Archives pour la catégorie International

Incendie au Moyen-Orient

L’armée israélienne joue au pyromane dans toute la région. Après avoir bombardé le Yémen et la Syrie, elle a une nouvelle fois visé des installations militaires en Iran ce 25 octobre. Pendant que l’État d’Israël poursuit son massacre dans le sud du Liban et à Gaza, où le bilan s’élève maintenant à plus de 42 000 morts, il alimente l’escalade au risque de provoquer l’embrasement général. Ses dirigeants savent qu’ils peuvent compter sur l’appui des États impérialistes, États-Unis en tête, qui continuent d’approvisionner l’armée israélienne en bombes et armes en tout genre. Après tout, c’est pour maintenir leur domination dans la région et y garantir les profits de leurs propres capitalistes qu’ils le font.

Boeing, la grève qui fait bing !

Le 13 septembre, les 33 000 ouvriers des usines aéronautiques Boeing à Seattle se sont mis en grève. Ils exigeaient une revalorisation salariale et le retour à un système de retraite à montant garanti. Après 7 semaines d’arrêt de travail sans interruption, les grévistes ont fini par obtenir une augmentation de 38% sur 4 ans, avec une hausse immédiate de 13%. Ils toucheront aussi une prime de 12 000 dollars et une allocation correspondant à 4 % de leur salaire annuel. Les travailleurs de Boeing montrent que la lutte est possible même quand les syndicats tirent en arrière comme ce fut le cas.

USA : Après la victoire de Trump

Le 5 novembre, Trump a remporté nettement l’élection présidentielle et les Républicains semblent également en mesure de l’emporter dans les deux Chambres du Congrès. L’administration Biden-Harris et les démocrates sont sanctionnés.
Trump a élargi sa base, en gagnant non seulement la bataille du collège électoral, c’est-à-dire les grands électeurs, mais aussi celle du « vote populaire », avec peut-être 80 millions de suffrages. Il a sans doute bénéficié du bilan désastreux de l’administration Biden.
De nombreux Américains, en particulier dans les classes populaires, ont vu leur niveau de vie se dégrader, avec une inflation de 25 % en quatre ans et des salaires qui n’ont pas suivi. Des millions de personnes ont perdu leur travail et ont dû prendre deux, voire trois emplois précaires et mal payés. Dans les classes populaires, certains, faute de pouvoir payer un vrai logement, vivent dans une caravane, voire dans leur voiture. Des personnes âgées en sont réduites à distribuer des catalogues ou à dépendre de l’aide alimentaire. C’est ça le bilan des Démocrates et la défense du droit à l’avortement par Harris n’a pas suffi à le faire oublier aux travailleurs appauvris et précarisés.
Certains travailleurs, désorientés, se sont donc rabattus sur Trump, pourtant leur ennemi patenté. Il est le digne représentant des milliardaires : arrogant, sans scrupules et surtout déterminé à enrichir la classe capitaliste. Du coup, il prend pour cible les plus pauvres, les migrants qui franchissent la frontière en quête d’une vie meilleure, qu’il traite de « vermine ». À l’inverse, il promet aux plus riches d’alléger encore les impôts.
Kamala Harris n’était pas en reste. Elle n’a cessé de clamer « je suis capitaliste » aux milieux patronaux pendant la campagne. Sous l’administration de Biden, dont elle est la vice-présidente, l’indice boursier a doublé et les milliardaires se sont enrichis comme jamais.
Les milieux d’affaires ont l’habitude de l’alternance et certains capitalistes financent même les deux candidats. Eux, ils ont deux partis à leur service, alors que les travailleurs américains, n’en ont aucun, et c’est bien là le problème.
Alors, que va-t-il se passer maintenant ? La presse européenne présente la victoire de Trump comme une catastrophe. Mais Trump sera dans la continuité de Biden pour défendre les intérêts de la bourgeoisie américaine, aussi bien dans le pays, face aux travailleurs américains, que dans le reste du monde, face aux concurrents capitalistes.
Dans la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, les dirigeants européens craignent que Trump impose à Zelenski un règlement négocié. Mais, malgré les discours isolationnistes de Trump, les États-Unis ne cesseront évidemment pas de soutenir militairement leurs alliés et leurs pions. L’impérialisme américain ne peut renoncer à défendre ses intérêts, notamment face à la Chine dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est. En outre, le militarisme fait tourner l’industrie de défense américaine, que Trump et les Républicains soutiennent ardemment.
Au Moyen-Orient, Trump est un soutien inconditionnel d’Israël, mais Kamala Harris l’a été à sa manière avec Biden, et pendant la campagne elle a réaffirmé son soutien à la guerre d’Israël contre les Palestiniens, les Libanais et peut-être demain l’Iran.
Aux États-Unis mêmes, il est probable que le succès de Trump se traduise par un racisme plus décomplexé, divisant les travailleurs encore plus qu’ils ne l’étaient, en fonction de la couleur de leur peau, de leur nationalité, ou encore de leur date d’arrivée. Une victoire de Harris n’y aurait pas forcément changé grand-chose, mais le fait qu’un homme qui compare les migrants à des animaux obtienne 80 millions de voix est un problème pour la classe ouvrière. Ces dernières années, elle n’a guère été présente politiquement. Les grèves dans l’automobile ou plus récemment chez Boeing, certes dispersées et menées par des directions syndicales bureaucratiques, ont néanmoins montré que les travailleurs américains peuvent se battre pour leurs intérêts, au moins sur le terrain économique. C’est là que réside le seul espoir, pour l’ensemble des classes populaires, de voir s’ouvrir d’autres perspectives politiques que cette éternelle alternance entre deux représentants de leurs exploiteurs.
Les révoltes des années 1960 eurent une portée mondiale. Un renouveau des luttes aux États-Unis, la première puissance mondiale, aurait un impact dans le monde entier. Alors, espérons que les travailleurs américains ne se laissent pas appauvrir et diviser, et qu’ils retrouvent le chemin de la lutte de classe.

Les patrons ne sont pas à plaindre

Les patrons de l’automobile sont tous pareils. Renault prétend être en mode survie et Stellantis annonce des économies. Mais pour les actionnaires, ce qu’ils appellent des difficultés, a un tout autre sens que pour nous. C’est pas qu’ils perdent de l’argent car ils vendent moins de voitures, c’est qu’ils gagnent moins que ce qu’ils avaient espéré ! La nuance est de taille. En gros, Stellantis a fait 10,9 milliards de profit au premier semestre 2023, mais en 2024, ils n’étaient plus que de 5,6 milliards ! C’est ce qu’on appelle des problèmes de riches…

Médicaments, la pénurie n’est pas une fatalité

En France, l’Agence nationale de sécurité du médicament vient de sanctionner onze labos. Ils devront payer 8 millions d’euros d’amende pour n’avoir pas gardé un stock de sécurité suffisant. C’est une goutte d’eau par rapport aux milliards d’euros de chiffres d’affaires qu’ils font chaque année. La pénurie n’est pas une fatalité mais bien le produit d’un système où le profit doit être maximisé. Le jour où la production et la distribution pharmaceutiques s’effectueront en fonction des besoins sanitaires, et non de ceux des milliardaires, les stocks seront vite réapprovisionnés.

Migrants naufragés, criminels hauts placés

Ce samedi 7 septembre, deux nouveaux migrants ont disparu au large des côtes de la Manche. Quelques jours plus tôt, au moins douze corps étaient repêchés à la suite d’un naufrage près de Boulogne-sur-Mer. Avant ces drames, 25 migrants avaient déjà perdu la vie dans des conditions identiques depuis janvier. Les passeurs véreux qui profitent de leur misère et jouent ainsi avec leur peau sont certainement à blâmer. Mais les véritables criminels, ce sont tous les dirigeants européens et leurs politiques racistes et démagogiques qui les envoient à la mort¬

Dans une guerre, les travailleurs des deux camps sont toujours perdants

Des manifestations rassemblant plusieurs milliers de personnes ont eu lieu le 2 septembre dans plusieurs grandes villes d’Israël. Les manifestants s’opposent au gouvernement en place, dirigé par Netanyahou, et réclament la fin de la guerre et de vraies négociations qui permettraient de ramener vivants les derniers otages. Une centrale syndicale a décrété le même jour une grève générale, qui a été suivie dans certaines grandes villes, pour appuyer ces revendications. Mais, saisi en urgence par un ministre du gouvernement, le tribunal du travail a décrété cette grève illégale, au prétexte que les revendications n’étaient pas d’ordre “économique”. Les travailleurs israéliens sont, eux aussi, les victimes de ce gouvernement et de la guerre coloniale qu’il mène sans fin à Gaza.

Un massacre de plus à Gaza

À Gaza, un nouveau raid de l’armée israélienne a tourné au carnage. Les tirs d’artilleries et d’hélicoptères sur un camp de réfugiés bondé ont fait au moins 274 morts et plus de 700 blessés. Le gouvernement israélien justifie l’opération par la libération de quatre otages enlevés par le Hamas. Un prétexte sordide pour continuer à massacrer une population civile palestinienne enfermée sur une mince bande de terre de 360 kilomètres carrés ! Pour ces massacreurs, la vie humaine n’a que peu de valeurs, qu’elle soit palestinienne ou israélienne.

It’s raining Money

Les actionnaires de Tesla viennent d’approuver une nouvelle fois par un vote l’énorme rémunération qu’a réclamée son PDG Elon Musk : 56 milliards de dollars sur 10 ans. Ce sont des sommes qui ne sont délirantes que pour nous, habitués à penser que l’argent sert à vivre, à se loger, se nourrir, et se soigner. Combien d’emplois pourrait-on créer avec cette somme astronomique ? Ce n’est évidemment pas la préoccupation des actionnaires de Tesla qui ont été eux aussi copieusement arrosés par les bénéfices de l’entreprise ces dernières années.

La chasse aux pauvres, une discipline olympique non officielle mais universelle

Depuis un an, et de plus en plus intensément au fur et à mesure que s’approche la date de début des jeux olympiques, la ville de Paris fait place nette pour les touristes de luxe et les caméras. Des expulsions de squats, bidonvilles et campements informels ont jeté plus de 12 000 personnes à la rue. Même les jeunes des quartiers sont priés de ne pas se montrer. Les associations de Seine-Saint-Denis ont reçu le message que leurs activités d’été ne seraient subventionnées que si elles se déroulaient en dehors du département. Les riches pourront ainsi festoyer entre eux sans être incommodés par la réalité sociale. La France se trouve en pole position pour la médaille d’or de l’hypocrisie.