Après les élections, les luttes

Les élections sont terminées et les dés sont jetés. Après avoir promis tout et son contraire, les dirigeants des partis politiques comptent maintenant les points pour décider entre eux comment ils vont se répartir les places à la mangeoire.
Le MR a pris la première place au PS à la fois à Bruxelles et en Wallonie. Ecolo a bu la tasse à tous les niveaux, ainsi que l’Open VLD d’Alexander de Croo. Le PS n’a pas le choix et a déclaré vouloir rester dans l’opposition. Bien sûr, il espère revenir à la mangeoire aux prochaines élections. Le PTB, qui a beaucoup gagné à Bruxelles recule un peu en Wallonie, a déclaré être ouvert à toutes les propositions ! Le PTB prétendait espérer une rupture politique chez les socialistes et le voilà qui propose ses services « à tous les niveaux ». Tout le monde aura compris que les grands vainqueurs, le MR et les Engagés, n’ont besoin de personne pour prendre la direction des affaires de la bourgeoisie !
A l’heure qu’il est, il n’y a en effet plus de réel suspense concernant le côté francophone : Bouchez et Prévot ont annoncé leurs fiançailles politiques à tous les niveaux de pouvoir. Côté flamand, la N-VA de Bart de Wever et le CD&V de Sammy Mahdi ont fait de même. Il est probable qu’ils se retrouvent tous ensemble au gouvernement fédéral.
Qu’est-ce que cela va changer pour les travailleurs ? La nouvelle coalition va essayer de mettre rapidement en œuvre son programme : suppression de l’index, réduction de la durée des indemnités de chômage dans le temps, réduction des budgets des services publics, dont en particulier les soins de santé. Sans aucun doute, ils s’attaqueront aux plus faibles parmi les travailleurs : les sans-papiers et les immigrés. Ce sera une politique antisociale de combat, au service des appétits patronaux pour plus de profits, tout de suite.
Avec les coalitions PS-Ecolo, le patronat avait un allié qui faisait passer la pilule auprès des classes populaires, mais le PS n’a pas protégé les travailleurs contre le report de l’âge de la retraite à 67 ans, contre l’inflation, ni contre les restructurations à Van Hool, Delhaize et Audi. Il n’a en fait tenu aucune de ses promesses et c’est en partie la raison pour laquelle il a été sanctionné électoralement. Avec la nouvelle coalition, le patronat dispose d’un allié plus agressif dont il attend qu’il réalise son programme, tel qu’il a été exprimé par la FEB : la fin de l’index, des investissements de l’État dans les entreprises privées, une réduction de l’impôt sur les sociétés et 30 milliards d’économies dans les services publics.
Les travailleuses et les travailleurs sont aujourd’hui mécontents, et ils ont toutes les raisons de l’être. Le niveau social a baissé, les salaires et les pensions ne sont plus suffisants pour vivre décemment. Ils ont de quoi s’inquiéter pour l’avenir, avec les menaces de guerre qui se font de plus en plus précises et la crise climatique dont les effets se font déjà sentir.
Alors que leur sort s’aggrave et que la pauvreté les guette quand elle n’est pas déjà là, alors que les guerres déciment des familles entières et que la population de Gaza meurt de faim, ils voient les plus riches s’enrichir de façon indécente. Les Bezos, Musk et consorts se vautrent dans le luxe et encaissent pour certains des centaines de milliers d’euros par jour ! Les patrons belges sont moins connus, mais les salariés de Colruyt, AB Inbev, Solvay ou Lotus savent bien qu’ils ne sont pas en reste quand il s’agit de les exploiter jusqu’à la corde.
C’est ça le monde des capitalistes, c’est pour ces gens-là que les De Wever, Bouchez et Prévot travaillent.
L’avidité du patronat et de ses fidèles serviteurs va encore aggraver la situation du monde du travail.
Mais ce ne sera pas une fatalité à condition que le monde du travail retrouve le chemin des luttes, s’il s’organise, prépare des grèves et des manifestations. Ce sont des millions de femmes et d’hommes, anonymes, qui font fonctionner toute l’économie, qui construisent les routes, produisent l’électricité, transportent les marchandises. Ils peuvent bloquer la machine à profits. C’est la seule chose qui fera peur au patronat et c’est le seul langage qu’il comprendra.
Et puis, si nous voulons en finir une fois pour toutes avec ces attaques à répétition, avec la peur du lendemain, avec la misère et les guerres, il faudra attaquer le mal à la racine en renversant le capitalisme, en chassant ces parasites du pouvoir et en organisant nous-mêmes, travailleuses et travailleurs, toute la société pour le bien de tous.

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