Une récente étude sur le harcèlement de rue en Belgique confirme que rien n’a vraiment bougé depuis le mouvement #MeToo : 95 % des femmes s’y sentent parfois en danger et 83 % y avoir déjà été harcelées. Une sur trois déclarent y recevoir régulièrement des commentaires insultants sur leur apparence mais très peu portent plainte, sachant pertinemment qu’elle n’aboutira à rien. Comment s’en étonner dans cette société pourrie où, comme dans la récente affaire Depardieu en France, le machisme rime avec patriotisme et la culture du viol continue d’être banalisée.
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Pas de travail, pas de logement
Le gouvernement flamand a décidé d’accorder, d’ici 2025, un accès prioritaire aux logements sociaux aux personnes à l’emploi. Elles seront aussi les seules à bénéficier d’une prime en cas de déménagement vers le marché locatif privé. Déjà qu’avec la pénurie de logements publics, les propriétaires véreux font la loi. Monter les travailleurs les uns contre les autres et forcer les plus précaires – chômeurs, minimexés, invalides ou pensionnés – à accepter des jobs sous-payés sous la menace de se retrouver à la rue : c’est une attaque dirigée contre toute la classe ouvrière.
Des riches toujours plus riches
Alors qu’aux quatre coins du monde se préparent de nouveaux plans d’austérité sur le dos des classes populaires, les riches ont continué à amasser des milliards durant toute l’année écoulée. Plus des trois quarts des 500 plus grosses fortunes de la planète ont vu en 2023 leur portefeuille gonfler du simple au septuple. Rien qu’avec ses actions dans l’entreprise automobile Tesla, Elon Musk a vu sa fortune grimper de 98 milliards de dollars, soit l’équivalent du PIB de l’Angola ! Autant de moyens pour couvrir les besoins de l’humanité. Il n’y a plus qu’à aller les chercher.
Flexi-profs
De nombreux enseignants sont contraints de donner cours dans plusieurs écoles pour compléter leurs horaires. C’est un stress permanent pour ces profs qui multiplient les trajets en essayant d’éviter les retards et les accidents sur la route. À cela s’ajoute la multiplication des réunions de profs ou de parents, ainsi que les galères administratives de chaque école. Pour finir, c’est bien plus qu’un temps plein qu’ils doivent prester pendant des mois ou des années… et pour pas un euro de plus !
Guerre au capitalisme !
L’année achevée aura été celle des deux guerres.
Dans le conflit palestinien, l’assassinat d’un dirigeant du Hamas au Liban montre que le gouvernement de Netanyahou est prêt à prendre le risque d’étendre le conflit à l’échelle de toute la région, d’autant plus que l’objectif de plus en plus déclaré d’Israël est la recolonisation de Gaza et l’expulsion de ses deux millions d’habitants arabes vers les pays voisins.
En Ukraine, le conflit s’enlise dans une guerre de tranchées tandis que les missiles continuent à pleuvoir sur les zones résidentielles, faisant leur lot de morts civiles à chaque fois.
A ces deux conflits militaires majeurs s’ajoutent tous les conflits régionaux, au Yemen depuis des années, en Arménie ou ailleurs, qui éclatent sans cesse depuis des dizaines et des dizaines d’années.
Et le ton monte entre le Venezuela et le Guyana, soutenu par les États-Unis qui défendent les visées du groupe pétrolier Exxon Mobil sur le pétrole vénézuélien.
Ces guerres, grandes ou petites, prennent chacune des prétextes différents, frontières, nationalités, religion, mais ils ne peuvent cacher l’omniprésence des luttes d’influence des grandes puissances, les États-Unis en tête, pour dominer économiquement le monde. Ce sont ces puissances qui arment les milices, les gouvernements ou les mouvements de résistance qui leur sont favorables. Les « démocrates » de l’ouest s’insurgent contre les dictateurs de l’est, mais soutiennent les dictatures qui les arrangent en Arabie Saoudite ou ailleurs.
Dans les pays en guerre, l’appétit de puissance des dirigeants impérialistes se traduit en blessés, morts et déplacés parmi les populations laborieuses. Ce sont elles qui paient le prix le plus élevé, mais ce sont des riches capitalistes qui ramassent les dividendes, bien à l’abri à des milliers de kilomètres de là. L’inflation des prix de l’énergie, de l’alimentation et des transports s’est transformée en jackpot pour les plus riches, qui sont devenus encore plus riche cette année. Leur argent a le goût du sang.
Les bourses font la fête pendant que de simples travailleuses et travailleurs meurent. Les chiffres donnent le tournis, deux à trois cent mille morts en Ukraine dans les deux camps, plus de vingt mille à Gaza, plus de cent cinquante mille au Yemen. Voilà le vrai prix des actions en bourses. Voilà les conséquences de cette société dont la folie de profits est devenue une folie meurtrière à grande échelle. Une fois de plus, peut-on dire, puisque la Première et la Seconde guerre mondiale ont déjà montré jusqu’où les capitalistes peuvent aller quand leurs conflits économiques les amènent à des conflits militaires, par travailleurs interposés.
Au-delà de la guerre, il y a la destruction systématique de la planète qui menace de transformer des populations entières en migrants climatiques. A nouveau, ce seront les plus pauvres qui prendront la route, tandis que les riches iront se mettre à l’abri dans l’un ou l’autre paradis artificiel. Les 1% les plus riches ont produit plus de CO2 que les cinq milliards les plus pauvres. Il faudrait un million d’éoliennes pour compenser leur bilan carbone ! Mais c’est aux couches laborieuses de la société que les gouvernements veulent imposer l’austérité et les privations.
Les bourgeois déclenchent des guerres, mais ce sont des travailleurs qui meurent sous les bombes. Les bourgeois détruisent la planète mais c’est aux travailleurs d’en assumer les conséquences. Les bourgeois s’enrichissent, mais ce ne sont pas eux qui travaillent.
En Europe, aux Etats-Unis, les bourgeois mènent aussi une guerre économique et politique contre les travailleurs, par des attaques sur les salaires, les pensions et le détricotage des services publics à la population. Une extrême droite arrogante se développe en Europe, du Vlaams Belang au Rassemblement National, en passant par les Frères d’Italie de Meloni ou le Fidesz de Victor Orban. Trump aux USA et Milei en Argentine sont du même acabit. Leur programme commun se résume à diviser les travailleurs, à attiser la haine entre européens et « étrangers », pour se préparer à attaquer ce qu’il reste d’acquis sociaux.
Les capitalistes et leurs politiciens sont en ordre de marche pour mener une guerre sociale, politique et bientôt policière au monde du travail. Travailleuses, travailleurs, notre sort est entre nos mains et elles seules. Notre espoir, c’est d’abattre le capitalisme. Notre force, c’est notre nombre. Notre arme, c’est notre organisation. Nous devons nous préparer à mener notre propre guerre, une guerre de classe contre le système capitaliste, pour le remplacer par une société communiste, juste et égale, sans guerres ni conquêtes.
Bulletin Stib du 8 décembre 2023
La responsabilité des dirigeants de la Stib
Fin octobre, un travailleur étudiant de 16 ans, employé par Iris au nettoyage des bus, avait été étranglé par la vitre d’un poste de conduite. Aujourd’hui, il est sorti du coma mais se retrouve dans un état végétatif et risque de ne plus jamais récupérer ses facultés. C’était son premier jour de travail… Il était seul alors qu’il aurait dû être accompagné ! La Stib ne donnait pas assez de clefs aux travailleurs et c’est ce qui l’a poussé à enjamber la portière comme ses collègues. Ce n’est pas le premier accident de ce genre… La direction de la Stib compte bien se défausser de sa responsabilité sur Iris ! C’est pourtant elle qui donne les accès aux locaux, aux bus, au matériel et qui encadre le travail. Preuve qu’elle ne veut pas qu’on reconnaisse ses responsabilités, elle en dit le moins possible sur l’incident et fait pression pour éviter que les travailleurs de la Stib et d’Iris communiquent. Le comportement de ces dirigeants est ignoble, leurs économies détruisent notre santé !
Brussels Airlines, une menace de grève efficace
Fin novembre, les pilotes de la compagnie aérienne belge Brussels Airlines, à bout et en colère, avaient annoncé le lancement d’une grève au finish à partir du 11 décembre contre la surcharge de travail. Les conditions de travail étaient devenues infernales et intenables tant pour la santé des pilotes que pour la sécurité des passagers. Il n’a fallu que quelques jours aux pilotes pour faire plier la direction qui a accepté de lâcher du lest sur les horaires et les temps de repos. On ne le répètera jamais assez, le seul langage que les patrons comprennent, c’est la grève !
Eternit condamné, ce n’est pas cher payé
Eternit, un groupe spécialisé dans la construction et qui produisait des matériaux à base d’amiante, a été condamné pour avoir rendu malade les ouvriers et les riverains de son usine en pleine connaissance de cause. La société connaissait le caractère cancérigène de ses produits depuis les années 1970. Mais pour se faire toujours plus de fric, elle n’a pas hésité à en dissimuler la dangerosité. Quelques milliers d’euros de dédommagement ne compenseront jamais les dégâts de décennies d’intoxication et encore moins le coût du désamiantage de toutes les constructions concernées.
Enseignants surchargés, qualité de l’enseignement dégradée
2000 enseignants ont manifesté ce 30 novembre à Liège. Ils dénoncent leurs mauvaises conditions de travail, que ce soit dans le primaire ou le secondaire : les élèves sont trop nombreux par classe et la surcharge de travail ne permet pas aux enseignants de donner à chaque enfant l’attention dont il a besoin pour apprendre. Chaque année 11 000 jeunes quittent l’école sans aucun diplôme et le niveau des élèves ne cesse de baisser. Un sur dix quitte l’école sans savoir bien lire ni écrire. Et le gouvernement prévoit de supprimer encore des emplois, dans l’enseignement technique et professionnel, et dans les centres PMS.
La bourgeoisie d’aujourd’hui n’a pas d’avenir à offrir à nos enfants.