Les attaques du gouvernement fédéral de Charles Michel contre le monde du travail sont maintenant largement connues. Des attaques contre les salaires avec le saut d’index, contre les pensions dont l’âge se-ra porté à 67 ans et dont le montant sera réduit. Des attaques contre les travailleurs dont la flexibilité sera aggravée par l’annualisation du temps de travail, et contre les chômeurs à qui le gouvernement veut impo-ser du travail forcé non payé. Et enfin des attaques contre les services publics utiles à tous par la réduc-tion des budgets des soins de santé, de l’enseignement, des transports publics, etc.
En revanche, le gouvernement fait pour quatre mil-liards de cadeaux fiscaux au patronat : les riches vont payer moins d’impôts et ils pourront faire travailler les salariés plus longtemps et pour moins cher. C’est la diminution constante des cotisations patronales et des impôts sur les entreprises qui ont vidé les caisses publiques et créé les fameux « trous » dans les bud-gets de la santé et des pensions.
Le PS et le CDH, qui ont été rejetés dans l’opposition au niveau fédéral en profitent pour re-prendre des accents sociaux. Le PS, par exemple, a fait une campagne dans la presse contre le saut d’index. Mais quand il était au gouvernement, le PS a lui aussi mené une politique d’austérité, par exemple en économisant 2 milliards sur le budget en 2014. Il a préparé le terrain au gouvernement actuel ! Et Milquet, quand elle était ministre CDH de l’emploi a instauré une norme salariale qui interdisait toute forme d’augmentation au-delà d’un index misérable.
Tous les partis sont d’accord pour limiter les salaires au nom de la « compétitivité », qui justifie à leurs yeux d’aligner tous les salaires européens sur le ni-veau le plus bas. Aucun ne parle évidemment de limi-ter les profits des patrons ! Pourtant, ce sont ces pro-fits qui vampirisent l’économie.
Face à cette union tacite de tous les partis en faveur du patronat et contre le monde du travail, les ouvriers, les employés, les pensionnés et les chômeurs doivent s’unir.
Les travailleurs sont la base de la société, tout repose sur eux. Sans eux, pas de production dans les usines, pas de trains, pas de courrier, pas de « data center », pas d’électricité, pas de soins dans les hôpitaux, pas de transport routier, etc. Tout ce qui se fait est fait par des travailleurs. Et les profits des entreprises aussi, ils sont le résultat de notre travail. Le patronat prétend que ce sont les investissements qui créent la richesse mais c’est faux : c’est le travail humain qui trans-forme les capitaux en profits. Et les profits, ils sont empochés par les patrons !
C’est parce qu’ils ont ce rôle central que les travail-leurs ont les moyens d’empêcher le gouvernement de mettre en œuvre ses attaques contre les couches popu-laires.
Partout, dans tous les secteurs, l’inquiétude et la co-lère montent. Des arrêts de travail ont eu lieu dans l’enseignement le 23 octobre, la Police était en grève les 23 et 24 octobre et les cheminots de la SNCB ont arrêté le travail à La Louvière le 17 octobre, à Charle-roi le 20 et à Liège le 21. Tous protestent contre la dégradation de leurs conditions de vie et de travail et contre les attaques sur les pensions.
Et ils ont bien raison !
De leur côté, les syndicats ont déjà annoncé plu-sieurs actions importantes : manifestation nationale à Bruxelles le 6 novembre, grève régionale en Hainaut, Luxembourg, Anvers et Limbourg le 23 novembre, grève régionale à Liège, Namur et Flandre Orientale et Occidentale le 1er décembre, grève régionale en Brabant Wallon et Flamand et à Bruxelles le 8 dé-cembre, et enfin une grève générale nationale le 15 décembre.
Il est important que le plus grand nombre possible de travailleurs participent aux actions de grève et aux manifestations.
Si les actions réussissent, si dans toutes les régions, dans toutes les branches, dans toutes les langues, les travailleurs sont unis et déterminés à bloquer l’économie plutôt que de payer la facture à la place du patronat, alors cela renforcera le camp des travailleurs et cela mobilisera d’autres couches de salariés qui grossiront encore le rang des grévistes.
Et cela seul pourra faire reculer le patronat et sa clique gouvernementale.