La déclaration gouvernementale du Premier ministre Charles Michel devant l’assemblée est une véritable déclaration de guerre contre le monde du travail.
Les politiques d’austérité s’enchaînent depuis des années et enfoncent de plus en plus les travailleurs dans les difficultés financières. La stagnation de l’économie se traduit pour les couches populaires par un chômage persistant et une précarité accrue. Entre les sauts d’index, les réductions d’allocations et le report de l’âge de la retraite à 67 ans, les travailleurs n’ont cessé de se faire voler les acquis sociaux des générations précédentes.
Mais tout cela ne suffit pas pour les vautours du gouvernement, qui reviennent avec encore un nouveau plan d’austérité de trois milliards supplémentaires. Sur cette somme, près d’un milliard va venir d’économies aux dépens des soins de santé : augmentation du prix des antibiotiques, diminution du nombre de places dans les hôpitaux et saut d’index pour le personnel soignant. Le gouvernement prétend que ces mesures n’auront pas d’impact sur les patients. Mais ce saut d’index se traduira en pratique par une diminution du budget des hôpitaux, qui devront quand même payer médecins et infirmiers et faire des économies ailleurs et donc forcément au détriment des malades, en tout cas au détriment de ceux qui ne peuvent pas se payer des cliniques privées…
Dans sa déclaration, Michel vante le bilan de son gouvernement : la réduction des cotisations sociales, l’exonération des charges pour certains salariés, la réforme des pensions, la compétitivité, la flexibilité, etc. Ce ne sont que des actions en faveur des riches et des patrons ! Quant à la « baisse de la pression fiscale », elle se traduit par une réduction des impôts des entreprises de 4,6 milliards d’euros. Il ne faut pas chercher loin la cause des déficits budgétaires.
Ah, certes, il prétend augmenter le salaire net des travailleurs mais cela ne coûte rien aux patrons car il s’agit en fait d’une réduction des charges sociales, ce qui aura pour effet direct d’augmenter le déficit de l’Etat. La boucle est bouclée et cela servira à justifier de nouvelles économies. C’est une des mille manières du gouvernement pour reprendre aux travailleurs d’une main ce qu’il a fait semblant de donner de l’autre… D’ailleurs, le gouvernement a déjà mis sur la table le blocage des salaires pour 2017, l’annualisation du temps de travail pour ne plus payer les heures sup et il a réintroduit les « starterjobs » qui permettent aux patrons de payer les jeunes jusqu’à 30% de moins que le salaire minimum. Des horreurs comme celles-là, il y en a encore des pages et des pages !
Mais ça n’empêche pas Michel d’oser prétendre lutter contre la pauvreté ! Aujourd’hui, même ceux qui ont un travail n’ont plus les moyens de joindre les deux bouts. Et que fait ce gouvernement quand Caterpillar, Axa ou ING suppriment des milliers d’emplois ? Rien.
Pire encore, le gouvernement a supprimé une partie du budget destiné au soutien des faibles pensions. On en arrive là : Michel fait les poches des vieux pour rembourser les cadeaux qu’il a fait au patronat !
La justification de cette austérité est l’équilibre budgétaire. Les ministres répètent que l’Etat doit cesser de dépenser plus qu’il ne gagne. Mais alors pourquoi continuer à réduire les impôts et les charges des grandes entreprises ? L’équilibre budgétaire est une sinistre farce : en vidant les caisses au profit du patronat, ce gouvernement et ses prédécesseurs ont imposé, année après année, aux travailleurs de payer la dette des riches.
Ce n’est pas dépenser moins qu’il faut faire, mais simplement faire payer les capitalistes.
Michel et ses compères essaient de lanterner les travailleurs en promettant que quand l’économie ira mieux, alors il y aura des emplois pour tous.
Mais l’exemple de Caterpillar & Co montre que ces entreprises qui font des milliards de profits licencient quand même ! L’économie capitaliste ne va bien que quand les travailleurs vont mal. Voilà la logique qu’il faut inverser !
Les travailleurs ne peuvent rien attendre des gouvernements de gauche ou de droite, ils ne peuvent compter que sur leur mobilisation et doivent défendre leurs intérêts eux-mêmes.