En juillet, des milliers de familles ont tout perdu à cause des inondations. Il y a eu près de 40 000 immeubles touchés ; des villes et des villages entiers le long de la Vesdre et de l’Ourthe ont été dévastées… Près de 200 communes ont été touchées.
Dès le 10 juillet, le système d’alerte européen pour les inondations notifiait à la Belgique de hauts risques d’inondations. Le barrage d’Eupen aurait dû être vidé préventivement avant la catastrophe pour pouvoir contenir les précipitations. L’État aurait pu mobiliser de manière préventive la protection civile et l’armée, informer la population, évacuer les immeubles les plus menacés… Il n’en a rien fait.
Les années précédentes, les services de secours ont été considérablement réduits et désorganisés. En 2017, le gouvernement a supprimé quatre des six casernes de la protection civile et réduit de 30% les effectifs. Sur les 18 000 pompiers que compte la Belgique, seuls 6 000 sont des professionnels à temps plein, les autres sont des bénévoles qui n’ont pu aider que de manière limitée les sinistrés. Cela fait des années que les pompiers dénoncent leur sous-effectif et le manque de matériel.
Plusieurs mois après la catastrophe, l’intervention de l’État pour le relogement et la reconstruction reste totalement insuffisante. Pour le moment, seulement 2 milliards d’euros ont été débloqués, soit moins de la moitié de ce qui a été dépensé pour acheter des avions de chasse ! Dès les premiers jours de l’inondation, les milliers de logements et résidences secondaires vides qui appartiennent aux riches auraient dû être saisis pour reloger les sinistrés de manière décente… Le gouvernement, au service des plus riches, s’est bien gardé d’y toucher.
Dans une société dirigée par les travailleurs, tous les logements vides auraient été réquisitionnés dès les premiers jours des inondations pour loger les sinistrés. Comme les capitaux n’auraient plus été dans les mains d’une minorité, ils auraient été utilisés pour embaucher massivement et se fournir en matériaux de construction. Les entreprises de construction auraient été saisies pour fournir un effort coordonné national et international de reconstruction. Cette dernière aurait alors été l’affaire de quelques semaines.
A plus long terme, les travailleurs auraient mis fin à la spéculation foncière qui pousse à construire en zone inondable. Ils auraient adapté les moyens de la protection civile aux nécessités de la prévention des catastrophes et pris les mesures nécessaires pour diminuer les risques liés aux inondations (interdiction de construction en zone inondable, suppression du bétonnage des sols, création de zones humides, etc.).
La prise en mains du pouvoir par les travailleurs est une nécessité historique, dictée par l’incapacité du capitalisme à dépasser sa soif de profits et à gérer rationnellement la planète et l’économie humaine dans l’intérêt de tous. La gestion calamiteuse des crises récentes, que ce soit le Covid, ou la crise climatique, en rappellent toute l’urgence.