Les élections se sont déroulées sans surprise. Les négociations ont déjà commencé pour la formation d’un gouvernement. On ne peut pas savoir s’il comprendra des socialistes ou des nationalistes flamands. Mais au bout du compte, cela ne changera pas la vie des millions de travailleurs du pays. Nous aurons un gouvernement qui continuera à défendre les intérêts du patronat et mènera la vie dure aux travailleurs.
Les urnes ont moins de pouvoir que les luttes des travailleurs. Seules celles-ci pourront changer le rapport de force avec le patronat et permettre que les classes populaires imposent l’amélioration de leurs conditions d’existence. C’est le sens de notre participation à ce scrutin électoral.
Nos moyens actuels ne nous ont pas permis de nous présenter ailleurs qu’à Bruxelles, à l’élection de la Chambre des représentants. Dans cette ville où beaucoup de travailleurs d’origine immigrée n’ont pas le droit de vote, un peu plus de 200 voix se sont portées sur notre liste, soit 0,04% des votes. C’est évidemment très peu. C’était la première fois que La Lutte – De Strijd présentait une liste, à la Chambre à Bruxelles. Une seule télévision nous a consacré quelques secondes sur l’antenne et nous n’avons pas été invités sur les plateaux télévisés ou dans la presse écrite. Mais partout où nous sommes allés discuter, à la porte des entreprises, dans les immeubles des quartiers populaires, nous avons pu constater que nos idées rencontraient un écho certain.
Les électeurs de La Lutte – De Strijd se sont prononcés pour un programme d’urgence de défense des travailleurs : l’interdiction des licenciements et le contrôle des comptes des entreprises, la levée du secret bancaire, la répartition du travail entre tous sans baisse de salaires et le contrôle des travailleurs sur l’index. Ces mesures ne sont pas un programme de participation gouvernemental, mais un objectif pour les luttes ouvrières.
Nous avons voulu donner la possibilité aux travailleurs d’utiliser le bulletin de vote, sans illusion, mais pour protester et exprimer leur colère contre le patronat et les politiciens qui le servent. Il s’agissait de populariser les objectifs dont les luttes de demain auront besoin afin qu’elles ne soient pas encore et toujours galvaudées, soit par les bureaucrates syndicaux soit par des nationalistes wallons ou flamands.
Les électeurs de La Lutte – De Strijd ont voté contre la division entre les travailleurs et contre les courants politiques qui les opposent les uns contre les autres, belges contre immigrés, francophones contre flamands, dans le but de masquer leurs vrai ennemi, la bourgeoisie.
Les électeurs de La Lutte – De Strijd ont voté pour la seule liste qui se réclame ouvertement du communisme et des luttes de la classe ouvrière. C’est un vote qui dit qu’il n’y a rien à attendre de la bourgeoisie et de ses politiciens.
Les votes pour la Lutte – De Strijd à Bruxelles, même très minoritaires, montrent qu’il existe un électorat ouvrier qui fait le choix de voter communiste, de voter pour son propre camp. C’est la conscience ouvrière qui s’est exprimée dans ce vote. Et c’est cette conscience de classe dont dépendra l’issue des luttes des travailleurs. Ces voix ne pèsent pas dans le jeu électoral, mais elles peuvent faire la différence dans les grèves. Il est nécessaire qu’existe et vive un courant communiste révolutionnaire afin d’armer la classe ouvrière contre les capitalistes.
Nous remercions tous ceux qui ont voté pour notre liste et tous ceux qui nous ont soutenus durant la campagne. Nous invitons à nous contacter tous ceux qui pensent qu’il faut faire vivre ce courant, qu’il faut à nouveau que les travailleurs relèvent la tête et recréent une organisation communiste.