Avec les élections fédérales, régionales et européennes qui approchent, la saison des promesses et des grandes manœuvres politiciennes a commencé.
Voici Charles Michel qui quitte la présidence du conseil européen pour mener la liste MR aux élections. Didier Reynders s’y serait bien vu, mais on l’a recalé, alors il va candidater ailleurs. Chacun se repositionne pour l’intérêt supérieur… de sa carrière.
A la télé, les présidents de partis ont joué le jeu du débat public devant les caméras de RTL. En réalité, quels que soient leurs programmes respectifs, quelles que soient les promesses qu’ils ont faites à leurs électeurs, tout se jouera après les élections, quand ils négocieront entre eux, dans le plus grand secret, leurs accords de gouvernement.
Le programme des partis de droite comme le MR, on le connaît : réduction des impôts pour que les riches soient plus riches. A gauche, le PS relance l’idée de taxer les grandes fortunes, mais il sait très bien qu’il n’aura aucun moyen pour le faire. Car, au-delà de ce simulacre de démocratie, les partis politiques sont surtout au service de la bourgeoisie.
Les bénéfices des entreprises ont explosé ces dernières années. Les actionnaires et les grands patrons sont de plus en plus riches, tandis que le reste de la population subit de plein fouet les conséquences d’une inflation qu’on n’avait plus vue depuis longtemps. Même dans des pays comme la Belgique où l’indexation diminue avec retard les effets de la hausse des prix, la situation s’est aggravée pour les couches populaires.
Depuis deux siècles que le capitalisme règne sans partage sur la planète, que nous a-t-il apporté ? Des guerres mondiales et des conflits militaires permanents, qui sont la conséquence des luttes des grandes puissances pour contrôler le monde. La colonisation et le pillage des pays dits du tiers monde. La pollution de l’eau, de l’air et le dérèglement climatique par des industriels qui se soucient de leur portefeuille plus que de la santé des populations.
Et pendant tout ce temps, toutes les combinaisons de partis se sont succédé au pouvoir dans tous les pays sans que cela change quoi que ce soit. Si le capitalisme était un progrès, ses défenseurs auraient largement eu l’occasion de le prouver, puisqu’ils ont été au pouvoir tout ce temps-là.
Aujourd’hui, il faut le vouloir pour ne pas voir que la société va dans le mur.
Pourtant, aucun des grands partis en lice ne met en avant l’idée qu’il faudrait en finir avec le capitalisme. Les débats portent sur les taxes, les voitures de sociétés et autres fadaises alors que l’ensemble de la planète s’enfonce dans la guerre, la misère et la pollution.
Sans changement radical, les conditions de vie et de travail de la majorité continueront d’être attaquées par un capitalisme offensif, qui réclame entre autres la fin de l’indexation. Les politiciens continueront à nous opposer les uns aux autres par une concurrence fratricide, voire par de nouvelles guerres où nous serons sacrifiés.
Un monde où une minorité d’ultra riches prospère sur la misère de l’immense majorité de la population n’a pas d’avenir.
Cette majorité silencieuse n’a pas de porte-parole, ni dans ces élections, ni dans la société en général. Elle aurait besoin d’un parti à elle, un parti qui serait dirigé par des femmes et des hommes issus du monde du travail, des travailleurs, des chômeurs, des pensionnés et pas par des politiciens professionnels.
Ce parti dénoncerait l’emprise des capitalistes sur la société et toutes ses conséquences catastrophiques pour nous et les générations qui viennent. Et il organiserait les luttes contre les attaques du patronat tout en préparant le monde du travail à prendre la société en main à la place des capitalistes.
N’oublions pas que si cette société fonctionne, c’est justement grâce au travail inlassable des milliards de sans grade qui, sur les cinq continents, produisent la richesse qui finit dans les coffres en banque des exploiteurs. Sans la bourgeoisie et ses politiciens, les travailleurs produiraient pour eux-mêmes, n’auraient aucune raison de se faire la guerre et pourraient choisir des moyens de produire qui soient respectueux de l’environnement.
Pour y parvenir, il faudra chasser les capitalistes du pouvoir. Aujourd’hui plus que jamais c’est urgent. Et c’est pour cela que nous avons besoin de retrousser nos manches et de reconstruire ce parti révolutionnaire qui nous manque.