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Une grève « sauvage » bien utile

Ce 29 mars, à la suite de deux agressions de chauffeurs et de contrôleurs à Liège, les travailleurs de plusieurs dépôts sont partis en grève spontanément. Devant l’ampleur du mouvement, la direction, le bourgmestre de Liège, jusqu’au ministre wallon de la Mobilité, sont intervenus pour dénoncer les agressions. La direction a porté plainte et, tout en versant quelques larmes, elle n’a pas pu s’empêcher de critiquer la « forme non-préavisée » de la grève. Mais force est de constater que c’est comme ça que les travailleurs ont fait bouger tout ce beau monde ! Reste à voir si de véritables actes suivront les belles paroles afin que les travailleurs puissent bosser en sécurité.

Israéliens et Palestiniens contre leurs oppresseurs

Alors qu’Israël continue à bombarder Gaza sans relâche, les Palestiniens prennent la rue. Ce mardi 25 mars dans le nord, et le lendemain dans le centre de la bande, ils étaient des centaines à manifester pour dénoncer les bombardements mais aussi la politique du Hamas. Dans le même temps, les manifestations se multiplient aussi en Israël pour dénoncer la politique guerrière de Netanyahou et de sa clique d’extrême droite et réclamer le retour des otages. De plus en plus d’Israéliens et de Palestiniens voient l’impasse dans laquelle leurs oppresseurs les conduisent.

La grève générale… et après ?

Ce lundi 31 mars, une grève générale a paralysé tout le pays. Lancées en front commun syndical, elle a été largement suivie. Les transports publics ont été paralysés, aucun avion n’a décollé de Zaventem. La plupart des grandes enseignes de la distribution affichaient porte close. Les écoles aussi étaient fermées, etc. etc.
Cette mobilisation fait suite aux manifestations du 13 janvier et du 13 févriers, qui ont rassemblé près de 100 000 personnes. Preuve s’il en est que le monde du travail est prêt à se mobiliser.
Les syndicats, qui ont été reçus par Jan Jambon, le ministre des Pensions ce jour-là, ont apprécié « l’écoute attentive » dont ils ont bénéficié. Ils se réjouissent d’avoir pu exprimer leurs revendications. Mais qui peut sérieusement croire que Jambon n’est pas au courant des revendications du monde du travail et qu’il faut qu’une délégation de dirigeants syndicaux aille les lui expliquer de vive voix ? Le ministre, et tout le gouvernement avec lui, savent très bien ce qu’ils veulent : aider le patronat à s’enrichir encore plus, aux dépens des travailleurs, de leurs pensions, de leurs droits sociaux comme l’allocation de chômage et aux dépens des services publics à la population.
De Wever a déclaré le jour même de la grève qu’elle n’allait rien changer à sa politique. Il fallait être bien naïf pour croire qu’il en serait autrement et les directions syndicales ne s’attendaient pas à autre chose, elles ne sont pas nées de la dernière pluie.
L’appel à une grève générale pour le 29 avril, est une fausse marque de détermination. Les dirigeants syndicaux savent qu’il faudrait autre chose qu’une grève générale par-ci et qu’une manifestation par-là pour faire reculer le gouvernement, mais ils n’essaient même pas. En effet, ils savent aussi que le ras-le-bol des couches populaires est tel que si leur colère explosait, il ne suffirait pas de quelques miettes pour la calmer. Elles ne veulent pas prendre ce risque et n’espèrent qu’une chose : maintenir leur place à la table des négociations, se réjouir que monsieur le Ministre les reçoive et les écoute poliment, et continuer à ronronner.
Mais le résultats cette politique est que depuis longtemps les patrons ne voit plus la nécessité de ménage les directions syndicales.
Aujourd’hui, les discours militaristes et patriotiques se déversent en abondances dans les médias. Les grands pays européens entrent en « économie de guerre », la commission européenne a levé les critères de Maastricht qui servaient à justifier l’austérité depuis 1992 ; elle a elle-même prévu un budget de 800 milliards d’euros pour financer le réarmement. Francken veut augmenter le budget de l’armée à 12 milliards d’euros au lieu de 8 actuellement. Ou vont-ils trouver ces sommes pharamineuses sinon dans les poches des travailleurs ?
C’est un véritable rouleau compresseur idéologique que les dirigeants sont en train de mettre en place en utilisant l’épouvantail de la Russie. Il est évident que l’armée de Poutine n’est pas aux portes Europe. Même s’il le voulait, elle en serait incapable. Il suffit pour s’en convaincre de voir les difficultés qu’elle rencontre en Ukraine. Le budget militaire de la Russie est de 150 milliards de dollars, celui des pays européens de l’OTAN est le triple, avec 450 milliards et celui des États-Unis est encore deux fois plus important, approchant les mille milliards. Tous ceux qui oseront défendre pensions, chômage ou soins de santé, seront accusés d’être des égoïstes qui pactisent avec « l’ennemi » et de trahissent leur pays.
En revanche, s’il en est qui veulent en découdre, en commençant par la guerre économique, ce sont les pays impérialistes, les États-Unis et l’Europe en premier lieu, car elle est à leurs yeux la seule porte de sortie à la crise économique actuelle, une crise causée par la concurrence acharnée des grands groupes capitalistes pour contrôler les marchés mondiaux. La guerre commerciale lancée par Trump n’est pas l’acte d’un fou, c’est un épisode de ce bras de fer qui se joue au niveau international et qui ne fera que s’amplifier jusqu’au moment où ce sont les armes qui devront dire qui est le plus fort.
Le capitalisme mène inéluctablement à la guerre et c’est pour cela que ceux dont nous devons nous défendre, ce sont nos propres patrons et leurs serviteurs politiques. « L’ennemi principal est dans notre pays ! » disait le communiste allemand Karl Liebnecht en 1915, pendant la première guerre mondiale. Cela n’a jamais été aussi vrai.
Voilà pourquoi, il est urgent pour les travailleurs de s’organiser eux-mêmes, de ne plus compter sur des directions syndicales car c’est l’avenir de toute la société qui est en jeu.

Chasse aux chômeurs, les patrons en raffolent

Le ministre wallon de l’emploi Jeholet vient de présenter au comité de gestion du Forem son plan anti-chômeur. Au menu, pression maximale sur les chômeurs, sanction au moindre faux pas, évaluation du personnel du Forem sur les seules remises au travail. Quant aux patrons, s’ils sont priés d’être moins exigeants dans leurs critères, ils n’ont rien à craindre. Ils continueront à recevoir de juteuses aides publiques pour des contrats essentiellement précaires. La chasse aux chômeurs, c’est avant tout une attaque contre les travailleurs. Et de ça, les patrons raffolent.

Gaza, la fin d’une trêve qui n’en était pas une

Ce 17 mars, l’armée israélienne a repris ses bombardements sur la bande de Gaza. Après deux mois de trêve qui n’en était pas vraiment une, Netanyahou et sa clique ont décidé de repasser à l’offensive avec la bénédiction des États-Unis. Ces derniers leur ont livré 1800 bombes lourdes pour ravager ce qui reste encore de cette bande enclavée. Quant à l’armée sioniste, elle prépare des assauts encore plus agressifs que ceux qui ont déjà tué près de 50.000 Palestiniens. Sous le regard complice de l’impérialisme, le nettoyage ethnique tant annoncé est en voie de se réaliser.

Toujours plus pour la recherche… du profit

Aux États-Unis, le gouvernement menace de retirer les fonds à de grands organismes scientifiques ou à certains champs de recherche. Ce sont particulièrement la santé publique et l’environnement qui sont visés. Mais ce gouvernement est loin d’être le seul à couper dans les subsides scientifiques ! Là-bas comme ici, ils sabrent dans tous les domaines qui intéressent les classes populaires et qui ne rapportent pas directement des profits. Au fond, les gouvernements et les milliardaires qu’ils servent n’ont que faire de la science. Elle ne les intéresse que quand elle leur rapporte ! Mais quand elle démontre à quel point les patrons sont des parasites qui s’engraissent sur le dos des travailleurs et qui les mènent à la catastrophe, elle leur devient inutile et dangereuse.

Les budgets de guerre… et la propagande qui les accompagne

Les campagnes et les initiatives de notre gouvernement se succèdent, visant à nous faire croire qu’une horrible menace planerait au-dessus de nos têtes, venant des pays étrangers. Il faudrait faire des provisions de nourriture, être prêt à se cacher, avoir chez soi un « kit de survie ». Tout cela vise à nous faire croire que les habitants des autres pays du monde seraient prêts à nous envahir, et on nous les présente comme des barbares. Au même moment, les travailleurs russes, chinois, subissent le même lavage de cerveau pour les convaincre d’aller se faire trouer la peau. Mais chez eux ce sont les travailleurs belges, français, allemands ou américains, qu’on accuse de menacer la sécurité. Au final, nous serons tous victimes de la guerre quand elle arrivera. Ceux qui en profiteront, ce sont les capitalistes de tous les pays, eux qui empochent les milliards de bénéfices, d’abord sur les ventes d’armes, ensuite sur la reconstruction de tout ce qui aura été détruit.

Faisons la chasse aux… faiseurs de chômeurs

Selon les estimations, le gouvernement s’apprête à couper les allocations à près de 100 000 travailleurs au chômage depuis plus de deux ans. Cette chasse s’accentue et les condamne à la galère au moment où les grands groupes créent de nouvelles légions de chômeurs pour protéger leurs profits. Delhaize, Van Hool, Tupperware, Audi, Lunch Garden ne sont que les derniers d’une longue série de patrons licencieurs. Voilà les vrais responsables du chômage ! Pour combattre réellement le chômage, il faut commencer par interdire à tous ces patrons de licencier en les obligeant à puiser dans leurs coffres forts. Les travailleurs sont les seuls à pouvoir l’imposer.

Les budgets démentiels de l’industrie de la mort…

Le ministre du budget, Van Peteghem, vient d’annoncer qu’il ambitionne d’augmenter de plus de 17 milliards d’euros en 4 ans le budget de l’armée. Ils s’ajouteront aux 8 milliards d’euros que la Belgique investit déjà, chaque année, dans cette grande entreprise destinée à semer la destruction et le chaos aux quatre coins du monde. Autant de milliards qui seront pris sur les budgets des hôpitaux, des écoles, des pensions et des autres services publics. Non, investir l’argent public dans la mort plutôt que dans le bien-être n’est pas quelque chose auquel nos ministres seraient « contraints » par les Américains, les Russes ou les Chinois. C’est un choix que les capitalistes font de prolonger par la guerre physique la guerre économique qu’ils se livrent, mais c’est notre sang qui coulera pour sauvegarder leurs profits.

Leurs guerres ne sont pas les nôtres

Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Trump a donné un coup d’accélérateur à la guerre commerciale mondiale. Cette compétition économique existe depuis toujours, menée essentiellement par les États-Unis et les pays européens, qui sont en lutte pour se partager le monde depuis plus d’un siècle. Une lutte qui se menait de façon plus feutrée, en tout cas entre « alliés », car pour les pays dominés par ces grands empires économiques, c’est l’exploitation la plus rude qui règne.
Trump a enchaîné les provocations : annexer le Canada et le Groenland ou chasser les Palestiniens de Gaza pour en faire une nouvelle Côte d’Azur, prendre le contrôle de l’économie ukrainienne. Et chaque jour qui passe, il promet une nouvelle guerre commerciale à coups de droits de douane de 25 % contre le Canada, le Mexique, l’Europe et plus récemment contre tout pays qui achèterait son pétrole au Vénézuéla. Dans la plupart des cas, ces taxes n’ont duré qu’un jour, la chute des cours des bourses obligeant Trump à reculer avec une discrétion peu habituelle pour le personnage.
Les provocations de Trump ont fait dire qu’il était stupide ou fou. Certes, les changements subits et imprévisibles de sa politique tarifaire peuvent donner une impression de chaos qui tranche avec le ronron diplomatique qui prévalait dans les relations des États-Unis avec leur alliés pendant les années précédentes. En réalité, Trump n’est pas fou. Il rappelle simplement au reste du monde que les plus forts, ce sont les États-Unis. Trump travaille pour eux, pour que ce soit eux qui récupèrent le plus gros des marchés militaires, des ressources ukrainiennes ; il travaille à mettre à genoux leurs concurrents européens et chinois. La preuve : tandis que les dirigeants européens gesticulent, impuissants, les grands patrons américains se taisent, et se préparent à encaisser le gros lot.
Pourtant, les taxes posent autant de problèmes aux capitalistes américains qu’elles en résolvent. Elles handicapent les entreprises américaines, comme General Motors, qui sont installées au Mexique, et les milliers d’autres qui travaillent avec des sous-traitants basés au Mexique ou au Canada et dont les pièces font parfois plusieurs allers-retours de part et d’autre de la frontière.
La même interdépendance existe entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. Musk, qui possède une usine Tesla à Shanghaï et y vend le tiers de ses voitures, n’a pas du tout envie de se fâcher avec Pékin. Et même si Boeing, rival d’Airbus, peut avoir intérêt à la promotion du patriotisme économique, il achète des moteurs en Europe.
Dans l’enchevêtrement de l’économie mondiale, faire croire que chaque pays peut être souverain économiquement est pur mensonge et démagogie.
C’est là la contradiction dans laquelle se débat le capitalisme depuis cent ans : l’économie est devenue mondiale, les capitalistes développent leurs tentacules sur toute la planète mais la concurrence entre eux les pousse dans des crises qui referment les frontières.
Partout, les tensions montent du fait de la guerre économique toujours plus féroce. La lutte pour la suprématie sur telle ou telle région et la guerre pour les minerais, le pétrole, l’énergie ou les marchés font rage. La concurrence entre rapaces plonge depuis longtemps des régions entières dans des guerres sanglantes, et pas qu’en Ukraine. La République démocratique du Congo, le Soudan et le Moyen-Orient sont aussi ravagés par des guerres alimentées par les appétits et les manœuvres des grandes puissances.
Alors oui, la situation est grave. Poutine a déclenché une boucherie en Ukraine pour contrer la pression occidentale et protéger les intérêts des oligarques russes. C’est un dictateur et un assassin. Mais les dirigeants occidentaux, qui ont attisé cette guerre pour défendre leurs propres intérêts impérialistes, ne sont pas moins rapaces, cyniques et meurtriers.
Trump négocie avec Poutine un partage de l’Ukraine, car il veut récupérer la mise pour les entreprises américaines. Les dirigeants européens crient à la trahison mais que veulent-ils sinon leur part du gâteau ?
Pour nous entraîner dans leur guerre, les dirigeants politiques européens nous assènent une propagande nationaliste de plus en plus guerrière. Elle a un but : nous faire croire que le monde se découpe en blocs de pays concurrents, et pas en classes sociales opposées. Elle veut nous faire croire que nos intérêts sont ceux actionnaires et des patrons des entreprises qui nous embauchent.
Eh bien non, cette guerre impérialiste, refusons d’en être la chair à canon ! Il y a une autre voie : nous battre contre la domination de la bourgeoisie. Et pour nous, travailleurs de Belgique, cela signifie contre les Colruyt, Mestdagh, Frère, Bekaert et autres barons.