On ne peut qu’être en colère après les attentats aveugles qui ont eu lieu à Zaventem et au métro Maelbeek faisant 32 morts et des centaines de blessés, la majorité étaient de simples travailleurs.
Cet attentat fait suite à de nombreux autres, en France en novembre, mais aussi en Irak, en Syrie, au Yemen ou en Turquie. Depuis, il y en a encore eu un à Bagdad, qui a tué 30 personnes à la sortie d’un match de foot, et un au Pakistan où 72 personnes ont laissé la vie. A chaque fois, ce sont les populations qui sont visées de façon aveugle et absolument injuste.
Quand on a un monde meilleur à proposer, on n’a pas besoin de tuer les gens. L’Etat Islamique n’a rien à proposer, ce n’est rien d’autre qu’une dictature qui cherche à s’imposer par la peur et à dresser une partie de la population contre une autre. La religion n’est qu’un prétexte, de la même manière que l’église catholique a béni toutes les dictatures de l’histoire.
Les jeunes qui adhèrent à l’Etat Islamique y voient un ennemi de la société européenne dans laquelle ils ne trouvent pas leur place. C’est une erreur. Les terroristes ne sont pas contre le système, ils ne s’attaquent pas aux riches qui nous exploitent, ni aux ministres qui perpétuent l’injustice et mènent une politique impérialiste dans le reste du monde pour maintenir leur domination économique. Non, ils s’attaquent aux simples travailleurs, aux étudiants, aux enfants, aux retraités. C’est simplement la preuve qu’ils ne sont pas des libérateurs, mais des candidats dictateurs.
S’il existe des jeunes qui sont malgré tout attirés par cette chimère, c’est avant tout parce que la société capitaliste fabrique la misère. En réalité, la richesse capitaliste ne peut exister que grâce à l’exploitation de la majorité par la minorité. Les riches ont besoin qu’il y ait des pauvres pour les enfermer dans les usines, pour leur faire produire les marchandises dont ils récupèrent le profit. Les riches bourgeois ont besoin que les travailleurs soient isolés, divisés et faibles. Et pour eux, la division entre musulmans et non-musulmans, le racisme et la haine et l’autre sont du pain béni, car quand les travailleurs se battent entre eux, ils ne se battent pas contre leurs exploiteurs communs.
La misère existait avant le capitalisme. Mais il en a fait son industrie. La colère de la jeunesse sans avenir s’est exprimée de diverses manières durant les deux derniers siècles. Récemment, c’est la politique impérialiste des Etats-Unis et de l’Europe au Moyen-Orient qui a créé les conditions du développement du radicalisme. En s’alliant avec des dictatures islamistes comme la Turquie ou l’Arabie Saoudite, les politiciens occidentaux ont fermé les yeux sur la situation des peuples dans ces pays. Ce qui comptait, c’était que les grandes entreprises américaines et européennes pouvaient faire de juteux profits en vendant du béton et des armes. De la même manière ils se sont alliés avec la dictature israélienne, ce qui n’a fait que renforcer la colère du peuple palestinien, réprimé et poussé dans les bras des islamistes du Hamas. Enfin, ils ont soutenu les milices islamistes contre Assad.
C’est ainsi qu’après avoir répandu la misère et la frustration partout sur la planète, les dirigeants capitalistes ont créé une force qui cristallise la colère derrière une bannière religieuse et réactionnaire.
En Europe même, la complaisance des gouvernements envers le radicalisme islamiste n’était pas une « erreur » mais un moyen de contrôler la population immigrée au travers d’une hiérarchie religieuse qui maintenait l’ordre social dans les quartiers pauvres, cultivant l’isolement et le repli communautaire.
Les commanditaires des attentats voudraient emprisonner la population musulmane par un chantage : soit ils se soumettent à l’Etat Islamique, soit ils sont complices du système américano-européen et donc traitres à leur religion et à leur communauté. Les islamistes espèrent en outre, que l’horreur des attentats va aggraver le racisme et leur acquérir la soumission la population musulmane.
Mais, les dictatures islamistes, comme toutes les dictatures, comme toutes les religions, ne sont pas les amies des travailleurs. Nous n’avons pas à choisir entre les fausses démocraties et les vraies dictatures. Nous devons construire un autre monde. C’est notre responsabilité de travailleurs. Tant que nous ne le faisons pas, nous laissons les capitalistes continuer à accumuler les conditions d’une explosion bien pire que ce que nous avons vu jusqu’à présent.
Pour cela, il faut briser les barrières communautaires, s’allier entre travailleurs de différentes origines contre notre ennemi mortel commun qu’est le capitalisme.