La 21e conférence internationale sur la limitation du réchauffement climatique se tient du 29 novembre au 11 décembre à Paris. Les chefs d’Etat des pays les plus puissants de la planète s’y retrouveront pour signer des accords qui resteront lettre morte…
La concentration de gaz à effet de serre n’a cessé d’augmenter ces vingt dernières années, ce qui montre bien que les conférences précédentes n’ont pas servi à grand chose.
Quand bien même Obama, Poutine et Xi Jinping arriveraient à un accord, ce ne sont quand même pas eux qui dirigent l’économie mondiale mais les conseils d’administration des grands groupes financiers et industriels. Ce sont Total, Exxon ou BP qui décident de forer pour rechercher et exploiter du pétrole ou du gaz, non pas avec la préoccupation d’éviter les catastrophes écologiques, mais avec celle de dégager du profit en fonction des cours des matières premières. Ce sont les patrons de Volkswagen qui ont organisé la production et la vente de millions de voitures plus polluantes en réalité que sur le papier. Ce sont parfois des groupes moins médiatisés mais tout aussi puissants qui décident de comment et où ils vont produire, transporter et vendre, avec des conséquences parfois désastreuses comme les marées noires ou plus récemment la destruction complète d’un fleuve de 500 km de long au Brésil. Les amendes qu’ils doivent payer ne sont rien en regard des profits qu’ils ont fait pendant des années, mais les dégâts restent.
Pourtant, les conférences internationales comme la COP21 ne parlent jamais de contrôler l’activité de ces multinationales, au mieux elles mettent en place des taxes comme la « taxe carbone » qui n’empêchent pas la pollution et permettent même aux plus riches de polluer en toute bonne conscience. Le plus grave est que cette pollution, non contente de détruire des ressources, modifie le climat et va impacter pour des siècles la possibilité de vivre sur cette planète. Et ce seront les plus pauvres, et notamment ceux qui survivent en pratiquant une agriculture et un élevage de misère, qui subiront ces pollutions et le changement climatique de plein fouet.
Les chefs d’Etat qui seront présents à la COP 21 le savent très bien. Ils utilisent ce genre de conférences pour se donner le beau rôle de sauveurs de la planète. Mais ils n’ont ni la volonté, ni les moyens de limiter ses dégâts sociaux ou environnementaux de ce système économique aveugle où la grande bourgeoisie capitaliste, irresponsable et incontrôlable, est aux commandes.
Tous les engagements des États en vue de la COP 21 sont sur le même modèle : aucun mécanisme de sanction n’est prévu à l’encontre de ceux qui ne respecteraient pas leurs promesses. Il en a été de même pour les vingt précédentes conférences sur le climat réunies depuis 1995 : les pays ne s’exposent qu’à la publication de rapports expliquant, année après année, que les engagements n’ont pas été tenus et que le réchauffement climatique n’est pas freiné.
Faire confiance à de tels bonimenteurs pour veiller sur l’avenir climatique de la planète, c’est s’assurer un avenir empoisonné.