Le 17 janvier, la direction de NLMK, les anciennes « Forges de Clabecq », annonçait la suppression de 290 postes sur son site de Clabecq au cours d’un conseil d’entreprise épique à la suite duquel les dirigeants se sont enfuis à pied de peur d’être pris en otages !
Outre le licenciement de la moitié du personnel, le plan prévoit aussi une polyvalence accrue, l’allongement de la journée de travail à 12 heures et le blocage des salaires pour ceux qui resteraient.
Le jour même, les travailleurs en colère se sont mis en grève et ont bloqué l’accès à l’usine. Et il y a de quoi être fâché au vu du milliard et demi d’euros de dividendes qui a été versé aux actionnaires l’an dernier ! Jusqu’au 18 février dernier, ils bloquaient aussi l’accès des camions au site NLMK de La Louvière. Des huissiers envoyés par la direction ont fait lever les piquets. Comme toujours, la justice a vite choisi son camp…
Les syndicats cherchent une solution négociée pour sortir du conflit. Mais la direction se moque bien de négocier et refuse de reculer sur l’essentiel : les licenciements et le blocage des salaires. Les ouvriers, qui l’ont bien compris, ont refusé de voter l’accord bancal entre les syndicats et la direction et de participer au référendum pour la reprise du travail.
Au fil des jours et des négociations secrètes, la direction n’a lâché que des miettes. Elle est revenue à la charge en organisant un nouveau vote, par correspondance cette fois. Elle accusait un « noyau dur » de bloquer les négociations. Cette accusation est complètement hypocrite de la part d’un patron qui ne veut ni plus ni moins que licencier la moitié du personnel et ramener l’autre moitié à un esclavage moderne. Les ouvriers les plus mobilisés ont eu bien raison de faire monter la pression et de vouloir rester unis.
Face au pourrissement de la situation par la direction et à l’inertie des syndicats, ces ouvriers ont commencé à organiser eux-mêmes des assemblées générales pour se mettre d’accord entre eux sur leurs revendications et reprendre le contrôle de leur propre mouvement !
C’est ce moment-là que le patron a choisi pour faire évacuer les piquets par la police et les huissiers. Oubliées les promesses, les référendums et la fausse démocratie : place à la politique du bâton.
Malgré l’indifférence des médias et l’absence de mobilisation syndicale autour de leur lutte, les ouvriers de Clabecq n’ont pas baissé les bras et qu’ils gagnent ou pas, leur combat est celui de tous les travailleurs.