Le nouveau gouvernement attaque ? Rendons coup pour coup !

Les partis de la coalition Arizona se sont finalement mis d’accord sur le partage du pouvoir pour les prochaines années : De Wever (N-VA) premier ministre, Bouchez (MR) à la manœuvre, CD&V, Engagés et Vooruit en soutien. Il en ressort un programme drastique pour aggraver l’exploitation des travailleurs et augmenter les profits des grandes entreprises.
De Wever, Bouchez et leurs acolytes s’en prennent une fois de plus aux pensions en durcissant le calcul des années de carrière. Pour la majorité des travailleurs, les pensions vont baisser et pour ceux qui ne s’en sortent pas, le gouvernement propose tout bonnement de continuer à travailler encore plus longtemps. Toutes les professions qui bénéficiaient d’un droit à une pension anticipée vont perdre cet avantage. Le passage de l’âge de la pension à 67 ans ne leur a pas suffi, ils en veulent toujours plus.
Les allocations de chômage vont être supprimées au bout de deux ans. Cela touchera de plein fouet les travailleurs peu qualifiés qui n’arrivent pas à retrouver du travail et ceux qui, comme à Audi, ont bossé toute leur vie sur des chaînes et sont considérés comme trop vieux sur le marché de l’emploi.
Les malades sont aussi dans le collimateur avec des mesures coercitives pour les forcer à reprendre le travail au plus vite.
Le gouvernement veut augmenter la flexibilité en annualisant le temps de travail et en supprimant les jours obligatoires de fermeture. Le travail de nuit coûtera moins cher au patrons puisqu’il ne sera compté qu’à partir de minuit au lieu de vingt heures actuellement.
Afin de faire passer la pilule, le gouvernement a promis d’augmenter le salaire net. Mais cela se fera par une réduction de l’impôt sur le revenu et donc en pompant dans les caisses publiques. C’est donc en quelque sorte de notre propre poche que viendra cette pseudo-augmentation !
Au total, ce sont 22 milliards d’euros de mesures d’austérité qui se profilent pour les années à venir.
Les partis de l’Arizona prétendent faire payer les « épaules les plus larges » pour répartir plus équitablement le poids de l’austérité. Cela ne trompe personne : la taxe sur la plus-value qu’ils veulent introduire rapportera à terme 500 millions d’euros ; c’est une goutte d’eau par rapport à ce qu’ils veulent faire payer par la population laborieuse.
L’Arizona justifie ses attaques par la nécessité de réduire la dette de l’État. Contrairement à ce qu’ils disent et à ce que répètent aussi les partis d’opposition, ce ne sont ni les pensions, ni les services publics qui en sont à l’origine, mais uniquement les cadeaux que l’État fait aux grandes entreprises, sous la forme d’aides directes ou de réductions de charges sociales. C’est leur dette et elle n’engage en rien les familles laborieuses.
Cette musique de la dette, nous l’entendons depuis des dizaines d’années. S’y ajoute aujourd’hui le contexte de la crise économique mondiale, qui met les profits des entreprises sous pression. Les partis politiques sont là pour les protéger de la concurrence internationale et des mesures protectionnistes des autres grandes puissances. C’est pour cela qu’ils passent à la vitesse supérieure dans leurs attaques contre le monde du travail. En Belgique comme ailleurs, ils essaient de faire passer des mesures de plus en plus ouvertement en faveur de la grande bourgeoisie. L’heure n’est plus à maintenir les apparences d’une quelconque justice sociale, ni non à maintenir de bonnes relations avec les syndicats afin de les utiliser pour faire passer la pilule auprès des travailleurs.
Le 13 janvier dernier, des dizaines de milliers de travailleurs ont manifesté à Bruxelles, le 27 janvier suivant, plus de 30 000 profs ont exprimé leur colère face aux mesures du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’étaient des manifestations denses et déterminées qui montraient bien que la colère monte dans les rangs du monde du travail. Le 13 février, une nouvelle manifestation est organisée par le front commun syndical. Nous devons y être nombreux.
L’Arizona n’est qu’une nouvelle mouture de l’État-major politicien au service de la bourgeoisie. Ils nous entrainent dans leur guerre économique et, peut-être demain dans des conflits militaires. Tant que le capitalisme perdurera, ces menaces mortelles pèseront au-dessus de nos têtes.
Le monde du travail a besoin d’urgence de s’organiser de son côté pour s’y opposer et mener une lutte révolutionnaire contre les capitalistes et leur système politique injuste et absurde.

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