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La pénurie d’emploi, ce sont les patrons qui l’organisent

Le MR et l’Open VLD proposent de supprimer les allocations aux travailleurs qui chôment depuis plus de deux ans ou qui oseraient refuser plusieurs offres d’emploi. Selon eux, ce serait un moyen de résorber la pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs. Quelles foutaises ! Ce que veulent ces messieurs, c’est une main-d’œuvre prête à se vendre à n’importe quel prix et n’importe quelle condition… pour le plus grand bonheur des patrons ! Le meilleur moyen de résorber les pénuries, c’est d’augmenter les salaires, améliorer les horaires et imposer des embauches massives à ceux-là même qui licencient et exploitent. Évidemment, ces messieurs ont choisi leur camp : taper sur les chômeurs pour engraisser les patrons.

Chez Delhaize, des travailleurs qui ne se laissent pas vendre

À la mi-septembre, la direction de Delhaize a proposé plusieurs primes aux travailleurs pour un montant maximum de 3 500 euros brut. Avec ces quelques miettes, elle comptait acheter la paix sociale et faire accepter son plan de franchisation. Ces propositions ont été largement rejetées par les travailleurs. Comparées aux 2,5 milliards d’euros que les patrons du groupe ont empoché sur leur dos rien que l’année dernière, ces primes étaient une insulte ! Malgré tout, cette tentative montre l’embarras de la direction confrontée à des travailleurs qui organisent encore régulièrement des blocages et des piquets. Les repreneurs de magasins ne sont pas nombreux. Franchisés ou pas, les travailleurs montrent qu’on ne leur fera pas les poches si facilement !

Les razzias du Big Pharma

En 2023, les contrats secrets conclus par l’État belge avec les grandes firmes pharmaceutiques vont nous coûter pas moins de 3,2 milliards d’euros. C’est 218 fois plus qu’il y a 13 ans et quasi la moitié du budget consacré aux dépenses en médicaments. Et tout ça sans aucune transparence sur les coûts réels de production et les marges dégagées par des laboratoires déjà subventionnés. Ce système opaque qui a soi-disant pour but de faire bénéficier aux patients des traitements les plus innovants sert en réalité à organiser un véritable pillage de la sécurité sociale.

Les casseurs sont au gouvernement

Ce jeudi 5 octobre, les syndicats ont appelé à manifester contre la loi du ministre de la Justice, Van Quickenborne, qui permettrait d’interdire à toute personne ainsi condamnée de participer à toute manifestation, pendant 3 à 5 ans. La loi parle d’atteinte grave aux personnes ou aux biens. La notion de gravité est toute relative et ceux qui vont en juger sont des magistrats qui ne sont en général pas du côté des manifestants.
La police se permet déjà, lors de manifestations, de matraquer qui elle veut ou d’arrêter qui bon lui semble.
Mais on se doute bien qu’il ne s’agit évidemment pas de réprimer cette violence-là !
La Belgique n’est d’ailleurs pas la seule à s’être lancée dans cette voie. Macron a pris prétexte, dès 2019, du mouvement des gilets jaunes pour faire passer une loi dite « anti-casseurs » bien plus répressive encore, et qui sert à chaque manifestation avec tous les abus que la presse a rapporté depuis quatre ans.
L’objectif d’une telle loi est d’abord de décourager les manifestations. Les travailleurs ont mille raisons de se révolter contre ce système social injuste, contre les licenciements comme chez Delhaize ou Colruyt, contre l’inflation qui nous éreinte. Il y a de quoi être en colère contre la casse sociale dont le patronat est le premier responsable et dont le gouvernement est complice. Les partis qui se succèdent dans les gouvernements préfèrent empêcher les classes populaires d’exprimer cette colère plutôt que de s’attaquer à sa cause : l’appétit de profit des riches. Pas question pour ces ministres de prendre le moindre centime dans la poche des nantis pour compenser les effets des crises économiques dont ils sont pourtant les premiers responsables.
Cette loi sert aussi au gouvernement à envoyer un signal au patronat pour lui dire qu’ici aussi en Belgique, les partis au pouvoir sont prêts à réprimer les futures tentatives du monde du travail de résister. Ils le font avec d’autant plus d’empressement qu’ils se sentent menacés sur leur droite par la N-VA ou le Vlaams Belang. Ils veulent montrer à la grande bourgeoisie belge qu’elle n’a pas besoin de recourir à l’extrême droite, comme en Italie, pour avoir à son service un gouvernement capable de manier le bâton contre les classes populaires.
Quand les syndicats demandent au PS ou à Écolo de ne pas voter la loi, ils entraînent les travailleurs dans l’illusion que ces partis qui ne remettent pas en question le capitalisme pourraient faire autre chose que jouer la même musique que les autres. En général, ils ne s’opposent à la bourgeoisie que poussés dans le dos par la mobilisation des travailleurs et, en général, pour récupérer le mouvement et le trahir.
Or, c’est justement ce que cette loi leur permettra : ne plus permettre au monde du travail de leur imposer sa volonté.
Certes, ce n’est pas une loi qui va empêcher les mobilisations. N’oublions pas que le droit de grève et celui de manifester sont bien récents. Pendant des dizaines d’années, tout cela était illégal. Eh bien, les travailleuses et les travailleurs l’ont quand même fait.
L’immense majorité des lois, et les forces de répression chargées de les faire appliquer, servent en fait à maintenir l’ordre établi. La première chose que l’État et la loi bourgeoise protègent, c’est la propriété privée. Oh, pas la maison qu’un salarié a pu se payer après des années de patience, mais bien les immenses fortunes amassées par les riches grâce au travail des autres, ainsi que leurs usines et leurs entreprises. La seule chose que craignent les bourgeois, c’est justement la révolte de toutes celles et ceux qui ont sué pour produire leurs richesses, qu’ils ont licenciés, dont ils ont volé le droit à la retraite pour les exploiter encore plus longtemps et dont ils font encore une fois les poches grâce à l’inflation. Toutes les lois sont là pour les protéger et celle-ci en fait partie. Comment pourrait-il en être autrement dans un monde où les plus riches disposent de fortunes parfois supérieures à celles d’un pays ? L’État n’est pas un arbitre au-dessus de la société, il n’est là que pour gérer les affaires de la bourgeoisie afin qu’elle puisse perpétuer sa domination et la police est là pour maintenir l’ordre, mais pas n’importe lequel : l’ordre injuste des riches sur les pauvres.
C’est pour cela que nous disons que l’on ne peut rien en attendre et que les travailleurs n’ont pas d’autre perspective que de lutter eux-mêmes contre chaque injustice économique ou sociale, contre les lois qui les aggravent. Cette lutte ne cessera que lorsque le monde du travail prendra définitivement le contrôle de la société afin de la faire fonctionner pour le bien commun et plus pour l’intérêt d’une minorité.

Delhaize, les travailleurs résistent

Les travailleurs des supermarchés Delhaize n’ont pas dit leur dernier mot face au projet de la direction de franchiser ses magasins intégrés. Dès vendredi soir, le dépôt de Zellik a été bloqué pendant cinq heures. Sa-medi matin, ce fut au tour d’une quinzaine de magasins de rester portes closes avant que la justice bourgeoise y déploie ses troupes répressives. La direction de Del-haize a déjà dû lâcher quelques miettes dans le cadre d’une proposition de protocole d’accord, aussitôt reje-tée par la base des affiliés des trois syndicats. La lutte continue !

Réfugiés rejetés, droits foulés au pied

Mercredi passé, le Conseil d’état, la plus haute juri-diction administrative du pays, a suspendu la décision de la secrétaire d’état à l’asile de ne plus fournir aux hommes seuls le droit à l’accueil conféré par la loi aux demandeurs d’asile. Qu’à cela ne tienne, la secrétaire d’état maintient sa politique de non-accueil avec le sou-tien tacite de tous les partis siégeant au gouvernement. Que les serviteurs de la bourgeoisie aillent jusqu’à ba-fouer leurs propres lois, rien de bien étonnant. Mais qu’ils le fassent payer à des hommes démunis de tout, c’est particulièrement immonde !

Grève chez bpost : le boss primé, les travailleurs dupés

Ce mercredi 13 septembre, une partie des travailleurs du centre de tri de bpost à l’aéroport de Zaventem se sont mis en grève durant près de 24 heures. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase était l’annonce de la prime de signature de 250.000 euros offerte par l’entreprise publique au nouveau patron. Alors que le personnel doit s’échiner avec des machines vétustes, au risque de graves accidents, le gouvernement préfère faire sauter le champagne pour son nouveau chien de garde en doublant son salaire. Leurs priorités ne seront jamais les nôtres !

Quand les patrons les volent… les pilotes ne volent pas

Les pilotes de Ryanair en sont à leur quatrième grève en deux mois. En plein covid, les patrons avaient été les trouver la larme à l’œil en leur demandant de réduire leurs salaires pour éviter de faire crouler l’entreprise. Depuis, les pilotes se sont bien rendus compte que ces bandits s’étaient payés leur tête ! Alors que les profits coulent à flots, les patrons refusent de revenir aux niveaux de salaires antérieurs. Même les temps de repos garantis ne sont pas respectés. Les pilotes ont bien raison d’en imposer eux-mêmes avec leurs grèves. Et plus elles seront grandes, plus ils pourront imposer de récupérer les salaires qui leur ont été volés.

Les réacs à la manœuvre

Ce 7 septembre, le parlement francophone a adopté le décret sur l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS). Le cours qui porte ce nom devra donc être dispensé dans les classes de 6ème primaire et 4ème secondaire à raison de deux heures… par an. En fait, cette obligation existait depuis 2012, mais les di-rections d’écoles les respectaient peu par manque de moyens ou de volonté. Depuis le vote du texte, les ré-actionnaires de tout poil avec l’extrême-droite s’agitent et font circuler les rumeurs les plus farfelues, de l’apprentissage de la masturbation en classe jusqu’à la banalisation de la pédophilie. Plusieurs manifestations ont eu lieu et des écoles ont même été incendiées. Ils sont pourtant bien silencieux lorsque les profs manifes-tent pour dénoncer leurs conditions de travail et la dété-rioration de la qualité de leurs cours. Autant silencieux que le gouvernement ! Car ce n’est pas d’une école qui donne les moyens aux élèves de réfléchir par eux-mêmes dont rêvent les réacs, mais d’une école qui pourraient leur faire avaler leurs salades bénies.

Bruits de bottes au Niger

Les putschistes qui ont pris le pouvoir au Niger ont accusé la France d’amasser des troupes aux frontières du pays. Évidemment, les généraux français démentent. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que l’État français re-fuse de retirer les 1500 soldats qui y sont toujours sta-tionnés. Plusieurs décennies après l’indépendance du Niger, la France continue de considérer ce pays comme une colonie où elle peut faire sa loi. Pour protéger les intérêts de ses industriels, qui s’intéressent notamment à l’uranium du pays, une chose est sûre : elle est prête à y semer la mort.