La guerre fait fuir les réfugiés, l’Europe les livre au trafiquants

On se rappelle le choc de l’image du corps d’Aylan, ce petit Syrien retrouvé mort sur une plage grecque en Septembre dernier. Depuis, ce sont littéralement des centaines d’enfants, d’adolescents et d’adultes dont les corps ont été rejetés par la mer. Lors du sommet prétendu d’urgence de Bruxelles en octobre dernier, 26 États européens s’étaient dits prêts à relocaliser en deux ans 160 000 des migrants parvenus en Grèce et en Italie, seules 4 237 places ont été déclarées disponibles dans dix-sept pays, et seuls 459 réfugiés ont été relocalisés dans dix pays. Pourtant, les mêmes causes produisant les mêmes effets, chaque jour voit des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants fuir la guerre et ses horreurs pour ne trouver le plus souvent, s’ils échappent aux tourments du voyage, que des barbelés et des murs érigés pour les rejeter.
Et, comme l’hypocrisie règne en maître dans ces sphères de grands commis de la bourgeoisie qui dirigent une des régions les plus riches du monde, les expulsions collectives par charters se multiplient, même interdites par leurs propres conventions des droits de l’homme, mais en accord avec leur morale, puisque les expulsés auraient « fait l’objet d’un examen individuel de leur demande au préalable ».
Là-dessus, des politiciens réactionnaires surenchérissent dans leurs déclarations xénophobes. Tel le gouverneur de Flandre occidentale qui vient de lancer aux habitants qui ont apporté de la nourriture à des réfugiés à Zeebrugge : « Ne nourrissez pas les réfugiés, sinon d’autres viendront ! ».
Ce genre de politicien est certes une caricature, mais ce sont bien les Etats européens qui ont contraint les migrants, dans une situation désespérée, à confier leur vie et celle de leurs enfants à des trafiquants pour déjouer les barrières mises en place par les gouvernements.
Europol, la police européenne, pourra s’inquiéter ensuite de la disparition sur le territoire européen de 10 000 enfants réfugiés non accompagnés, en l’espace de deux ans. Mais qui a créé et qui entretient les conditions du trafic d’êtres humains ?
Heureusement que face à une telle montagne d’égoïsme et de haine, il y a partout en Europe des gens qui font preuve d’humanité en aidant les réfugiés.

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