Le 5 novembre, Trump a remporté nettement l’élection présidentielle et les Républicains semblent également en mesure de l’emporter dans les deux Chambres du Congrès. L’administration Biden-Harris et les démocrates sont sanctionnés.
Trump a élargi sa base, en gagnant non seulement la bataille du collège électoral, c’est-à-dire les grands électeurs, mais aussi celle du « vote populaire », avec peut-être 80 millions de suffrages. Il a sans doute bénéficié du bilan désastreux de l’administration Biden.
De nombreux Américains, en particulier dans les classes populaires, ont vu leur niveau de vie se dégrader, avec une inflation de 25 % en quatre ans et des salaires qui n’ont pas suivi. Des millions de personnes ont perdu leur travail et ont dû prendre deux, voire trois emplois précaires et mal payés. Dans les classes populaires, certains, faute de pouvoir payer un vrai logement, vivent dans une caravane, voire dans leur voiture. Des personnes âgées en sont réduites à distribuer des catalogues ou à dépendre de l’aide alimentaire. C’est ça le bilan des Démocrates et la défense du droit à l’avortement par Harris n’a pas suffi à le faire oublier aux travailleurs appauvris et précarisés.
Certains travailleurs, désorientés, se sont donc rabattus sur Trump, pourtant leur ennemi patenté. Il est le digne représentant des milliardaires : arrogant, sans scrupules et surtout déterminé à enrichir la classe capitaliste. Du coup, il prend pour cible les plus pauvres, les migrants qui franchissent la frontière en quête d’une vie meilleure, qu’il traite de « vermine ». À l’inverse, il promet aux plus riches d’alléger encore les impôts.
Kamala Harris n’était pas en reste. Elle n’a cessé de clamer « je suis capitaliste » aux milieux patronaux pendant la campagne. Sous l’administration de Biden, dont elle est la vice-présidente, l’indice boursier a doublé et les milliardaires se sont enrichis comme jamais.
Les milieux d’affaires ont l’habitude de l’alternance et certains capitalistes financent même les deux candidats. Eux, ils ont deux partis à leur service, alors que les travailleurs américains, n’en ont aucun, et c’est bien là le problème.
Alors, que va-t-il se passer maintenant ? La presse européenne présente la victoire de Trump comme une catastrophe. Mais Trump sera dans la continuité de Biden pour défendre les intérêts de la bourgeoisie américaine, aussi bien dans le pays, face aux travailleurs américains, que dans le reste du monde, face aux concurrents capitalistes.
Dans la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine, les dirigeants européens craignent que Trump impose à Zelenski un règlement négocié. Mais, malgré les discours isolationnistes de Trump, les États-Unis ne cesseront évidemment pas de soutenir militairement leurs alliés et leurs pions. L’impérialisme américain ne peut renoncer à défendre ses intérêts, notamment face à la Chine dans le Pacifique et en Asie du Sud-Est. En outre, le militarisme fait tourner l’industrie de défense américaine, que Trump et les Républicains soutiennent ardemment.
Au Moyen-Orient, Trump est un soutien inconditionnel d’Israël, mais Kamala Harris l’a été à sa manière avec Biden, et pendant la campagne elle a réaffirmé son soutien à la guerre d’Israël contre les Palestiniens, les Libanais et peut-être demain l’Iran.
Aux États-Unis mêmes, il est probable que le succès de Trump se traduise par un racisme plus décomplexé, divisant les travailleurs encore plus qu’ils ne l’étaient, en fonction de la couleur de leur peau, de leur nationalité, ou encore de leur date d’arrivée. Une victoire de Harris n’y aurait pas forcément changé grand-chose, mais le fait qu’un homme qui compare les migrants à des animaux obtienne 80 millions de voix est un problème pour la classe ouvrière. Ces dernières années, elle n’a guère été présente politiquement. Les grèves dans l’automobile ou plus récemment chez Boeing, certes dispersées et menées par des directions syndicales bureaucratiques, ont néanmoins montré que les travailleurs américains peuvent se battre pour leurs intérêts, au moins sur le terrain économique. C’est là que réside le seul espoir, pour l’ensemble des classes populaires, de voir s’ouvrir d’autres perspectives politiques que cette éternelle alternance entre deux représentants de leurs exploiteurs.
Les révoltes des années 1960 eurent une portée mondiale. Un renouveau des luttes aux États-Unis, la première puissance mondiale, aurait un impact dans le monde entier. Alors, espérons que les travailleurs américains ne se laissent pas appauvrir et diviser, et qu’ils retrouvent le chemin de la lutte de classe.
Tous les articles par La Lutte
Ça suffit comme ça !
Ce sont des millions d’euros d’économies que la direction de la Stib a fait sur le dos des salariés ! Moins de temps de régulation, moins de breaks. Les dépôts atteignent des records d’absence. Et pendant ce temps, les directeurs se félicitent. Dans leurs bureaux, ils ne la ressentent pas la fatigue, le dos qui fait mal, le stress au travail permanent. C’est nous qui faisons rouler les bus toute la journée, réparons les trams, entretenons les métros. C’est sur notre dos qu’ils font leurs économies, jusqu’à nous en rendre malades. Et pour enfoncer le clou, la hiérarchie nous refuse encore nos jours de congé. Ça suffit comme ça ! Non aux économies, il faut refinancer et embaucher.
Les vrais responsables du déficit
Le Bureau du plan vient de présenter ses chiffres : le déficit public s’élève actuellement à 31 milliards d’euros et risque de grimper à 40 milliards d’ici 2029. Pour l’un des économistes du Bureau, il n’y a pas de doute, les pensions et les soins de santé sont les principaux responsables du déficit. C’est à croire que ses statistiques l’ont rendu complètement aveugle ! La situation des travailleurs et des patients dans les soins de santé ne cesse de se dégrader. Quant aux allocations de pension, versées après une vie à trimer, elles sont loin d’être suffisantes. Et si l’économiste louchait plutôt du côté des milliards qui sont offerts chaque année aux grands patrons, aux fortunes que les riches déplacent dans les paradis fiscaux ou aux sommes que l’Etat balance aux industriels de l’armement. Ceux qui creusent le déficit, ce sont les capitalistes et les gouvernements à leur botte ! Mais, comme on dit : il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Un massacre de plus à Gaza
À Gaza, un nouveau raid de l’armée israélienne a tourné au carnage. Les tirs d’artilleries et d’hélicoptères sur un camp de réfugiés bondé ont fait au moins 274 morts et plus de 700 blessés. Le gouvernement israélien justifie l’opération par la libération de quatre otages enlevés par le Hamas. Un prétexte sordide pour continuer à massacrer une population civile palestinienne enfermée sur une mince bande de terre de 360 kilomètres carrés ! Pour ces massacreurs, la vie humaine n’a que peu de valeurs, qu’elle soit palestinienne ou israélienne.
It’s raining Money
Les actionnaires de Tesla viennent d’approuver une nouvelle fois par un vote l’énorme rémunération qu’a réclamée son PDG Elon Musk : 56 milliards de dollars sur 10 ans. Ce sont des sommes qui ne sont délirantes que pour nous, habitués à penser que l’argent sert à vivre, à se loger, se nourrir, et se soigner. Combien d’emplois pourrait-on créer avec cette somme astronomique ? Ce n’est évidemment pas la préoccupation des actionnaires de Tesla qui ont été eux aussi copieusement arrosés par les bénéfices de l’entreprise ces dernières années.
Pauvres patrons
En 2023, les patrons des sociétés du Bel 20 ont gagné 46 fois le salaire annuel d’un travailleur. Et ce n’est qu’une moyenne. Certains ont empoché bien plus, comme le boss d’AB Inbev qui a touché 184 fois plus que l’employé le moins rémunéré. Pauvres patrons ! Eux qui gémissent à longueur de journée sur le « coût » du travail et l’indexation des salaires et nous supplient de nous serrer encore plus la ceinture… Leur pouvoir d’achat ne s’en est jamais aussi bien porté. S’il y a bien des coquins qui vivent au-dessus de nos moyens, c’est bien cette bande de requins.
Quand les élus non-élus empochent l’argent public
Quand ils ne se représentent pas sur les listes ou qu’ils ne sont pas réélus, les députés reçoivent une indemnité de départ, allant, selon leur ancienneté, jusqu’à 300.000 euros pour certains. Bien sûr, ce ne sont que des miettes par rapport à ce qu’empochent les actionnaires des grandes entreprises, qui sont les véritables dirigeants de cette société, en échange de bons services rendus. Mais ce sont quand même de coquettes sommes pour des gens qui passent leur temps à nous parler d’austérité et à nous seriner que nos salaires seraient trop élevés.
Fedex, licenciements sans complexe
L’entreprise de livraison et de transport international de fret FedEx a annoncé son intention de licencier 385 travailleurs en Belgique, soit un tiers de son personnel. Et ce n’est pas la première fois. Depuis le rachat de la société TNT en 2016, c’est la cinquième vague de licenciements et déjà 1000 emplois sont passés à la trappe. Le groupe ne se cache même pas pour avouer qu’il le fait pour accroitre encore plus ses bénéfices. Des bénéfices qui s’élevaient à 879 millions de dollars rien que pour le dernier trimestre. De l’argent qui doit revenir entièrement aux travailleurs !
Ontex, des travailleurs jetables ?
Le groupe Ontex, qui fabrique et vend des produits d’hygiène personnelle, vient d’annoncer le licenciement de près de 500 travailleurs, sur les sites d’Eeklo et Buggenhout en Flandre. Ce groupe, qui possède 16 usines dans le monde et emploie plus de 7500 personnes, entend « renforcer sa position concurrentielle », c’est-à-dire produire toujours plus, à moindre coût. Les salariés ont été avertis au cours d’un simple conseil d’entreprise, comme si ce n’était pas leur vie à eux qui était en jeu. La direction d’Ontex pense que les travailleurs, comme les serviettes hygiéniques qu’elle fait produire, peuvent être jetés à la poubelle après usage. On verra ce qu’en pensent les travailleurs eux-mêmes !
La sécurité au boulot, c’est le minimum !
Après une nouvelle agression d’un chauffeur de bus, les travailleurs du TEC ont débrayé spontanément dans toute la province du Hainaut. Les agressions se sont enchaînées ces derniers mois et les chauffeurs en ont ras-le-bol. Désormais, à chaque nouvelle agression, ils ont décidé de faire grève le lendemain pour témoigner leur soutien au collègue agressé et exiger plus de moyens pour garantir leur sécurité. Les travailleurs ont mille fois raison de ne pas vouloir rouler la boule au ventre. La direction est prévenue : si les bus sont à l’arrêt, c’est uniquement en raison de sa cupidité !