On se rappelle de la fermeture de Renault Vilvoorde en 1997, de la lutte des ouvriers de Clabecq pour sauver leur usine la même année et, plus récemment, de la fermeture de Ford Genk, des restructurations d’ArcelorMittal et de Caterpillar. Cela fait des années que le patronat est à l’offensive contre le monde du travail, restructurant à tout-va pour produire plus avec moins d’ouvriers, pour faire baisser le salaire réel par des réorganisations du temps de travail.
La crise de 2008 n’a fait qu’aggraver les choses. Certes, certains capitalistes y ont laissé des plumes, mais les plus gros en ont profité pour grossir encore plus, au point que les 85 plus riches de la planète possèdent à eux seuls autant que les 3,5 milliards les plus pauvres ! Mais surtout, le patronat a trouvé dans la crise un prétexte supplémentaire pour faire accepter encore plus de sacrifices aux travailleurs, pour leur faire accepter des milliers de licenciements pour « sauver l’entreprise ». Mais ces sacrifices ne servent en réalité qu’à protéger les profits ! Et les capitalistes en veulent toujours plus. De concession en concession, le patronat est de plus en plus arrogant et exigeant et le monde du travail plonge dans la misère.
Face à ces attaques, les gouvernements ne sont jamais du côté des travailleurs, bien au contraire ! Durant la crise, les Etats ont volé au secours des banquiers qui avaient perdu à la loterie de la spéculation boursière. Cela a coûté des centaines de milliards d’euros qui ont à leur tour nourri une dette publique que l’on nous demande maintenant de rembourser.
Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement ne cesse d’octroyer des aides aux entreprises, sous la forme de réductions de charges ou « d’intérêts notion-nels » qui permettent aux plus grandes entreprises de ne quasiment pas payer d’impôts.
Toutes ces aides n’ont jamais servi à créer le moindre emploi, elles aggravent la dette du pays et en font peser tout le poids sur les épaules des classes populaires car elle permet de justifier une politique d’austérité d’une rigueur encore jamais vue, bien pire que la « loi unique » de 1961. Le personnel des services publics n’est quasiment plus remplacé, les remboursements de soins de santé ont été rognés, les allocations de chômages revues à la baisse, etc. A la poste, dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les communes, les moyens manquent et les salariés sont sous une pression permanente.
Patrons et politiciens nous assènent à longueur d’années que les travailleurs coûtent trop cher. Ils ne cessent de comparer les salaires belges avec ceux des autres pays pour justifier des blocages salariaux et les réductions de charges patronales. Or ce sont les travailleurs qui créent le revenu des entreprises par leur travail ; les actionnaires, eux, ne servent à rien mais ils ponctionnent jusqu’à 30% des revenus ! Ce sont eux qui coûtent trop cher !
Il est plus que temps que le monde du travail mette en avant ses propres revendications et cesse de se sacrifier pour sauver un système qui ne fonctionne pas et qui ne peut pas fonctionner.
C’est pour cela que La Lutte présentera des candidats aux élections fédérales de mai 2014 : des candi-dats issus du monde du travail, pour défendre le programme des travailleurs : contre le chômage, il faut interdire les licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices et répartir le travail entre tous sans diminution de salaire. Il faut que les travailleurs puissent contrôler les comptes des entreprises et des banques, ainsi que l’indexation des alaires. Et il fau-dra exproprier les banques sans indemnité et créer à la place une banque publique sous contrôle populaire.
Ce ne sont pas les élections qui vont changer le sort des travailleurs, il faudra pour cela des mobilisations collectives, car elles sont bien plus puissantes que les urnes. Les élections sont le moyen d’exprimer que nous ne sommes pas d’accord avec cette société, ni de sacrifier nos salaires et nos vies pour les profits du patronat.
Voter pour les candidats de La Lutte sera un moyen de dire que, travailleurs et chômeurs, wallons et fla-mands, belges et immigrés, hommes et femmes, nous avons les mêmes intérêts et que ce ne sont pas ceux de nos patrons. Ce sera voter pour dire qu’on ne peut pas laisser l’avenir du monde entre les mains des rapaces de la finance qui n’ont d’autre perspective que leurs profits et qu’au contraire, c’est nous qui créons les richesses et que nous sommes les seuls à être utiles à la société et que nous, les travailleurs, sommes l’avenir du monde.