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C’est toujours le plus fort qui gagne

Les 15 et 22 novembre derniers, les travailleurs de plusieurs dépôts et centres de distribution des groupes Delhaize, Colruyt et Aldi étaient en grève. Ils réclamaient l’augmentation de leur pouvoir d’achat. A chaque piquet, des huissiers ont été envoyés pour lever les blocages et distribuer des amendes. Cela devient une habitude, et pas que chez Delhaize ! Malgré les millions que les patrons de la grande distribution continuent d’encaisser grâce à l’inflation, ils se montrent de plus en plus agressifs avec ceux qui se battent pour améliorer leur sort. C’est un signal pour l’ensemble des travailleurs. Si l’on veut défendre notre bout de gras, il faudra taper plus fort qu’eux.

Halte au massacre à Gaza !

La trêve à Gaza n’aura duré qu’une semaine. Après avoir détruit et occupé le nord, tuant 15 000 personnes et chassant 1,7 million d’habitants, l’armée israélienne se lance désormais contre le sud. Sous prétexte « d’éliminer le Hamas » et de « poursuivre la guerre jusqu’à la victoire », Netanyahou et ses ministres d’extrême droite semblent prêts à anéantir Gaza. Pour justifier le massacre, Netanyahou et les gouvernements occidentaux qui le soutiennent n’ont que la sécurité d’Israël à la bouche. Mais la population juive israélienne n’aura ni paix ni sécurité tant qu’elle restera complice de l’oppression des Palestiniens. Sa jeunesse passe ses meilleures années sous l’uniforme et se salit en participant à l’oppression coloniale. L’extrême droite et les colons extrémistes pèsent de plus en plus sur la vie politique et sur les libertés. Comme le disait Karl Marx, un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être libre.

La cop du monde du foutage de…

Environ 25 000 personnes ont manifesté à Bruxelles ce dimanche 3 décembre pour réclamer des mesures contre le réchauffement climatique. En toile de fond avait lieu la COP28, organisée cette année par les Émirats Arabes Unis à Dubaï, dans un pays dont l’économie repose sur le pétrole et le gaz. Près de 2 500 lobbyistes des énergies fossiles y ont été invités, c’est quatre fois plus qu’en 2022. Le plus important d’entre eux n’est autre que le président de la COP lui-même : Sultan Ahmed al-Jaber, ministre émirati et PDG de l’Abu Dhabi Oil Company ! Rien d’étonnant à ce que ce monsieur conteste publiquement les évidences scientifiques à propos de l’impact des énergies fossiles sur le réchauffement climatique. Il a dû confondre la COP avec le salon des pétroliers ! Comme d’habitude, à part des phrases creuses et de vaines promesses, il ne faudra rien attendre de cette énième conférence. Les manifestants qui ont marché dimanche dernier ont mille fois raison d’être en colère. Cette mauvaise farce a assez duré !

Ici ou ailleurs, le capitalisme c’est la guerre

La guerre qui fait rage en Ukraine depuis deux ans a causé la mort de centaines de milliers de personnes, auxquelles s’ajoutent les blessés, les déplacés, les destructions sans fin. En Palestine, Israël a repris son opération meurtrière contre la population de Gaza.
Dans ces deux conflits, il est évident que les prétextes invoqués par les gouvernements russes, européens, américains ou israéliens, n’ont rien à voir avec les causes réelles de ces catastrophes. La Russie et les pays occidentaux sont en conflit pour la domination d’une zone économique et, plus généralement, pour défendre leur place dans l’économie mondiale. Des soldats russes et ukrainiens meurent tous les jours pour leur pays ou pour la démocratie, mais ils défendent en réalité les intérêts des grands groupes industriels, financiers ou pétroliers, dont Poutine et Zelenski ne sont que les sinistres serviteurs.
Le gouvernement de Netanyahou prétend assurer la sécurité des juifs israéliens et brandit le droit de se défendre. Si l’État israélien voulait la sécurité de ses citoyens, il ferait la paix. Au contraire, il entretient la guerre, dans le pays, en Palestine et contre ses voisins, afin de mobiliser sa population pour la défense du parrain américain. En face, le Hamas se présente comme le défenseur de la cause palestinienne, mais il brigue en réalité une place à la table des dirigeants reconnus.
Le rouleau compresseur médiatique présente ces guerres comme la lutte du bien contre le mal, de la civilisation contre la barbarie. Nos gouvernements soi-disant civilisés ont soutenu depuis toujours les pires dictatures, les Pinochet, les Mobutu, y compris les Poutine quand ça les arrange. Fabriquer des millions de tonnes de munitions destinées à être déversées sur des populations civiles, des écoles et des hôpitaux, détruire la planète, réduire des populations à la misère et à la famine, c’est ça la civilisation pour laquelle nous devrions nous battre ?
Cette « civilisation », c’est le capitalisme, et c’est la pire des barbaries que l’histoire ait produite.
Les guerres qui se mènent aujourd’hui ont pour premières victimes les classes populaires. Ce ne sont pas les riches sultans ou les oligarques qui se retrouvent sur les champs de bataille ou sous les bombes, mais de simples travailleurs qui n’ont aucune raison de se battre les uns contre les autres.
Derrière les politiciens qui commandent les armées, il y a des fabricants d’armes, des financiers, des industriels de l’acier, du béton et du pétrole. Chaque mort, chaque immeuble détruit, leur rapportent de l’argent.
Oui, les capitalistes mènent une guerre atroce aux peuples. Ils la mènent à l’échelle de la planète, par les armes, mais aussi par toutes les destructions que leur économie cause sur l’environnement.
Et ici, même si ce n’est pas la guerre, ils mènent une guerre sans pitié aux couches populaires. Certes, cela prend une forme en apparence plus « soft », mais combien de familles vivent dans des conditions inacceptables, en ayant du mal à se chauffer, à remplir le caddie au supermarché, à nourrir et soigner les enfants. C’est une mort à petit feu.
L’année dernière et cette année ont été marquées par une inflation ravageuse – ce qui n’empêche pas les patrons belges de réclamer la fin de l’indexation afin de précariser encore plus les travailleurs et les rendre encore plus corvéables. Des patrons qui se sont enrichis par milliards justement grâce à cette inflation, en particulier les groupes agro-alimentaires et pétroliers, dont les profits ont augmenté de façon faramineuse.
Ce sont ces mêmes groupes pétroliers qui continuent obstinément à polluer parce que cela leur rapporte, et ces mêmes groupes agro-alimentaires qui répandent des produits chimiques dans les champs et empoisonnent leurs travailleurs et les réserves d’eau.
Ces mêmes patrons, grands et petits, réclament la fin de l’indexation des salaires afin de précariser encore plus les travailleurs et de les mettre encore plus à leur merci. Et ils trouvent des politiciens complaisants pour les aider à coups d’austérité et de politiques antisociales.
Il y a des guerres et des luttes locales mais une seule lutte de classes et elle est mondiale. Les milliards des travailleuses et travailleurs de la planète y sont confrontés à quelques grands capitalistes qui les exploitent, les oppriment et parfois les tuent. Nos dirigeants voudraient qu’on se haïsse pour des raisons de frontières, d’origines ou de religion. Cette division ne sert qu’à mieux nous exploiter. Elle est un piège et si le monde du travail parvient à l’éviter et à s’unir par-delà les différences pour chasser les capitalistes du pouvoir, alors il sera possible de mettre en place une société juste dans laquelle chacun aura sa place et personne ne devra s’inquiéter pour sa survie ou son avenir

Ils se saoulent aux profits, sevrons-les avec nos grèves

Jeudi et vendredi derniers, les travailleurs d’AB InBev ont arrêté le travail, paralysant les sites et dépôts du groupe en Belgique. Cela fait des années que la direction du groupe fait des économies sur le dos des travailleurs. Au niveau mondial, les bénéfices sont passés de 54 à 57 milliards en 2022 ! Mais patrons et actionnaires n’en ont jamais assez : malgré les montagnes de profits, la direction d’AB InBev a refusé de négocier la moindre amélioration des salaires ou des conditions de travail. Il n’a pas fallu longtemps avant que les travailleurs leur rappellent qui fabrique les milliards qu’elle se fourre dans les poches. Comme par magie, la direction s’est rassise à table. Il faudra évidemment veiller à ce qu’elle n’y lâche pas que des mots !

Glyphosate, et tant pis si tu claques

L’Union européenne va renouveler son autorisation de commercialiser le glyphosate pour les dix prochaines années. Cet herbicide, largement utilisé par l’industrie agro-alimentaire, est aussi le plus décrié pour ses effets cancérigènes probables, à commencer pour tous ceux chargés de l’épandre. Mais dès qu’il s’agit de garantir les profits des trusts chimiques et de l’agrobusiness, les États à leur botte n’ont guère de scrupule en matière de santé publique. Et il en ira toujours ainsi tant que les industriels continueront à contrôler tous les rouages de la production.

Rendez l’argent des travailleurs de Clabecq !

Plus de 25 ans après la faillite des Forges de Clabecq, les 1800 anciens ouvriers et ayant droits continuent de réclamer les 20 millions d’euros d’arriérés de salaires que les patrons ont emporté avec leurs juteux profits. Le curateur chargé de la vente des actifs de la société a réussi par deux fois à récupérer l’argent mais c’est sans compter la fourberie habituelle de l’État qui, après avoir repris les créances pourries de la banque Fortis, exige d’être indemnisée en premier. Il est hors de question que nos camarades de Clabecq soient spoliés encore une fois : rendez l’argent !

Ryanair, toujours plus de profits sur le dos des travailleurs

La compagnie aérienne Ryanair a réalisé un bénéfice net de 2,2 milliards d’euros en un an, en hausse de 72%. Elle vient de distribuer un cadeau de 400 millions d’euros à ses actionnaires. En revanche, pour les travailleurs qui réclament de meilleures conditions de travail, et notamment le respect des temps de repos entre les vols, la compagnie n’a que du mépris. Les pilotes n’ont toujours pas récupéré l’intégralité de leur salaire, qui a été diminué de 20% au moment du Covid.
Ils ont bien raison de faire grève, et s’ils continuent, le patron sera bien obligé de constater que des avions, sans les travailleurs pour les faire fonctionner, restent au sol et n’apportent aucun bénéfice !

Grands moralisateurs – grands pollueurs

Une étude menée par Oxfam et des chercheurs américains vient de démontrer que les 1% les plus riches polluent autant que 5 milliards des travailleurs les plus pauvres. Bernard Arnault, le français le plus riche, produit 1270 fois plus d’émissions qu’un travailleur moyen en France. Avec leurs yachts géants, leurs jets, hélicoptères, voitures de sport, leurs manoirs mais aussi leurs investissements dans les industries les plus polluantes, ces parasites produisent environ 17 millions de tonnes de CO2 par an. Ce sont les mêmes qui font ensuite la leçon aux pauvres parce qu’ils consomment trop ou mal. Débarrassons-nous de ces donneurs de leçons, la planète s’en portera beaucoup mieux… et les travailleurs aussi !

De meilleurs salaires valent mieux qu’une mauvaise prime

Les syndicats ont appelé à la grève ces 15 et 22 novembre dans le secteur alimentaire. Ils s’opposent à la prime de moins de 150 euros que proposent les patrons dans les négociations et exigent 250 euros au moins dans le cas des entreprises qui ont fait des bénéfices. C’est jouer sur le terrain du gouvernement et des patrons, un terrain qui les arrange bien ! Les patrons ont tous profité de l’inflation dans l’alimentaire, on le voit bien quand on remplit nos caddies. Qu’ils déclarent faire un profit ou pas, on s’en contrefiche, c’est leur comptabilité, pas la nôtre ! Pour ce qui est des 250 euros, ça ferait certes du bien au portefeuille, mais remplacer des cacahuètes par des autres, quel intérêt? Par définition, une prime est unique. Ce qu’il nous faut ce sont des augmentations de salaires, des vraies. C’est pour des objectifs qui en valent la peine qu’on peut rallier le maximum de travailleurs à la grève et mettre toutes les chances de notre côté.