Tous les articles par La Lutte
Le droit de grève, nous le défendons… en faisant grève !
Lorsqu’en 2023 les travailleurs de Delhaize se sont mis en grève pour protester contre la « franchisation » de 128 magasins, les patrons de l’entreprise ont demandé aux tribunaux de faire interdire les piquets. Presque à chaque fois les tribunaux ont donné raison au patron. La cour constitutionnelle vient de rendre une décision, plus d’un an après la fin du conflit, qui donne raison aux syndicats : un piquet de grève ne nécessite pas une intervention en « extrême urgence ». Si cette décision judiciaire peut redonner confiance aux travailleurs pour les luttes à venir, tant mieux, mais qu’ils ne s’y trompent pas : la justice n’est pas du côté des travailleurs, elle est là pour défendre la propriété privée des profiteurs. Notre seule force, c’est la lutte.
Les travailleurs d’Auchan face à la rapacité des Mulliez
Le 5 novembre, la direction d’Auchan a annoncé plus de 2000 suppressions d’emplois et la fermeture de 10 magasins. Certains travailleurs ont appris la suppression de leur poste par mail ou par SMS. D’autres sont toujours dans l’angoisse de connaître le sort que les patrons d’Auchan leurs réservent. La famille Mulliez, à la tête d’Auchan et d’une myriade d’autres enseignes, est une des plus grandes fortunes de France. Leur fortune personnelle est estimée à plus de 20 milliards d’euros ! C’est pour la préserver qu’ils s’apprêtent à jeter des familles à la rue. Il faut les empêcher de nuire !
Audi : les travailleurs défendent leur peau
Le 13 novembre, une réunion était organisée entre les délégués syndicaux et la direction de l’usine Audi pour discuter des indemnités de licenciement. Afin de soutenir les délégués et faire savoir à la direction qu’ils ne se laisseraient pas vendre à n’importe quel prix, une centaine de travailleurs ont débarqué dans la matinée. Voyant bien que les négociations piétinaient alors que les patrons ne proposaient que des miettes, les travailleurs ont décidé de se poster derrière la porte de la salle de réunion. La direction a eu la trouille et a appelé la police… qui était déjà dans l’usine ! Comme chez Delhaize, les flics ont rempli leur rôle de gardes patronaux en chargeant les ouvriers pour les évacuer de l’usine. Les travailleurs ont mille fois raisons de vouloir se mêler de ce qui les concerne. C’est leur peau qu’ils défendent ! Pour le faire, il faudra trouver le moyen de s’imposer aux patrons et à ceux qui protègent leurs profits.
Économies dans l’enseignement, ce sont les jeunes qui trinquent
Le nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles est en train de faire passer une série de mesures visant à réduire encore le budget de l’enseignement. Dans l’enseignement supérieur, ce sont les aides aux étudiants modestes, ceux qui n’arrivent pas à payer leurs études, qui seront diminuées. Dans le secondaire, c’est l’enseignement technique et professionnel qui sera privé d’une partie de ses professeurs. Alors que les écoles sont déjà confrontées à un manque criant de moyens, c’est inadmissible. Une journée de grève était prévue le 26 novembre. Il en faudra d’autres s’ils veulent se faire entendre. Comme les autres travailleurs du public et du privé, les enseignants ont toutes les raisons de ne pas se laisser faire.
Impérialisme et répression en Palestine
Depuis plus d’un an, un peuple est massacré au vu et au su de tous sans que les puissances impérialistes daignent bouger le petit doigt. Tant qu’il s’agit d’un allié indéfectible, le bain de sang peut continuer. Avec plus de 43 000 morts, dont 70 % de femmes et d’enfants, la bande de Gaza n’est plus qu’un mouroir à ciel ouvert. Le nord de l’entité et ses 400 000 habitants sont sous blocus total et leurs derniers hôpitaux bombardés sans merci. Les grandes puissances n’en ont pas pour autant cessé leurs livraisons d’armes, sûr de leur bon droit de barbares argentés.
Nouvelle COP, nouvelle mascarade
Du 11 au 22 novembre a eu lieu la 29ème COP. Signe de l’absurdité de cette réunion ; elle se tient à Bakou, au beau milieu des puits de pétrole donc. L’Azerbaïdjan dispose de vastes réserves d’hydrocarbures, qui alimentent la moitié du budget de l’État. Mais surtout, les délégations des pays les plus riches y ont envoyé une marée de représentants de l’industrie fossile : Shell, Total, Exxon, BP et bien d’autres encore. Ces « lobbyistes » sont plus de 1800 à s’y rendre… Ils sont aussi nombreux que les délégués des dix pays les plus vulnérables au réchauffement climatique ! Pas de doutes, les intérêts des capitalistes du pétrole, du charbon ou du gaz sont bien défendus. Cette COP est aussi inefficace que les 28 précédentes !
Inondations en Espagne : la cupidité n’est pas une fatalité
Ce samedi 9 novembre, plus de 100 000 personnes ont manifesté à Valence pour exprimer leur colère après les inondations qui ont frappé la région fin octobre. On compte plus de 220 morts et de nombreux disparus. Les manifestants exigent la démission des dirigeants de droite comme de gauche. Tous sont dénoncés pour leur incurie et les coupes budgétaires imposées aux services de secours. Et ce ne sont pas les promesses d’aides qui y changeront quelque chose. Les sinistrés continuent à se débrouiller et peuvent compter sur une formidable solidarité de volontaires !
Uber, la course des voleurs
Le jeudi 14 novembre, 400 chauffeurs de taxis utilisant l’application Uber sont partis en grève. Ils protestent contre la commission de plus de 25 % que la société leur soutire à chaque course. Le système mis en place par la multinationale américaine lui permet en plus de les mettre à tout moment en concurrence. À la fin, les chauffeurs prestent des horaires à rallonge pour un revenu de misère. Dans la course aux profits, le patronat u-beurré n’hésite pas à renouveler les pratiques des débuts du capitalisme. Il reste aux travailleurs à renouer avec les siennes : les grèves !
Il faut se rassembler contre les licenciements !
De nouvelles annonces de suppressions d’emplois tombent chaque semaine comme un coup sur la tête de la classe ouvrière. Yara (Saint-Ghislain), 115 emplois, Umicore (Olen et Bruxelles), 100 emplois, Syensqo, 350 emplois, Agfa (Anvers), 500, et bien d’autres encore… C’est une guerre sociale que mènent les patrons, y compris des groupes capitalistes assis sur des milliards de profits, contre les salariés.
A Audi – Bruxelles, les actionnaires ne proposent que des indemnités de licenciement ridicules qui ne représentent même pas une année de salaire. Et aux travailleurs des entreprises sous-traitantes, qui appartiennent pourtant en partie à des multimilliardaires, rien du tout n’est proposé.
Il est évident que les licenciements d’aujourd’hui, en comprimant le niveau de vie de la population, vont réduire la consommation et préparer d’autres licenciements demain. Le capitalisme et sa course à toujours plus de profits prépare le chômage de masse et le chaos dans la société.
Des dizaines de milliers de salariés du secteur privé ont ainsi perdu leur travail depuis le début de l’année. Et un nombre équivalent de travailleurs de l’État, ou dont le salaire dépend de subventions d’État, sont menacés également de perdre leur travail : contractuels de la Région wallonne, contrats APE dans les communes, les provinces, les maisons de repos, les hôpitaux, les services d’aides aux personnes…
Où retrouver un travail alors que les suppressions d’emplois sont partout ? Et le futur gouvernement veut limiter les indemnités de chômage à deux ans !
Il compte aussi supprimer ou limiter l’indexation des salaires. Les menaces sur les emplois et les salaires concernent toutes les catégories de travailleurs, personne ne peut se croire à l’abri.
Une mobilisation collective des travailleurs serait nécessaire pour faire reculer l’offensive patronale soutenue par les gouvernements.
Pourtant les réactions syndicales se font en ordre dispersé. 16 septembre, manifestation syndicale pour l’industrie à Bruxelles. 1er octobre, action syndicale du secteur du nettoyage, du gardiennage, de l’Horeca. 7 novembre, manifestation syndicale du secteur non-marchand. 14 novembre, action syndicale des fonctionnaires wallons. 26 novembre action syndicale de l’enseignement de la Communauté Wallonie-Bruxelles.
Cette dispersion volontaire de la force des salariés est choquante face à l’ampleur des attaques. Beaucoup de travailleurs le pensent. Chacun se sent impuissant face à plus fort que soi. Une organisation collective est nécessaire pour englober toutes celles et ceux qui sont menacés de perdre leur emploi.
Les travailleurs font tout fonctionner dans une économie à l’échelle mondiale. Ils utilisent les instruments de communication les plus modernes, ils transportent quotidiennement des millions de personnes et de marchandises par bateau, avion, train, camion. Ce sont eux aussi qui gèrent les comptes des entreprises, y compris des multinationales !
Les travailleurs ont entre leurs mains les moyens de s’organiser pour mettre en avant la défense de leurs intérêts, contre les capitalistes et leurs gouvernements, contre les licenciements, pour le partage du travail entre tous, pour des hausses de salaires et de pensions, en prenant sur les profits accumulés.
Mais dès que les travailleurs tentent de se défendre, les directions syndicales s’efforcent de les enfermer dans des catégories, par secteur, par entreprise. Pire encore, la division continue sur le lieu de travail entre embauchés et sous-traitants, CDI et CDD, fonctionnaires et contractuels. Les collègues qui doivent s’entraider tous les jours pendant le travail sont séparés et opposés dès qu’il s’agit de lutter pour leurs intérêts collectifs !
Les dirigeants syndicaux ne veulent pas mettre en cause le pouvoir de la classe capitaliste. Ils mettent le droit des actionnaires à faire du profit au-dessus du droit des travailleurs à avoir un salaire. Ils sont liés à des partis politiques qui défendent le capitalisme.
Cette politique est suicidaire pour les organisations syndicales. Mais les travailleurs ne peuvent accepter de se laisser entrainer dans ce suicide. Il en va de leur vie, et même de l’intérêt de toute la société et de son avenir.
Pour surmonter ces obstacles, les travailleurs conscients de la nécessité de défendre les intérêts collectifs des travailleurs doivent s’organiser dans un parti révolutionnaire qui donnera à la classe ouvrière une direction à la hauteur de la lutte nécessaire contre le capitalisme.