De Wever se vante de son bilan de bourgmestre d’Anvers : en quelques années, il aurait fait expulser plus de 6000 migrants via les vols charters organisés par son acolyte Théo Francken. Il raconte comment il organisait de véritables « razzias » policières ciblées vers telle ou telle nationalité en fonction des destinations des prochains rapatriements forcés. Divers politiciens bien-pensants se sont offusqués, comme s’ils découvraient seulement maintenant que la N-VA est un parti raciste, anti-immigrés alors qu’elle s’est construite à l’origine en siphonnant les voix du Vlaams Belang et que le fameux Francken s’est illustré par son empressement à renvoyer vers leur pays d’origine des familles qui fuyaient la guerre et la misère.
De Wever ne dit jamais le mot « clandestin » sans y ajouter le mot « criminel ». Mais l’équation « immigré égal voleur » est tout aussi fausse que « wallon égal chômeur ». Mais la N-VA se moque bien de la vérité car ce discours réactionnaire et raciste est destiné aux électeurs du Vlaams Belang. Mais il y a en filigrane un autre discours, destiné aux bourgeois, pour leur dire que la N-VA n’aura pas peur d’utiliser les rafles et la répression contre les travailleurs, aujourd’hui contre les immigrés, demain contre les wallons et les flamands, si un jour ils en venaient à se rebeller contre l’accumulation de mesures antisociales qui pèsent sur eux. Ce n’est pas un hasard si le même De Wever a aussi rappelé qu’il était en faveur de reculer encore plus l’âge de la retraite. Car la N-VA, avant d’être un parti nationaliste flamand, est avant tout un parti bourgeois et anti-travailleurs.