Archives pour la catégorie Actualité

Pauvres patrons

En 2023, les patrons des sociétés du Bel 20 ont gagné 46 fois le salaire annuel d’un travailleur. Et ce n’est qu’une moyenne. Certains ont empoché bien plus, comme le boss d’AB Inbev qui a touché 184 fois plus que l’employé le moins rémunéré. Pauvres patrons ! Eux qui gémissent à longueur de journée sur le « coût » du travail et l’indexation des salaires et nous supplient de nous serrer encore plus la ceinture… Leur pouvoir d’achat ne s’en est jamais aussi bien porté. S’il y a bien des coquins qui vivent au-dessus de nos moyens, c’est bien cette bande de requins.

Quand les élus non-élus empochent l’argent public

Quand ils ne se représentent pas sur les listes ou qu’ils ne sont pas réélus, les députés reçoivent une indemnité de départ, allant, selon leur ancienneté, jusqu’à 300.000 euros pour certains. Bien sûr, ce ne sont que des miettes par rapport à ce qu’empochent les actionnaires des grandes entreprises, qui sont les véritables dirigeants de cette société, en échange de bons services rendus. Mais ce sont quand même de coquettes sommes pour des gens qui passent leur temps à nous parler d’austérité et à nous seriner que nos salaires seraient trop élevés.

Fedex, licenciements sans complexe

L’entreprise de livraison et de transport international de fret FedEx a annoncé son intention de licencier 385 travailleurs en Belgique, soit un tiers de son personnel. Et ce n’est pas la première fois. Depuis le rachat de la société TNT en 2016, c’est la cinquième vague de licenciements et déjà 1000 emplois sont passés à la trappe. Le groupe ne se cache même pas pour avouer qu’il le fait pour accroitre encore plus ses bénéfices. Des bénéfices qui s’élevaient à 879 millions de dollars rien que pour le dernier trimestre. De l’argent qui doit revenir entièrement aux travailleurs !

Ontex, des travailleurs jetables ?

Le groupe Ontex, qui fabrique et vend des produits d’hygiène personnelle, vient d’annoncer le licenciement de près de 500 travailleurs, sur les sites d’Eeklo et Buggenhout en Flandre. Ce groupe, qui possède 16 usines dans le monde et emploie plus de 7500 personnes, entend « renforcer sa position concurrentielle », c’est-à-dire produire toujours plus, à moindre coût. Les salariés ont été avertis au cours d’un simple conseil d’entreprise, comme si ce n’était pas leur vie à eux qui était en jeu. La direction d’Ontex pense que les travailleurs, comme les serviettes hygiéniques qu’elle fait produire, peuvent être jetés à la poubelle après usage. On verra ce qu’en pensent les travailleurs eux-mêmes !

La sécurité au boulot, c’est le minimum !

Après une nouvelle agression d’un chauffeur de bus, les travailleurs du TEC ont débrayé spontanément dans toute la province du Hainaut. Les agressions se sont enchaînées ces derniers mois et les chauffeurs en ont ras-le-bol. Désormais, à chaque nouvelle agression, ils ont décidé de faire grève le lendemain pour témoigner leur soutien au collègue agressé et exiger plus de moyens pour garantir leur sécurité. Les travailleurs ont mille fois raison de ne pas vouloir rouler la boule au ventre. La direction est prévenue : si les bus sont à l’arrêt, c’est uniquement en raison de sa cupidité !

La chasse aux pauvres, une discipline olympique non officielle mais universelle

Depuis un an, et de plus en plus intensément au fur et à mesure que s’approche la date de début des jeux olympiques, la ville de Paris fait place nette pour les touristes de luxe et les caméras. Des expulsions de squats, bidonvilles et campements informels ont jeté plus de 12 000 personnes à la rue. Même les jeunes des quartiers sont priés de ne pas se montrer. Les associations de Seine-Saint-Denis ont reçu le message que leurs activités d’été ne seraient subventionnées que si elles se déroulaient en dehors du département. Les riches pourront ainsi festoyer entre eux sans être incommodés par la réalité sociale. La France se trouve en pole position pour la médaille d’or de l’hypocrisie.

Le ruissellement… de la misère

Près d’une pension alimentaire sur deux n’est pas versée régulièrement ou même pas du tout. Pour de nombreuses familles monoparentales, ce revenu est pourtant une question de survie. Plus le temps passe et plus la situation s’aggrave. Le Secal, l’organisme chargé de faire des avances à ceux et surtout celles qui n’ont pas reçu leur pension alimentaire, verse deux fois plus d’avances qu’il y a vingt ans ! Les classes populaires s’appauvrissent continuellement. Il est de plus en plus dur pour les uns de vivre sans pensions alimentaires, et pour les autres de les verser.

Pour Lineas, c’est toi qui casques

La Flandre et la Wallonie vont renflouer de 46 millions d’euros l’entreprise de fret ferroviaire Lineas. La société était une filiale de la SNCB avant d’être cédée à un fonds d’investissement français. Comme les actionnaires refusent de réinjecter des fonds, c’est l’État et les régions qui courent à leur chevet. L’excuse est toute trouvée : le transport de fret ferroviaire est stratégique pour le secteur pétrochimique du port d’Anvers, il faut éviter sa faillite. Mais au lieu de prendre à ces capitalistes leurs profits passés, ce sont encore les travailleurs qui vont devoir casquer.

Engie, l’énergéticien sans gêne

Engie réclame à l’État belge 600 millions supplémentaires pour le démantèlement de ses centrales nucléaires. Le prétexte est bidon : la prolongation de deux réacteurs pour dix ans augmenterait le coût du démantèlement. Après avoir encaissé les milliards grâce à des réacteurs amortis depuis longtemps, l’entreprise ne manque pas de culot. Mais elle aurait tort de se gêner : les politiciens sont toujours aux petits soins pour chouchouter le capital. Et si ça creuse un peu plus le déficit, c’est encore à nous les travailleurs qu’on réclamera de combler le trou.

Enfer carcéral, vice du capital

Les prisons belges restent parmi les plus surpeuplées d’Europe. Elles ont aussi l’un des taux de suicide les plus élevés : 14 détenus sur 10 000 ! Condamné à multiples reprises, l’État doit 24 millions d’euros de réparations qu’il refuse de payer. Il a en revanche beaucoup moins de mal à remplir les poches du consortium privé à la tête de la nouvelle prison d’Haren. S’attaquer aux causes de la délinquance dans cette société d’injustices, c’est le cadet de ses soucis. Enfermer à tour de bras pour satisfaire l’appât du gain de quelques margoulins, voilà leur démocratie.