Le nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’apporte aucune réponse au problème criant du manque de profs dans les écoles. Il faut savoir qu’on en est au point où il existe au sein de la FWB une « chambre de la pénurie » chargée de gérer les appels au secours des écoles. L’an passé, 14% des cours n’ont pas été donnés faute de profs. Mais que propose le gouvernement ? Assouplir le décret « titres et fonctions » afin de permettre aux écoles d’embaucher des profs temporaires qui n’ont pas le diplôme requis. Or, actuellement, dans le secondaire, un prof d’histoire-géo sur deux et un prof de math sur quatre n’ont pas le diplôme nécessaire pour ces enseignements. Il ne faut pas s’étonner des mauvais résultats des élèves, sauf évidemment ceux dont les parents ont les moyens de payer des cours particuliers… Ce n’est ni en ajoutant des dérogations, ni en saupoudrant des heures supplémentaires, qu’on dispensera un enseignement de qualité aux futures générations.
Il faudrait d’abord massivement former et embaucher des profs, avec un statut stable, un salaire décent et réduire le nombre d’élèves par classe. Cela demande des moyens mais le Ministre du budget de la Fédération, Frédéric Daerden (PS), a déjà pointé qu’elle était en déficit de 600 millions et Di Rupo a confirmé que le programme du gouvernement PS-MR-Écolo ne prévoyait aucun refinancement. En revanche, il a prévu de reporter encore d’un an le nouveau programme de formation des enseignants en quatre ans au lieu de trois, un programme qui est en préparation depuis déjà dix ans mais pour lequel les fonds nécessaires ne seront toujours pas débloqués cette année.
Les politiciens de droite et de gauche se moquent bien de l’enseignement donné aux enfants des couches populaires, il leur suffit que l’école fournisse des travailleurs prêts à l’emploi aux entreprises.