La Commission européenne a condamné Apple à payer 13 milliards d’euros d’impôts en Irlande pour avoir bénéficié de conditions fiscales spécialement avantageuses. La firme et le gouvernement avaient conclu un accord qui permettait à Apple de payer seulement 2% d’impôts. Un système comparable au « intérêts notionnels » belges qui permettent à Arcelor ou Caterpillar de rester sous le seuil des 5%, malgré les milliards qu’ils brassent.
L’existence même de tels accords est choquante, mais en plus de cela, le gouvernement irlandais persiste, refuse cet argent et fait appel de la décision !
Pour la population irlandaise, qui subit comme ici une politique d’austérité, c’est incompréhensible. Cette somme énorme dépasse même le budget des soins de santé du pays !
La même chose a eu lieu en Belgique : elle a été condamnée en janvier dernier pour avoir accordé des réductions d’impôts à des multinationales, et le ministre des Finances, le N-VA Van Overtveldt, a lui aussi refusé d’exiger les 700 millions d’impôts manquants.
Les grandes entreprises, que ce soit Apple, Amazon, Microsoft, Google ou Chrysler, utilisent toutes la concurrence fiscale entre les pays, faisant miroiter la création d’emplois en échange de taux d’imposition ridicules. Elles disposent de capitaux gigantesques qui permettraient de résoudre bien des problèmes, mais au lieu de le faire, elles profitent de leur puissance pour exiger toujours plus. Et dans tout cela, les gouvernements, complices, jouent les victimes consentantes.
Ces milliards, ce sont des travailleurs qui les ont produits, c’est à eux qu’ils reviennent !