L’année achevée aura été celle des deux guerres.
Dans le conflit palestinien, l’assassinat d’un dirigeant du Hamas au Liban montre que le gouvernement de Netanyahou est prêt à prendre le risque d’étendre le conflit à l’échelle de toute la région, d’autant plus que l’objectif de plus en plus déclaré d’Israël est la recolonisation de Gaza et l’expulsion de ses deux millions d’habitants arabes vers les pays voisins.
En Ukraine, le conflit s’enlise dans une guerre de tranchées tandis que les missiles continuent à pleuvoir sur les zones résidentielles, faisant leur lot de morts civiles à chaque fois.
A ces deux conflits militaires majeurs s’ajoutent tous les conflits régionaux, au Yemen depuis des années, en Arménie ou ailleurs, qui éclatent sans cesse depuis des dizaines et des dizaines d’années.
Et le ton monte entre le Venezuela et le Guyana, soutenu par les États-Unis qui défendent les visées du groupe pétrolier Exxon Mobil sur le pétrole vénézuélien.
Ces guerres, grandes ou petites, prennent chacune des prétextes différents, frontières, nationalités, religion, mais ils ne peuvent cacher l’omniprésence des luttes d’influence des grandes puissances, les États-Unis en tête, pour dominer économiquement le monde. Ce sont ces puissances qui arment les milices, les gouvernements ou les mouvements de résistance qui leur sont favorables. Les « démocrates » de l’ouest s’insurgent contre les dictateurs de l’est, mais soutiennent les dictatures qui les arrangent en Arabie Saoudite ou ailleurs.
Dans les pays en guerre, l’appétit de puissance des dirigeants impérialistes se traduit en blessés, morts et déplacés parmi les populations laborieuses. Ce sont elles qui paient le prix le plus élevé, mais ce sont des riches capitalistes qui ramassent les dividendes, bien à l’abri à des milliers de kilomètres de là. L’inflation des prix de l’énergie, de l’alimentation et des transports s’est transformée en jackpot pour les plus riches, qui sont devenus encore plus riche cette année. Leur argent a le goût du sang.
Les bourses font la fête pendant que de simples travailleuses et travailleurs meurent. Les chiffres donnent le tournis, deux à trois cent mille morts en Ukraine dans les deux camps, plus de vingt mille à Gaza, plus de cent cinquante mille au Yemen. Voilà le vrai prix des actions en bourses. Voilà les conséquences de cette société dont la folie de profits est devenue une folie meurtrière à grande échelle. Une fois de plus, peut-on dire, puisque la Première et la Seconde guerre mondiale ont déjà montré jusqu’où les capitalistes peuvent aller quand leurs conflits économiques les amènent à des conflits militaires, par travailleurs interposés.
Au-delà de la guerre, il y a la destruction systématique de la planète qui menace de transformer des populations entières en migrants climatiques. A nouveau, ce seront les plus pauvres qui prendront la route, tandis que les riches iront se mettre à l’abri dans l’un ou l’autre paradis artificiel. Les 1% les plus riches ont produit plus de CO2 que les cinq milliards les plus pauvres. Il faudrait un million d’éoliennes pour compenser leur bilan carbone ! Mais c’est aux couches laborieuses de la société que les gouvernements veulent imposer l’austérité et les privations.
Les bourgeois déclenchent des guerres, mais ce sont des travailleurs qui meurent sous les bombes. Les bourgeois détruisent la planète mais c’est aux travailleurs d’en assumer les conséquences. Les bourgeois s’enrichissent, mais ce ne sont pas eux qui travaillent.
En Europe, aux Etats-Unis, les bourgeois mènent aussi une guerre économique et politique contre les travailleurs, par des attaques sur les salaires, les pensions et le détricotage des services publics à la population. Une extrême droite arrogante se développe en Europe, du Vlaams Belang au Rassemblement National, en passant par les Frères d’Italie de Meloni ou le Fidesz de Victor Orban. Trump aux USA et Milei en Argentine sont du même acabit. Leur programme commun se résume à diviser les travailleurs, à attiser la haine entre européens et « étrangers », pour se préparer à attaquer ce qu’il reste d’acquis sociaux.
Les capitalistes et leurs politiciens sont en ordre de marche pour mener une guerre sociale, politique et bientôt policière au monde du travail. Travailleuses, travailleurs, notre sort est entre nos mains et elles seules. Notre espoir, c’est d’abattre le capitalisme. Notre force, c’est notre nombre. Notre arme, c’est notre organisation. Nous devons nous préparer à mener notre propre guerre, une guerre de classe contre le système capitaliste, pour le remplacer par une société communiste, juste et égale, sans guerres ni conquêtes.