Droit de grève : en route vers le passé

C’est la rentrée pour les attaques patronales ! Kris Peeters, le ministre des Affaires Sociales a annoncé vouloir ressortir ce qu’il appelle les « cold cases », c’est-à-dire toutes les attaques contre les travailleurs qui avaient été mises au frigo faute d’accord entre patronat et syndicats.
Au menu, la réforme de la loi Renault qui impose de vagues mineures au patronat en cas de restructuration. Ensuite vient la définition des métiers pénibles qui donnent le droit de partir à la pension plus tôt, et que le patronat veut évidemment réduire à peau de chagrin.
Mais le plat de résistance, le cheval de bataille de Peeters, c’est la « modernisation » du droit de grève. Un mot qui signifie dans la bouche de Peeters l’inter- diction de fait des piquets de grève. Et en dessert (pour les patrons), il y aurait dans chaque entreprise une sorte de bouc émissaire syndical, qui serait responsable des « débordements » de la base. En gros, on nous limerait les dents et si on mord quand même, ce serait nos propres camarades qui en subiraient les conséquences.
C’est évidemment inacceptable mais cela montre bien à quel point le patronat se sent fort, pour se permettre d’attaquer les travailleurs sans sembler craindre leur réaction. Et s’il se sent fort, c’est justement parce que les travailleurs ne se mobilisent pas assez ! C’est pour cela que le gouvernement tient tellement à limiter le droit de grève : c’est une des seules formes de résistance des travailleurs !
Il y a 130 ans, le gouvernement belge a voté des lois permettant d’arrêter les meneurs syndicalistes pour leur discours. Le patronat de l’époque se sentait fort et faisait envoyer les gendarmes contre les travailleurs. Pourtant, ce sont justement les mobilisations ouvrières qui ont fait ressortir aussitôt les camarades de prison. C’est uniquement quand le patronat subit la force du mouvement ouvrier qu’il cède, car ça lui fait mal et ça lui fait peur.
Moins le monde du travail se bat, plus le patronat attaque !

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