Cet été, le gouvernement a décidé de s’attaquer une nouvelle fois à nos retraites. La loi du ministre des pensions, Daniel Bacquelaine, permettra bientôt une réduction supplémentaire des revenus des futurs retraités.
Comme si cela ne suffisait pas après l’augmentation de l’âge à la retraite à 67 ans, les syndicats ont calculé que c’est entre 140 à 531 euros par an que les prépensionnés et les chômeurs pourraient perdre sur leurs revenus annuels de retraités.
Pour masquer ses attaques contre les travailleurs, le gouvernement a promis une augmentation des pensions pour les carrières complètes. Or, qui est concerné par de telles augmentations ? Un nombre infime de travailleurs puisque la majorité n’arrivera jamais à atteindre les 45 ans de carrière
En réalité, c’est le cadet des soucis de Bacquelaine de permettre une vieillesse confortable aux travailleurs. Il est bien plus pressé de montrer aux autres politiciens qu’il sait parfaitement tenir la bride de l’austérité budgétaire. Il compte bien respecter les impératifs de la politique réclamée par les riches et comme il dit, réaliser son « projet ambitieux, innovant et tourné vers le futur ». On n’a pas la même idée du futur que lui. Pour ce médecin bourgeois, l’avenir, c’est de condamner toujours plus de travailleurs âgés à la misère.
Pour nous vendre sa réforme, Bacquelaine et son comité d’étude du vieillissement prétend que le risque de pauvreté des personnes âgées se réduirait. C’est un mensonge. Ils ne peuvent pas nous tromper avec leurs chiffres et leurs calculs : les travailleurs, les employés, les ouvriers et les chômeurs savent bien qu’être à la retraite signifie une diminution du niveau de vie et bien souvent de sombrer dans la pauvreté.
Bacquelaine reprend aussi un vieux leitmotiv et argue que le système des pensions n’est pas viable à long terme. C’est aussi un mensonge. Pour détourner l’attention des vrais responsables, les politiciens nous disent qu’il y a de plus en plus de personnes âgées, de plus en plus de chômeurs, que tous, ils coûtent à la sécurité sociale et que ce qu’ils paient à l’État est insuffisant pour financer des allocations déjà misérables. Les politiciens tentent de mettre la faute sur la tête des chômeurs, des travailleurs âgés et même des malades.
Ils cherchent à nous leurrer : ce sont ceux qui engrangent des richesses fabuleuses construites grâce à notre travail qui ne paient pas assez.
S’il n’y a pas assez d’argent dans les caisses de l’État pour financer les pensions ou tous les autres services publics, c’est parce que les grands patrons paient de moins en moins d’impôts grâce aux réductions de charges sociales que leur accorde l’État.
Et c’est sans compter avec les banques qui se remplissent les poches avec les intérêts sur la dette publique.
Oui, il manque de l’argent pour la sécurité sociale. Eh bien, il faut aller le chercher là où il est ! Dans les poches de ceux qui nous les font tous les jours ! Dans les fortunes de ceux qui ne font rien et qui ont tout : la classe capitaliste, cette classe de patrons et de banquiers qui ont comme complice le gouvernement.
La société crée assez de richesses pour fournir à tous une vie digne, y compris aux travailleurs retraités. Par exemple, on pourrait très bien aller puiser dans les coffres des banques (comme BNP Paribas) renflouées en 2008 par l’Etat à coups de milliards.
La sécurité sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui date de 1944. Alors que la société sortait meurtrie d’une boucherie barbare, les bourgeoisies européennes craignirent que la classe ouvrière ne renoue avec la révolution, comme elle l’avait fait après la première guerre mondiale. En Belgique, le gouvernement signa avec les organisations syndicales un pacte social qui instaurait l’assurance maladie, les pensions,…
Septante ans plus tard, nous travaillons jusqu’à 67 ans et les politiciens tentent de nous faire croire que la société belge serait devenue incapable de financer les pensions !
Les patrons d’aujourd’hui sont les mêmes que ceux qu’hier. Ils ne cèdent que face à la crainte de la classe ouvrière, lorsque les grèves et les manifestations grondent dans les entreprises et dans la rue.
C’est pourquoi, aujourd’hui, il faut renouer avec les luttes. Il faudra faire reculer ce patronat qui empoisonne la société de son égoïsme pour, plus tard, édifier une société meilleure.