Depuis le 8 avril, une grève nationale de 300 000 enseignants polonais provoque la fermeture de trois quarts des écoles du pays. C’est l’une des plus importantes grèves qu’ait connu le pays depuis la chute du Mur de Berlin en 1989. Les revendications sont essentiellement salariales : les enseignants polonais gagnent des salaires de misère allant de 420 à 700 euros par mois dans un pays où les frais de subsistance sont les mêmes qu’en Europe occidentale.
Les pourparlers entre le gouvernement et les représentants du plus grand syndicat en grève, le Syndicat des enseignants polonais, ont échoué à plusieurs reprises. Le parti ultra-nationaliste Droit et Justice (PiS) au pouvoir refuse la revendication de 30% de hausse de salaire des enseignants. La ligne gouvernementale du « zéro compromis » est motivée par la crainte que toute concession aux enseignants ne déclenche une extension de la grève à d’autres secteurs de la classe ouvrière polonaise. D’ailleurs, c’est bientôt plus de 40 000 travailleurs sociaux qui pourraient à leur tour se mettre en grève début mai pour les mêmes revendications d’augmentations salariales.
Le 26 avril, les syndicats appelaient à la fin de la grève pour permettre aux étudiants de passer leur baccalauréat. Initialement refusée par les enseignants, l’augmentation de 15% des salaires proposée par le gouvernement a finalement été acceptée par les syndicats. Cependant, les enseignants ne s’avouent pas vaincus et nombreux sont ceux qui comptent reprendre la lutte en septembre lors des élections prochaines.