Le 8 mars, une grève générale a mis la Grèce à l’arrêt. 65 000 personnes ont manifesté pour protester contre l’état pitoyable dans lequel se trouvent tous les services publics à la suite des coupes successives dans leur budget. Le déclencheur a été l’accident de train du mois précédent qui a fait 57 morts et des dizaines de blessés. De façon bien commode, le premier ministre a d’abord rejeté la faute sur « une erreur humaine », et quatre employés ont été arrêtés. Mais la population ne s’y est pas trompée : cet accident mortel est dû au manque de personnel et à son manque de formation, au manque d’entretien du réseau et au manque d’investissements dans les systèmes de sécurité. A de nombreuses reprises, les cheminots avaient tiré la sonnette d’alarme sur l’état du réseau. Cette catastrophe n’était que trop prévisible. Alors quand la population descend dans la rue et crie sa colère contre le gouvernement aux cris de : « Assassins ! », on ne peut que lui donner raison.
Archives mensuelles : mars 2023
Baisse des prix et des profits !
Elia, le gestionnaire du réseau électrique, veut investir dans les années à venir, notamment dans les éoliennes et dans le réseau à haute tension. Elias a fait 150 millions de bénéfices en 2022, une hausse de 25% en un an ! Mais l’entreprise à l’intention de financer l’opération par une hausse de 80% du prix de l’électricité d’ici 2027. Tout ça avec la bénédiction du gouvernement. La guerre en Ukraine a bon dos.
Bain de sang en Palestine
Pendant que la guerre en Ukraine monopolise l’attention, les morts que cause l’armée israélienne ne cessent de s’accumuler en Palestine. L’année dernière, 150 personnes ont perdu la vie, ce qui en fait l’année la plus meurtrière depuis 20 ans. Et la situation ne cesse de s’aggraver. En trois mois, 80 morts ont déjà été recensés ! Cette escalade de haine et de violence sans fin est la conséquence directe de la politique de colonisation et de spoliation menée par les gouvernements israéliens avec le soutien des grandes puissances. On n’a jamais vu l’OTAN réclamer des missiles pour la Palestine !
Stop au gavage des patrons
Depuis le 8 mars, les travailleurs de Delhaize bloquent une centaine de magasins que la firme veut franchiser. Ils savent bien ce que ça veut dire : horaires flexibles, précarité, travail du dimanche, pas de délégation syndicale et l’arbitraire des petits patrons avec leur chantage permanent à l’emploi. Bref, ils n’en veulent pas, ils ont bien raison et ils le font savoir en organisant des piquets et en manifestant devant le siège de la direction. Et depuis ce lundi, c’est le dépôt central qui s’est mis à l’arrêt et qui bloque toutes les livraisons au réseau de magasins. Les actionnaires espéraient s’engraisser encore plus en franchisant, eh bien c’est plus compliqué que prévu et tant mieux !
Et si la rue dictait enfin sa loi ?
Voilà deux mois que le monde du travail se mobilise en France contre la réforme des retraites de Macron, qui vise à faire passer l’âge de la retraite à 64 ans au lieu de 62 actuellement.
Macron comptait peut-être que le mouvement allait s’essouffler rapidement. Eh bien, c’est raté. Il espérait qu’en forçant l’adoption de la loi sans vote au parlement, il mettrait les travailleuses et les travailleurs devant le fait accompli et que ça les découragerait. Eh bien, ça aussi, c’est raté.
Bien au contraire, ce mouvement n’a cessé de prendre de l’ampleur. Des salariés qui n’avaient jamais fait grève, qui n’avaient jamais manifesté s’y sont mis pour la première fois. Des jeunes qui sont pourtant bien loin de l’âge de la retraite ont rejoint en nombre les manifestations dans toutes les villes du pays. Depuis le début du mouvement sur les retraites, des millions de travailleurs ont participé au moins à une manifestation, à un débrayage voire à une journée de grève.
Ils viennent du public comme du privé, des grandes entreprises comme des plus petites, de Paris comme de la province. Certains sont en CDI mais d’autres en CDD, en intérim ou en stage. Pour beaucoup, c’est leur premier combat. Partout dans les ateliers et les bureaux, les discussions se multiplient et partout les consciences sont en train de changer. Pour tous, les retraites sont la goutte d’eau de trop, après la flambée des prix et le gel des salaires.
Car au-delà de la question des pensions elles-mêmes, la population rejette toute l’arrogance de cette caste de politiciens grassement payés et dotés de pensions généreuses et qui cirent les pompes du patronat. Elle n’en peut plus des coupes budgétaires dans les services de santé, de l’inflation, de la misère tandis qu’un Bernard Arnault s’affiche au palmarès des capitalistes les plus riches de la planète avec une fortune personnelle de 200 milliards de dollars. Lui et ses comparses ont profité de l’inflation pour accroitre encore plus leurs marges bénéficiaires alors que des millions de ménages n’arrivent plus à joindre les deux bouts.
Face à cette minorité de parasites, les travailleurs représentent une force colossale. Qu’ils soient de la métallurgie, du commerce, de la pétrochimie, du nettoyage, des banques, des hôpitaux, des transports, qu’ils soient ouvriers, employés, techniciens, ingénieurs, conducteurs, informaticiens, caissières, secrétaires, aides-soignants, etc., ils sont à la base du fonctionnement du moindre rouage de la société.
Grâce à ce mouvement, beaucoup d’entre eux réapprennent à s’exprimer et à agir collectivement. Des liens de solidarité et de confiance se construisent et nombre de travailleurs se sentent plus légitimes que jamais pour revendiquer. Rien que prendre l’habitude de discuter de tous les problèmes qui se posent, salaires, horaires, conditions de travail, transport… est une avancée précieuse pour notre camp et un danger pour le patronat.
Face au coup de force de Macron, un sujet est sur toutes les lèvres : les manifestations ne suffiront pas, les grèves d’un jour non plus, alors que faire ? Plusieurs secteurs ont déjà répondu en entamant des grèves : transports, écoles, centrales électriques, raffineries ainsi que les éboueurs dans plusieurs grandes villes.
La grève, c’est ce que craint le plus le grand patronat, au point que des capitalistes, notamment à Stellantis et Continental, ont mis en chômage technique un grand nombre de leurs usines les jours qui ont suivi les journées de grève.
La force de la grève générale c’est avant tout qu’elle bloque la machine à faire du profit et qu’elle touche directement le grand patronat au portefeuille. De plus, la grève libère les travailleurs de leur poste de travail auxquels ils sont enchaînés pendant toute la semaine. Elle leur donne le temps de s’organiser, de discuter entre eux et de remettre en cause tout ce qui ne va pas. Avec elle, tout devient possible ! Cela coûte, certes, mais l’inaction coûte encore plus cher.
Si la force du patronat est de posséder les entreprises, la force des travailleurs est de les faire tourner et ils deviennent 10 000 fois plus puissants que l’infime minorité des capitalistes, quand ils se lancent tous ensemble dans le combat et dans la grève.
Nul ne sait ce que le mouvement va donner. Une chose est certaine c’est que le gouvernement belge a lui aussi des plans pour réduire le montant des pensions, et que l’inflation frappe tout aussi durement de ce côté-ci de la frontière. Alors oui, nous aurions bien besoin d’un tel mouvement !
Toutes les lois anti-sociales que les gouvernements passés ont imposé, la grève peut les défaire.
Accueil des réfugiés, une crise organisée
Le gouvernement fédéral s’est accordé sur une série de mesures en matière d’asile. Seulement 2000 nouvelles places d’accueil seront créées alors que 2400 demandeurs attendent encore un hébergement. Et les plus chanceux seront au mieux logés dans un conteneur ou sur un ponton ! Pour faire de la place dans les centres existants, les candidats déboutés en seront expulsés dans les 30 jours et rapatriés de manière forcée. Cette politique inhumaine démontre une fois encore comment cette crise de l’accueil est délibérément organisée pour pourchasser les réfugiés.
Bulletin Stib du 21 Mars 2023
Chez Decathlon, un solide piquet !
Au dépôt Decathlon de Willebroek, les travailleurs ont débrayé spontanément le 6 février. La colère couvait déjà depuis plusieurs mois : la direction fait planer la menace de fermeture et n’engage plus que des CDD. La colère a explosé lorsqu’on leur a annoncé qu’ils ne recevraient pas une prime qu’on leut avait pourtant promis. Ni une, ni deux, les travailleurs ont débrayé sans attendre l’avis de personne. Ils ont organisé un piquet et bloquer toutes les issues du dépôt ! Après trois jours, le patron a dû se résoudre à appeler les sbires de la justice et de la police pour qu’ils lui viennent en aide.