L’ONU a publié un rapport alarmant des experts climat. D’après ceux-ci, si le réchauffement climatique se poursuit au rythme actuel, les conséquences peuvent devenir irréversibles d’ici une vingtaine d’années : cyclones plus violents et pluies extrêmes dans certaines régions du monde, vagues de chaleur et incendies dans d’autres, disparition de nombreuses espèces animales, sécurité alimentaire et santé des populations humaines menacées.
Limiter le réchauffement climatique serait possible : « Les lois de la physique et de la chimie le permettent », déclarait récemment l’un des auteurs de ce rapport. Mais les lois qui régissent l’organisation de la société sont celles du capitalisme, fondées sur la course au profit, la concurrence entre les patrons et les affrontements entre les États à leur service. Et tant qu’il en sera ainsi, aucune mesure susceptible d’empêcher la catastrophe climatique annoncée ne sera possible.
Des conférences réunissant les dirigeants du monde entier se tiennent régulièrement. Mais aucune de ces grandes messes médiatiques n’a jamais débouché sur la moindre mesure un tant soit peu contraignante. Fort de la toute-puissance des États-Unis, Trump revendique cyniquement le droit de polluer pour l’industrie américaine. Il ne fait que souligner brutalement ce que sont les relations dans le monde capitaliste, basées exclusivement sur les rapports de force, où chaque État se montre avant tout préoccupé de défendre les intérêts de ses multinationales.
Les chefs d’État, quelle que soit leur bonne ou mauvaise volonté supposée, sont tout aussi impuissants à résoudre le problème climatique qu’à faire face à la crise de leur économie. Même quand, soumis à la pression des opinions publiques, ils n’ont que l’écologie ou la défense de l’environnement à la bouche, leur action se limite à organiser des campagnes pour lutter contre le gaspillage, pour réduire l’usage du plastique et la place de la voiture…
Le plus souvent, quand des mesures sont prises, elles consistent à faire payer le consommateur au nom de la lutte contre la pollution. Ainsi, c’est au nom de la « sortie du diesel » que les gouvernement fédéraux et régionaux ont décidé d’augmenter les taxes sur les carburants. Les automobilistes, en particulier les millions de travailleurs qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer que de prendre leur véhicule, vont payer alors que ce sont les constructeurs automobiles qui ont développé le diesel, sans se soucier des conséquences pour l’environnement et la santé.
Dans la mesure où les préoccupations écologiques des consommateurs peuvent faire naître de nouveaux marchés, les capitalistes sont prêts à développer des technologies présentées comme respectueuses de l’environnement, à multiplier les labels verts et à vendre des produits prétendument bio… Mais la promesse de gain et d’enrichissement est le seul critère qui détermine leur choix. Dans leur course au profit, les capitalistes n’hésitent pas à saccager la nature, en se moquant autant des pollutions qu’ils provoquent que des conditions de travail des salariés qu’ils exploitent.
Pour être efficace, pour agir sur le climat qui ne connaît pas de frontières nationales, il faudrait planifier à l’échelle planétaire l’utilisation des ressources naturelles et la gestion des déchets en s’appuyant sur une volonté collective de défendre le sort de la planète et de l’humanité tout entière. Une telle organisation est totalement impossible dans le cadre du capitalisme fondé sur la propriété privée des grands moyens de production, la recherche du profit individuel et les lois du marché. Renverser ce système anarchique et incontrôlable est une nécessité pour permettre à l’humanité de maîtriser son destin et celui de la planète.
Les travailleurs n’ont aucun intérêt au maintien de ce système fondé sur l’exploitation. Placés au cœur de la production, ils sont les seuls à pouvoir mettre fin à la domination de la bourgeoisie et à réorganiser l’économie sur des bases collectives de façon à satisfaire les besoins de la majorité tout en préservant l’environnement. Plus que jamais, l’avenir de l’humanité en dépend.