La VRT a diffusé début septembre un reportage sur un groupuscule flamand d’extrême droite « Schild & Vrienden » (Bouclier et Amis) qui diffuse sur Internet de la propagande raciste et sexiste et qui parle de se tenir « prêt au combat » pour la « guerre des races » à venir et déclare : « les grosses femmes sont dégoûtantes ». Ce groupe entretient des liens avec la N-VA et en particulier avec Théo Francken dont ses membres ont assuré le service de sécurité. Plusieurs d’entre eux se présentaient sur les listes électorales de la N-VA, même si depuis le reportage, ils ont « démissionné ». Les caciques du parti ont juré n’en avoir rien su et Francken à dit à la télé qu’il était contre « les racistes qui sont des idiots et des malades mentaux ». Mais personne ne croît à ses démentis qui font suite à plus de quatre ans de discours et de pratiques anti-immigrés à son poste de secrétaire d’État. Quatre ans pendant lesquels il a tweeté ses records d’expulsions et s’est vanté d’enfermer des familles avec enfants dans des centres fermés.
La classe politique, les intellectuels de tous bords et les médias se sont offusqués. Ils accusent certains politiciens de légitimer ces idées et de favoriser leur influence dans la société en s’appuyant sur les sentiments xénophobes, sur la peur et la haine pour arriver au pouvoir, ce qui n’est pas faux. Le laisser-faire de certains politiciens ou leurs accointances avec l’extrême-droite du hongrois Victor Orban ou de l’italien Salvini encouragent les groupuscules d’extrême droite à s’exprimer de plus en plus ouvertement. Francken au gouvernement a dû donner des ailes à ses petits copains de Schild & Vrienden, comme la présence de Salvini au gouvernement italien a pu faciliter le passage à l’acte de fascistes italiens qui ont attaqué des migrants. Mais ce qui serait stupide, ce serait de croire que les politiciens qui flirtent avec l’extrême-droite pourraient s’amender et adopter un discours plus respectueux des droits humains s’ils « comprenaient » les conséquences de leurs discours.
Ce que les médias ne disent pas c’est que ces idées nauséabondes font partie du fonds de commerce de la bourgeoisie ; c’est un des outils qui lui servent à détourner la colère de la classe ouvrière de ses vrais ennemis, les capitalistes. Au 19ème siècle, Marx disait « la religion c’est l’opium du peuple ». Ce qu’il voulait dire par là c’est que, dans la société capitaliste, elle est devenue un outil qui sert à la bourgeoisie pour détourner les travailleurs de toute idée de révolte contre leurs exploiteurs.
Eh bien, le racisme, le nationalisme, les fanatismes religieux, quel que soit le livre dont ils se réclament, ont exactement la même fonction. Ce sont des poisons qui affaiblissent les travailleurs et les anesthésient ; ce sont des idéologies réactionnaires qui se substituent dans les consciences aux idées communistes et à la perspective révolutionnaire de changer la société.
Ces idées nauséabondes ne sont pas neuves, elles suintent de cette société capitaliste et survivent dans ses bas-fonds, entretenues par des bandes de nervis, de jeunes bourgeois catholiques qui rêvent de grandeur militaire et sont prêts à tout pour avoir l’illusion d’exister.
Tandis que la population mondiale s’enfonce depuis des dizaines d’années dans les crises économiques à répétition, les riches continuent à s’enrichir. Les politiciens qui dressent les travailleurs les uns contre les autres sur base de la race ou de la religion servent les intérêts du grand patronat. Ce ne sont pas les migrants qui licencient, qui restructurent ou qui délocalisent, ce sont les patrons ! Mais en les prenant comme boucs émissaires, ils affaiblissent l’unité des travailleurs et les détournent de la cause réelle de leurs problèmes.
Évidemment, les De Wever, les Orban, les Salvini ou les Le Pen prétendent défendre les « travailleurs nationaux », mais en réalité ils défendent d’abord les patrons. Tout comme leur idole, Trump, qui attaque les élites en paroles et qui a fait voter la réforme fiscale la plus scandaleusement pro-riche de l’histoire des États-Unis tandis qu’il cherche à supprimer l’assurance maladie pour la majorité des travailleurs !
Contre eux, le monde du travail ne peut rien attendre des partis « traditionnels » ni de leurs chipotages électoraux car ceux-ci défendent eux aussi l’intérêt du patronat et se contenteront de discours moralisateurs.
Pour se débarrasser de leur ennemi mortel que constitue l’extrême droite, les travailleurs n’ont d’autres moyens que leur lutte, jusqu’à l’éradication du capitalisme et de l’injustice sociale.