Aux États-Unis, le gouvernement menace de retirer les fonds à de grands organismes scientifiques ou à certains champs de recherche. Ce sont particulièrement la santé publique et l’environnement qui sont visés. Mais ce gouvernement est loin d’être le seul à couper dans les subsides scientifiques ! Là-bas comme ici, ils sabrent dans tous les domaines qui intéressent les classes populaires et qui ne rapportent pas directement des profits. Au fond, les gouvernements et les milliardaires qu’ils servent n’ont que faire de la science. Elle ne les intéresse que quand elle leur rapporte ! Mais quand elle démontre à quel point les patrons sont des parasites qui s’engraissent sur le dos des travailleurs et qui les mènent à la catastrophe, elle leur devient inutile et dangereuse.
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Les budgets de guerre… et la propagande qui les accompagne
Les campagnes et les initiatives de notre gouvernement se succèdent, visant à nous faire croire qu’une horrible menace planerait au-dessus de nos têtes, venant des pays étrangers. Il faudrait faire des provisions de nourriture, être prêt à se cacher, avoir chez soi un « kit de survie ». Tout cela vise à nous faire croire que les habitants des autres pays du monde seraient prêts à nous envahir, et on nous les présente comme des barbares. Au même moment, les travailleurs russes, chinois, subissent le même lavage de cerveau pour les convaincre d’aller se faire trouer la peau. Mais chez eux ce sont les travailleurs belges, français, allemands ou américains, qu’on accuse de menacer la sécurité. Au final, nous serons tous victimes de la guerre quand elle arrivera. Ceux qui en profiteront, ce sont les capitalistes de tous les pays, eux qui empochent les milliards de bénéfices, d’abord sur les ventes d’armes, ensuite sur la reconstruction de tout ce qui aura été détruit.
Faisons la chasse aux… faiseurs de chômeurs
Selon les estimations, le gouvernement s’apprête à couper les allocations à près de 100 000 travailleurs au chômage depuis plus de deux ans. Cette chasse s’accentue et les condamne à la galère au moment où les grands groupes créent de nouvelles légions de chômeurs pour protéger leurs profits. Delhaize, Van Hool, Tupperware, Audi, Lunch Garden ne sont que les derniers d’une longue série de patrons licencieurs. Voilà les vrais responsables du chômage ! Pour combattre réellement le chômage, il faut commencer par interdire à tous ces patrons de licencier en les obligeant à puiser dans leurs coffres forts. Les travailleurs sont les seuls à pouvoir l’imposer.
Les budgets démentiels de l’industrie de la mort…
Le ministre du budget, Van Peteghem, vient d’annoncer qu’il ambitionne d’augmenter de plus de 17 milliards d’euros en 4 ans le budget de l’armée. Ils s’ajouteront aux 8 milliards d’euros que la Belgique investit déjà, chaque année, dans cette grande entreprise destinée à semer la destruction et le chaos aux quatre coins du monde. Autant de milliards qui seront pris sur les budgets des hôpitaux, des écoles, des pensions et des autres services publics. Non, investir l’argent public dans la mort plutôt que dans le bien-être n’est pas quelque chose auquel nos ministres seraient « contraints » par les Américains, les Russes ou les Chinois. C’est un choix que les capitalistes font de prolonger par la guerre physique la guerre économique qu’ils se livrent, mais c’est notre sang qui coulera pour sauvegarder leurs profits.
Leurs guerres ne sont pas les nôtres
Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Trump a donné un coup d’accélérateur à la guerre commerciale mondiale. Cette compétition économique existe depuis toujours, menée essentiellement par les États-Unis et les pays européens, qui sont en lutte pour se partager le monde depuis plus d’un siècle. Une lutte qui se menait de façon plus feutrée, en tout cas entre « alliés », car pour les pays dominés par ces grands empires économiques, c’est l’exploitation la plus rude qui règne.
Trump a enchaîné les provocations : annexer le Canada et le Groenland ou chasser les Palestiniens de Gaza pour en faire une nouvelle Côte d’Azur, prendre le contrôle de l’économie ukrainienne. Et chaque jour qui passe, il promet une nouvelle guerre commerciale à coups de droits de douane de 25 % contre le Canada, le Mexique, l’Europe et plus récemment contre tout pays qui achèterait son pétrole au Vénézuéla. Dans la plupart des cas, ces taxes n’ont duré qu’un jour, la chute des cours des bourses obligeant Trump à reculer avec une discrétion peu habituelle pour le personnage.
Les provocations de Trump ont fait dire qu’il était stupide ou fou. Certes, les changements subits et imprévisibles de sa politique tarifaire peuvent donner une impression de chaos qui tranche avec le ronron diplomatique qui prévalait dans les relations des États-Unis avec leur alliés pendant les années précédentes. En réalité, Trump n’est pas fou. Il rappelle simplement au reste du monde que les plus forts, ce sont les États-Unis. Trump travaille pour eux, pour que ce soit eux qui récupèrent le plus gros des marchés militaires, des ressources ukrainiennes ; il travaille à mettre à genoux leurs concurrents européens et chinois. La preuve : tandis que les dirigeants européens gesticulent, impuissants, les grands patrons américains se taisent, et se préparent à encaisser le gros lot.
Pourtant, les taxes posent autant de problèmes aux capitalistes américains qu’elles en résolvent. Elles handicapent les entreprises américaines, comme General Motors, qui sont installées au Mexique, et les milliers d’autres qui travaillent avec des sous-traitants basés au Mexique ou au Canada et dont les pièces font parfois plusieurs allers-retours de part et d’autre de la frontière.
La même interdépendance existe entre les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. Musk, qui possède une usine Tesla à Shanghaï et y vend le tiers de ses voitures, n’a pas du tout envie de se fâcher avec Pékin. Et même si Boeing, rival d’Airbus, peut avoir intérêt à la promotion du patriotisme économique, il achète des moteurs en Europe.
Dans l’enchevêtrement de l’économie mondiale, faire croire que chaque pays peut être souverain économiquement est pur mensonge et démagogie.
C’est là la contradiction dans laquelle se débat le capitalisme depuis cent ans : l’économie est devenue mondiale, les capitalistes développent leurs tentacules sur toute la planète mais la concurrence entre eux les pousse dans des crises qui referment les frontières.
Partout, les tensions montent du fait de la guerre économique toujours plus féroce. La lutte pour la suprématie sur telle ou telle région et la guerre pour les minerais, le pétrole, l’énergie ou les marchés font rage. La concurrence entre rapaces plonge depuis longtemps des régions entières dans des guerres sanglantes, et pas qu’en Ukraine. La République démocratique du Congo, le Soudan et le Moyen-Orient sont aussi ravagés par des guerres alimentées par les appétits et les manœuvres des grandes puissances.
Alors oui, la situation est grave. Poutine a déclenché une boucherie en Ukraine pour contrer la pression occidentale et protéger les intérêts des oligarques russes. C’est un dictateur et un assassin. Mais les dirigeants occidentaux, qui ont attisé cette guerre pour défendre leurs propres intérêts impérialistes, ne sont pas moins rapaces, cyniques et meurtriers.
Trump négocie avec Poutine un partage de l’Ukraine, car il veut récupérer la mise pour les entreprises américaines. Les dirigeants européens crient à la trahison mais que veulent-ils sinon leur part du gâteau ?
Pour nous entraîner dans leur guerre, les dirigeants politiques européens nous assènent une propagande nationaliste de plus en plus guerrière. Elle a un but : nous faire croire que le monde se découpe en blocs de pays concurrents, et pas en classes sociales opposées. Elle veut nous faire croire que nos intérêts sont ceux actionnaires et des patrons des entreprises qui nous embauchent.
Eh bien non, cette guerre impérialiste, refusons d’en être la chair à canon ! Il y a une autre voie : nous battre contre la domination de la bourgeoisie. Et pour nous, travailleurs de Belgique, cela signifie contre les Colruyt, Mestdagh, Frère, Bekaert et autres barons.
Bulletin Stib du 10 mars
Travailleurs belges ou immigrés, unissons-nous contre les exploiteurs
La nouvelle ministre N-VA Anne Bossuyt, en charge de l’asile et des migrations, se vante de vouloir mener « la politique migratoire la plus dure jamais menée en Belgique » : diminution du nombre de places d’accueil, expulsions, diminution des regroupements familiaux. Cette politique sert le patronat, en essayant de faire croire aux travailleurs que s’ils sont pauvres, c’est à cause d’autres travailleurs plus pauvres encore. Mais nous ne sommes pas dupes, et nous savons que les vrais responsables de notre misère, ce sont les capitalistes, ceux qui empochent les milliards sur notre dos sans verser une goutte de leur sueur. Ne nous laissons pas diviser, nous avons besoin de toutes nos forces pour résister aux exploiteurs.
Grèves sur le rail… organisons-nous !
Après la grève des cheminots qui a duré neuf jours à l’appel des deux syndicats SACT et SIC, la CGSP et la CSC ont à leur tour déposé des préavis pour 18 jours répartis sur les 5 prochains mois. Les revendications des travailleurs du rail sont mille fois légitimes, et bien sûr il faut que ces grèves soient un succès. Mais ces grèves dispersées sont décourageantes car elles nous isolent. Il n’y a pas de raison de faire grève chacun dans son coin, ni au compte-goutte. Profitons de ces journées pour nous organiser car, si nous voulons les voir aboutir, il faudra que nous reprenions le contrôle de nos propres luttes
Ils se font la guerre avec notre peau !
Après les avoir gelés, Trump a finalement augmenté les tarifs douaniers sur les produits venant du Canada, du Mexique et de Chine. L’UE quant à elle n’a, pour l’instant, reçu que des menaces. Les dirigeants de chaque pays préparent déjà leurs réponses. Comme Trump, ils ne font rien d’autres que défendre les intérêts de leurs propres industriels qui se mènent la guerre pour défendre leurs profits. Rallonger les pensions, réduire les salaires, attaquer les chômeurs, détruire les services publics ou relever les tarifs douaniers sont autant de manière de défendre la « compétitivité » de « nos » patrons. Nous n’avons pas à servir de chair à profit pour les capitalistes, débarrassons-nous d’eux !
Derrière le « cessez-le feu », la guerre continue
Malgré la trêve, l’Etat d’Israël poursuit sa politique colonialiste en Palestine. Deux jours après l’accord, des bulldozers étaient envoyés avec des soldats, des avions et des chars contre les camps de réfugiés dans le nord de la Cisjordanie. À Gaza, les soldats font régner la terreur auprès de ceux qui regagnent leurs quartiers anéantis. Et maintenant, au prétexte d’un désaccord avec le Hamas, Israël a décidé de priver les Gazaouis des aides humanitaires. Dans leurs champs de ruines, au milieu de leurs morts, ils sont ainsi contraints à la faim et pris en otages pour des négociations à propos desquels ils n’ont rien à dire. Cette politique abjecte continue de se mener avec la complicité des grandes puissances : les États-Unis viennent de débloquer quatre nouveaux milliards d’aides militaires à Israël…pour préparer le prochain massacre.