ancêtres sont là pour en attester, ainsi que leur répression violente par les forces de l’ordre des bourgeois de l’époque. Les journées de douze heures, le travail des enfants, l’absence de congés payés, de sécurité sociale ou de retraite. Du sang et des larmes, voilà le vrai passé de la classe ouvrière. Le chômage existait déjà à grande échelle, et il n’y avait pas d’allocations ! Et quand les travailleurs se mettaient en grève, les patrons allaient chercher des jaunes dans les pays voisins. Il n’est pas si loin le temps où l’on se détestait entre Belges, Français et Italiens !
C’est cela le passé que veulent faire revivre ces partis nationalistes qui prétendent nous enfermer dans nos frontières ? Nous n’en voulons pas !
Les travailleurs ont réussi, en partie, à résister à l’exploitation capitaliste, quand ils ont compris que, quel que soit leur pays d’origine, quelles que soient leur langue ou leur religion, ils faisaient tous partie d’une même classe ouvrière, qu’ils étaient exploités par le patronat de leur propre pays et que leurs divisions ne profitaient qu’à leurs exploiteurs. C’est quand ils se sont unis et organisés à une échelle internationale, qu’ils ont commencé à faire reculer le patronat.
Les frontières que le Belang et les partis similaires veulent remettre en place n’ont jamais protégé les travailleurs car notre ennemi, le patronat, est dans notre propre pays. Les seuls alliés des travailleurs, ce sont justement les travailleurs des autres pays !
Si le score des partis d’extrême-droite augmente, c’est parce que les partis au pouvoir depuis des dizaines d’années n’ont pas protégé les travailleurs des ravages du capitalisme, de la baisse du pouvoir d’achat ni des licenciements. Au contraire, ils ont toujours pris le parti du patronat en vidant les caisses publiques pour qu’il puisse encore plus augmenter ses profits. Les partis d’extrême-droite ont donc beau jeu de se présenter comme des défenseurs du peuple contre les élites politiciennes. En fait, ils détournent leur colère des vrais responsables des crises, du chômage et des bas-salaires : le patronat et la grande bourgeoisie. Et s’ils arrivent au pouvoir, les Bardella, Van Grieken et consorts feront exactement la même chose. Ils se coucheront devant le grand patronat et réprimeront les travailleurs, en commençant par ceux d’origine étrangère.
Le monde du travail n’a rien à attendre de bon de cette vieille recette éculée du « diviser pour régner ». Au contraire, il a besoin de se réorganiser autour de son propre programme de lutte et de fraternité, contre le capitalisme qui nous emmène de crise en crise et pour une société juste, sans guerres ni exploitation.