Avec 23,81 % des voix, Syriza, le parti du Premier ministre Tsipras est devancé de presque dix points par la Nouvelle démocratie (33,10 %), le parti de droite classique dirigé par Kyriakos Mitsotakis.
La gauche autour du Pasok, l’ancien parti social-démocrate, n’a recueilli que 7,67 %. Le Parti communiste grec est à 5,7 %, un peu moins qu’en 2014. L’extrême droite se maintient globalement avec 4,9 % pour l’Aube Dorée et 4,10% au nouveau venu nationaliste La Solution grecque.
Tsipras n’a pourtant pas ménagé sa peine pour tenter de convaincre les Grecs avec la fin officielle des plans d’austérité, son gouvernement était le seul à garantir les quelques mesures envers les plus démunis (l’augmentation de 50 euros pour les pensions de retraite à 500 euros, baisse de la TVA sur les produits alimentaires) dont, selon lui, un échec de Syriza aurait sonné la fin.
Épuisée par des années d’austérité, laminée par le chômage à près de 19 % et par la fuite à l’étranger de centaines de milliers de jeunes, la population n’avait pas de raisons de croire à ces nouvelles promesses.
Si Tsipras a rendu service à quelqu’un, c’est bien à la bourgeoisie, aux hommes d’affaires et aux politiciens européens et grecs, et aussi finalement à ses adversaires politiques. Mitsotakis a profité du discrédit du chef du gouvernement pour ranimer le parti traditionnel de la droite, pourtant tout autant responsable de la catastrophe sociale et économique. Il était lui-même un des ministres du dernier gouvernement de droite avant Tsipras. Il a pu faire une campagne axée sur « la stabilité, le refus de l’insécurité et de l’accord de Prespes », l’accord signé par les gouvernements grec et macédonien qui reconnaît officiellement à ce pays le nom de République de Macédoine du Nord. Jouant sur le nationalisme, Mitsotakis a rassemblé les voix de ceux qui refusent catégoriquement que le nom de Macédoine s’applique à autre chose qu’à une région grecque.
Tsipras réclamait un vote de confiance dans une élection où, pour la première fois, les jeunes pouvaient voter dès 17 ans. Devant l’échec, il a annoncé des élections législatives, anticipées à fin juin ou début juillet au lieu d’octobre. Elles risquent d’enregistrer encore une fois la faillite d’un gouvernement de gauche qui n’a rien su faire d’autre que de gérer les conséquences de la crise économique.