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La pognon d’abord, la qualité après

Pour réaliser ses économies, la direction de la Stib a diminué les fréquences. On l’a bien senti passer ! Les temps de régulation sont réduits, les breaks aussi. C’est l’essuie-glace entre les terminus ! Les temps de parcours ont été rognés et le retard est devenu structurel. La ponctualité et la qualité des transports, c’est bien le cadet des soucis de la direction générale. Ce qui compte pour elle, c’est uniquement le pognon qu’elle économise.

Ce sont les riches qui détruisent la planète

Un récent rapport d’Oxfam indique qu’en Belgique, le pourcent le plus riche de la population émet autant de gaz à effet de serre que les 15% les plus pauvres. Leur consommation, en moins d’une semaine, est responsable d’une pollution équivalente à celle de plusieurs mois pour la population moyenne. Pourtant, ce sont eux qui nous font la morale, à grand renfort de campagnes et de publicités, pour nous faire croire que ce serait notre faute si la terre se consume. C’est leur organisation sociale qui pollue et qui détruit la planète, c’est elle qu’il faut renverser.

Chouineries patronales

À l’approche des élections, il ne se passe pas un jour sans qu’un patron chouine dans la presse. Et quand ce n’est pas un patron, c’est un économiste qui sert la même bouillie. L’un d’eux tire la sonnette d’alarme sur le « coût salarial » de l’industrie belge qui serait le plus élevé d’Europe. La ficelle est grosse : sans saut d’index, subventions publiques ou cadeau fiscal, la bourgeoisie menace de nouvelles délocalisations. Et c’est le même chantage dans tous les pays. Quelle que soit la langue que l’on parle, notre ennemi est le même : les patrons qui se gavent sur notre dos.

Ne comptons que sur nous-mêmes

Les élections du 9 juin approchent à grands pas et les politiciens devenus nerveux s’écharpent à la télé. Les programmes des partis regorgent de promesses mirobolantes : salaires, emplois, pensions, écologie… il y en a pour tout le monde. A les écouter, tout serait possible et il n’y aurait ni guerres, ni crises économiques à l’horizon.
Ce qu’ils omettent de dire, c’est surtout que ce ne sont pas eux, les politiciens, qui décident mais les patrons des grands groupes capitalistes, qui possèdent les entreprises partout en Europe et dans le monde. Le groupe VW possède 121 usines dans le monde, c’est lui qui décide de l’avenir de celle d’Audi à Forest, tout comme Total et Engie décident le prix de l’énergie et comme Colruyt ou Carrefour décident les prix dans les supermarchés.
Ce sont eux qui bloquent les salaires et qui licencient.
Ce sont eux qui investissent par milliards dans les énergies fossiles et détruisent la planète.
Les travailleuses et les travailleurs n’ont pas leur mot à dire dans ces décisions.
Quant aux politiciens, même s’ils protestent parfois pour la forme, il y a longtemps qu’ils ont choisi le camp du patronat. Que ce soit au Parlement fédéral ou au Parlement européen, ils servent les puissants à coups de subventions, avec des lois pour bloquer les salaires et imposer l’austérité et en protégeant les patrons européens de leurs concurrents américains ou asiatiques. Pire, ils essaient de nous diviser en utilisant les travailleurs des autres pays comme boucs émissaires.
Comment, alors qu’ils participent à aggraver notre exploitation, les dirigeants des partis politiques belges, les Magnette et les Bouchez, peuvent-ils imaginer que les classes populaires vont leur faire confiance pour les protéger de la guerre économique qui fait rage au niveau international, voire de la guerre tout court qui est en train de gagner l’Europe ?
Ils ont fait le choix de reporter l’âge de la retraite, ils n’ont que la compétitivité à la bouche, ils coupent les budgets des soins de santé. Par ces choix, ils montrent leur mépris des classes populaires. Demain, ils enverront leurs enfants se faire massacrer sur les champs de batailles au nom de la patrie, de la liberté ou de la démocratie. En réalité, ce sera encore et toujours pour défendre le contrôle économique des capitalistes occidentaux sur le reste du monde.
Ne nous faisons aucune illusion, les Parlements ne sont que des lieux où, sous des apparences de démocratie, les partis bourgeois discutent entre eux, ouvertement ou en coulisse, des intérêts des possédants.
Alors, le vote utile, ce n’est pas de choisir quel parti va piétiner ses promesses au Parlement. Le PS est très fort à ce jeu en prétendant qu’en votant pour eux, on éviterait une victoire de la « droite ». Dans les faits, cela ne change rien. Le PTB prend exactement le même chemin, il a abandonné toute référence au communisme et se présente comme un parti de gouvernement. Une fois élu, il gèrera, comme les autres, les affaires de l’État et se cachera derrière ses partenaires de coalition pour justifier son impuissance.
Tous les partis présentent le fait de voter comme un moyen d’agir mais croire qu’un parlement, même bien élu, pourrait arrêter la marche vers la misère ou la marche vers la guerre est une illusion mortelle. Ces illusions désarment le monde du travail, elles le poussent à attendre de dirigeants providentiels, meilleurs ou plus honnêtes que les autres, qu’ils améliorent leur vie. Or, les seuls qui peuvent changer le sort des travailleurs, ce sont les travailleurs eux-mêmes.
Nous n’avons plus de temps à perdre avec ces illusions, nous devons prendre notre sort entre nos mains. Avec les guerres à nos portes, avec les crises qui menacent, c’est devenu une urgence.
Le vote utile, c’est donc de voter pour des candidats qui disent clairement qu’il faut abattre cette société pourrie, gangrenée par le profit et ravagée par la concurrence économique entre les capitalistes. Cette fois-ci, il est possible de le faire en votant pour Lutte Ouvrière, qui présente à Bruxelles (liste 24) et dans le Hainaut (liste 21) des candidats qui défendent ces idées.
Ouvriers, employés, intérimaires, pensionnés, chômeurs et étudiants, le monde du travail constitue l’immense majorité de la population. C’est lui qui fait fonctionner toute la société, construit routes et bâtiments, transporte gens et marchandises, soigne, éduque et produit la nourriture. Uni, il peut renverser l’ordre bourgeois et prendre la direction de toute la société.
Les élections ne sont qu’une péripétie sur le chemin de la reconstruction d’une organisation révolutionnaire, qui affiche l’ambition d’abattre le capitalisme et de le remplacer par une nouvelle société, juste, humaine, où chacun aura sa place et un avenir. Le communisme.

Il nous faut retrouver le chemin des luttes

Au mois de mai, les élections sociales n’auront pas lieu dans une entreprise sur trois, car il n’y a pas assez de candidats. Nombreux sont ceux qui, découragés, ne croient plus qu’en se battant ensemble il est possible d’améliorer nos conditions de travail. Les directions syndicales jouent aussi un rôle démoralisant, obsédées qu’elles sont à vouloir faire marcher au pas les délégués un peu combatifs. Il n’y a pourtant pas d’autre voie: seule la lutte collective peut nous sortir de l’impasse. Et pour cela, il nous faut nous organiser.

Chantage à l’emploi chez Audi Brussels

Fin mars, sous prétexte de problèmes de surproduction, la direction d’Audi Brussels a mis fin aux contrats de 371 intérimaires et le personnel en chômage économique. Il y a quelques mois, le groupe avait déjà annoncé son intention de délocaliser d’ici 2027 la production des Q8 e-tron au Mexique pour faire monter la pression sur l’emploi des 3000 ouvriers de l’usine de Forest et de ses sous-traitants. Le gouvernement n’a pas tardé à se prosterner devant le groupe automobile et ses actionnaires en leur promettant subventions, réductions de factures et déductions fiscales.

Patrons boulimiques… aux profits

Les patrons de l’industrie alimentaire pleurnichent auprès du gouvernement pour qu’il sauve “leur rentabilité et leur compétitivité”. Difficile de s’émouvoir, ils rackettent les petits agriculteurs et tondent nos salaires avec l’inflation depuis plus de deux ans! Leur chiffre d’affaires a bondi de plus de 24% en 2022 pour s’élever à 75,6 milliards. Mais pour continuer à faire grimper les taux et satisfaire les actionnaires, il faudrait faire baisser leur facture d’électricité, leurs impôts, réduire les exigences alimentaires et les salaires des travailleurs qui produisent leurs profits. Ils voudraient continuer à empoisonner, à rançonner et à exploiter en toute liberté, tout ça pour se goinfrer encore et encore.

À Gaza, toujours la famine et le massacre…

Le lundi 1er avril, des militaires israéliens ont tué 7 membres d’une ONG humanitaire qui distribuait de la nourriture dans la bande de Gaza. Cela montre à quel point les dirigeants israéliens ne connaissent aucune limite dans le massacre orchestré à l’encontre de la population palestinienne. Manifestement, ils tirent sur tout ce qui bouge, que ce soient des civils, leurs propres otages ou des travailleurs humanitaires étrangers. Des ONG ont suspendu leurs activités à Gaza, alors que la population souffre de famine, et que les hôpitaux rapportent déjà des cas d’enfants morts de malnutrition.
… avec la bénédiction de Joe Biden
Alors qu’on ne les a pas entendu depuis le 7 octobre, malgré plus de 33.000 victimes palestiniennes, en grande majorité des civils, certains dirigeants européens et américains ont fait mine de hausser le ton suite à cet événement. Joe Biden aurait réclamé un cessez-le-feu. Mais les États-Unis continuent à assurer les livraisons d’armes à hauteur de plusieurs milliards de dollars, sans aucune condition. Netanyahou sait que ce ne sont que des paroles, et qu’il peut compter sur le soutien indéfectible de ses alliés occidentaux, pour continuer à assurer le maintien de la domination impérialiste au Moyen-Orient.

Une espèce qui prospère

Forbes a publié son classement des milliardaires pour l’année 2024. Ils n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui. Ils sont 2 781, soit 281 de plus que l’année dernière à rejoindre ce club de parasites qui s’enrichissent sur le dos des travailleurs. En Belgique, ils sont passés de 4 à 10 en un an! Ces fortunes ils les ont bâties grâce à l’exploitation, la casse des services publics et l’accentuation de la misère partout dans le monde. Ils n’ont pas à lever le petit doigt pour encaisser les millions qui vont remplir leurs poches, et celles de leurs enfants : les quinze milliardaires de moins de 30 ans ont tous hérité de la fortune de leurs parents! Pendant que les classes populaires se serrent la ceinture, les plus riches trinquent à la santé de leurs profits et au bonheur d’être exploiteurs. La misère prospère…les milliardaires aussi.

Le changement viendra de la rue, pas des urnes

A deux mois des élections législatives et européennes du 9 juin, les partis ont lancé le grand cirque électoral. Chacun a sa tactique. Le MR courtise la classe moyenne et veut se distancier du gouvernement actuel pour ne pas être associé à ses échecs.
Le PS et le PTB font de la surenchère à gauche. Côté PS, Magnette se lance sur le terrain de la taxe des millionnaires, alors même que le PTB a reculé en portant le seuil imposable à cinq millions au lieu d’un, pour ne pas effaroucher d’éventuels électeurs de la classe moyenne. Le PTB essaye de ratisser plus large en incluant des thèmes écologistes à son programme, espérant peut-être récupérer ainsi l’électorat déçu d’écolo.
Les « Engagés », eux, profitent d’une cure d’opposition pour gagner quelques points dans les sondages. Avec le PS, ils ont fait machine arrière sur le décret paysage qui risquait de priver des milliers d’étudiants de financement. Ils étaient d’accord pour leur couper les vivres, mais pas à la veille des élections !
En Flandre, le parti d’extrême droite Vlaams Belang caracole en tête des sondages, avec 27% des intentions de vote. Il est suivi de près par la N-VA de Bart de Wever qui louvoie entre deux eaux : en Flandre, il refuse de s’allier au Vlaams Belang, mais en Wallonie il se lance avec un candidat qui soutient ouvertement Le Pen et Orban. L’extrême droite progresse en se présentant comme antisystème, alors qu’en réalité, derrière leurs discours nationalistes et racistes, ils défendent la bourgeoisie contre tous les travailleurs.
Ces jeux politiciens ne changeront pas l’avenir des travailleurs, des chômeurs, des jeunes ou des pensionnés. Car des promesses, il y en a tellement eu ! La question n’est pas tant de promettre que d’être capable de tenir ses engagements. Tous les partis font semblant d’ignorer que dans notre société capitaliste, ce sont les grands capitalistes qui en tirent les ficelles. C’est la FEB, la Fédération des Entreprises de Belgique, qui décide de l’agenda des gouvernements. Les bonnes intentions, sincères ou non, des politiciens ne font pas le poids face au pouvoir du patronat car c’est lui qui contrôle l’ensemble de l’économie.
Aucune loi ne peut toucher à ce pouvoir. Certes, le PS, le PTB et même parfois le MR, s’insurgent contre les « abus » des grands groupes comme Amazon, Apple ou autres géants incontrôlables. En se focalisant sur les excès, ils entérinent le capitalisme « normal » : tous les jours, les travailleurs produisent pour un salaire insuffisant tandis que leurs patrons s’enrichissent sans rien avoir à faire.
Dans la démocratie de façade dans laquelle nous vivons, la population travailleuse est invitée à choisir des représentants qui, une fois élus, se garderont bien de remettre en cause le droit des patrons à posséder leurs entreprises et à s’enrichir du travail des autres.
C’est pourtant là que se situe le nœud du problème, car c’est de cet appétit de profit que viennent la pauvreté, le sous-financement des services publics, les dettes, les guerres, la pollution et l’immense majorité des problèmes de la planète.
Remettre en cause le pouvoir des capitalistes exigerait en premier lieu de mettre notre nez dans leurs comptes et de lever le secret des affaires afin de voir où vont les richesses produites par notre travail. Cela exigerait ensuite d’imposer au patronat de payer des salaires corrects et de payer des impôts afin qu’ils contribuent eux-aussi aux coûts liés à la santé publique, à l’enseignement ou aux transports. Cela signifierait donc de décider à leur place où va l’argent. Et ça, le patronat ne l’acceptera que s’il y est contraint et forcé.
Voilà pourquoi, la vraie question, ce n’est pas tant le programme des partis qui se disent « de gauche » et qui disent vouloir le bien des travailleurs, mais les moyens dont on forcera les patrons à ouvrir leurs comptes et à payer leur dû.
Voter des lois ne suffira pas, car qui va les appliquer ? Certainement pas cette police qui réprime les manifestations !
Il est illusoire d’imaginer que les capitalistes vont céder un gramme de leur pouvoir sans se battre, d’imaginer que l’État, sa police, sa justice, vont défendre le monde du travail contre l’appétit de profits de ces vautours. Voilà des dizaines et des dizaines d’années que, élection après élection, les mêmes promesses sont faites sans que rien ne change, car rien ne peut changer avec un bulletin de vote.
Les travailleurs n’ont jamais rien reçu, tout ce qu’ils ont arraché a été le fruit de leurs luttes. C’est avec ces luttes que nous devons renouer.