Les quelques 600 pilotes de Brussels Airlines avaient accepté un blocage des salaires en 2012 pour « pérenniser l’entreprise » à la condition de pouvoir récupérer en 2018 la perte consentie. C’est donc maintenant une augmentation salariale de 10% que les pilotes exigent. La direction a proposé une augmentation annuelle de 3% sur deux ans, très loin du compte. Le président, Étienne Davignon, a évoqué des pertes à hauteur de 26 millions en début d’année pour faire avaler cette proposition dérisoire. Cette manœuvre n’a pas réussi et 75% des pilotes sont partis en grève les 14 et 16 mai. Les revendications salariales ont été présentées comme irréalistes car dépassant les profits de 2017. Mais les pilotes menacent de refaire grève tant la dernière proposition patronale est insuffisante : 2,5% d’augmentation, un intéressement aux bénéfices et quelques avantages en nature. Si les pilotes parviennent à faire plier la direction, ce sera un encouragement pour les 3000 autres salariés de Brussels Airlines à exiger leur dû. Et au-delà, ce sont les travailleurs des compagnies européennes comme Ryanair ou Air France qui sont susceptibles d’emboîter le pas. Partout, le patronat invoque la concurrence et la compétitivité pour justifier les sacrifices imposés aux travailleurs. La grève à Brussels Airlines montre la voie à suivre pour commencer à inverser le rapport de force.