Lorsqu’en 2023 les travailleurs de Delhaize se sont mis en grève pour protester contre la « franchisation » de 128 magasins, les patrons de l’entreprise ont demandé aux tribunaux de faire interdire les piquets. Presque à chaque fois les tribunaux ont donné raison au patron. La cour constitutionnelle vient de rendre une décision, plus d’un an après la fin du conflit, qui donne raison aux syndicats : un piquet de grève ne nécessite pas une intervention en « extrême urgence ». Si cette décision judiciaire peut redonner confiance aux travailleurs pour les luttes à venir, tant mieux, mais qu’ils ne s’y trompent pas : la justice n’est pas du côté des travailleurs, elle est là pour défendre la propriété privée des profiteurs. Notre seule force, c’est la lutte.