Voilà un an que la guerre en Ukraine a commencé. Nul ne peut en ignorer les ravages : 200 000 morts, des millions de déplacés, des familles démunies qui se demandent comment elles vont passer l’hiver. La destruction des infrastructures, routes, écoles, hôpitaux, centrales, est une catastrophe supplémentaire dont les conséquences vont se faire sentir pendant des années.
Les justifications de Poutine pour déclencher cette guerre sont tout aussi mensongères que les déclarations des pays de l’OTAN qui prétendent défendre la démocratie et le droit des peuples. Leur propagande présente la Russie comme un agresseur face à des pays « pacifistes ». Or l’histoire récente montre bien qu’ils n’ont pas hésité à se lancer eux-aussi dans des aventures guerrières. Ils ne sont pacifistes que quand ils peuvent imposer leur volonté au monde par leur simple poids économique.
Cette guerre est le fruit d’une concurrence féroce pour décider qui va contrôler les ressources minières, agricoles et humaines de l’Ukraine. Elle n’est qu’un épisode de plus dans l’histoire sanglante du capitalisme.
La folie de la concurrence entre capitalistes fait que seuls les plus gros survivent, elle leur impose une fuite en avant dans la surproduction et cela rend rapidement les frontières nationales trop étroites pour les mastodontes de l’industrie et de la finance. Cette bataille se mène depuis plus d’un siècle à l’échelle mondiale.
Dans cette course au profit, les gouvernements de chaque pays ont pour rôle défendre les intérêts de leur propre bourgeoisie en lui assurant les meilleurs accords, les meilleurs accès à des marchés captifs et aux matières premières. Historiquement, cela explique les politiques de colonisation à l’œuvre au 20ème siècle.
Aujourd’hui la colonisation est indirecte. USA, Europe, Japon, Chine, Russie se partagent des zones d’influence économique et politique sans cesse remises en cause en fonction de leurs rapports de force. C’est la loi du plus fort et si le plus faible la refuse, cela se tranche par les armes, par la guerre, qui n’est donc que la continuation sanglante du combat des capitalistes entre eux pour l’accaparement des richesses de la planète et l’exploitation des peuples. Et quand ceux-ci se révoltent, c’est la guerre aussi.
Cette logique mortelle a été à l’origine des deux premières guerres mondiales et de tous les conflits récents, en Syrie, en Afghanistan, au Yémen et maintenant en Ukraine.
La Russie à l’économie déclinante défend son influence sur l’Ukraine tandis que les pays alliés de l’OTAN veulent l’étendre.
Aujourd’hui, le conflit menace de se généraliser. Tous les pays sont sommés de choisir leur camp. Est-ce que la Russie réussira à impliquer d’autres pays de la région ? Est-ce que l’OTAN interviendra directement ? Est-ce que la Chine livrera des armes à la Russie ? Car dans le même temps, le ton ne cesse de monter entre la Chine et les Etats-Unis. Les économies de ces pays sont complètement liées, mais la Chine cherche à sortir de sa situation de dépendance et pour cela elle doit disposer, elle-aussi, de sa zone d’influence et cela ne peut se faire qu’au détriment d’une autre puissance…
L’affaire du ballon espion chinois abattu au-dessus des Etats-Unis, le survol de Taïwan par des drones militaires chinois, sont autant d’étincelles qui testent la volonté de ces géants économiques et militaires à en venir aux mains. Il y a là les germes d’un autre conflit, d’une autre guerre.
Surtout que la guerre, qui est une horreur pour les peuples, est aussi une aubaine pour les fabricants d’armes. Rien qu’à l’échelle européenne, ce sont des milliers de milliards d’euros d’argent public qui vont être consacrés à fabriquer des machines à tuer en masse.
Ce système économique produit la misère, la guerre et la mort. Il ne peut pas en être autrement sans que les travailleurs y mettent un terme. Ils le peuvent car sans eux rien ne fonctionne. Les capitalistes et leurs gouvernements ont besoin d’eux pour tout, y compris pour produire, transporter les armes… et pour se battre.
Le rouleau compresseur de la propagande prépare les esprits à une future guerre, à devoir défendre la démocratie contre la dictature, russe ou chinoise. Or le capitalisme, c’est la dictature, c’est la misère, et les travailleurs n’ont pas à se ranger derrière un exploiteur plutôt qu’un autre.
Préparons-nous au contraire à défendre notre propre camp, à nous unir entre exploités, par-delà les frontières, contre nos propres gouvernements et contre la classe capitaliste qui nous exploite.