Archives pour la catégorie Belgique

Les vrais responsables du déficit

Le Bureau du plan vient de présenter ses chiffres : le déficit public s’élève actuellement à 31 milliards d’euros et risque de grimper à 40 milliards d’ici 2029. Pour l’un des économistes du Bureau, il n’y a pas de doute, les pensions et les soins de santé sont les principaux responsables du déficit. C’est à croire que ses statistiques l’ont rendu complètement aveugle ! La situation des travailleurs et des patients dans les soins de santé ne cesse de se dégrader. Quant aux allocations de pension, versées après une vie à trimer, elles sont loin d’être suffisantes. Et si l’économiste louchait plutôt du côté des milliards qui sont offerts chaque année aux grands patrons, aux fortunes que les riches déplacent dans les paradis fiscaux ou aux sommes que l’Etat balance aux industriels de l’armement. Ceux qui creusent le déficit, ce sont les capitalistes et les gouvernements à leur botte ! Mais, comme on dit : il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Pauvres patrons

En 2023, les patrons des sociétés du Bel 20 ont gagné 46 fois le salaire annuel d’un travailleur. Et ce n’est qu’une moyenne. Certains ont empoché bien plus, comme le boss d’AB Inbev qui a touché 184 fois plus que l’employé le moins rémunéré. Pauvres patrons ! Eux qui gémissent à longueur de journée sur le « coût » du travail et l’indexation des salaires et nous supplient de nous serrer encore plus la ceinture… Leur pouvoir d’achat ne s’en est jamais aussi bien porté. S’il y a bien des coquins qui vivent au-dessus de nos moyens, c’est bien cette bande de requins.

Quand les élus non-élus empochent l’argent public

Quand ils ne se représentent pas sur les listes ou qu’ils ne sont pas réélus, les députés reçoivent une indemnité de départ, allant, selon leur ancienneté, jusqu’à 300.000 euros pour certains. Bien sûr, ce ne sont que des miettes par rapport à ce qu’empochent les actionnaires des grandes entreprises, qui sont les véritables dirigeants de cette société, en échange de bons services rendus. Mais ce sont quand même de coquettes sommes pour des gens qui passent leur temps à nous parler d’austérité et à nous seriner que nos salaires seraient trop élevés.

Ontex, des travailleurs jetables ?

Le groupe Ontex, qui fabrique et vend des produits d’hygiène personnelle, vient d’annoncer le licenciement de près de 500 travailleurs, sur les sites d’Eeklo et Buggenhout en Flandre. Ce groupe, qui possède 16 usines dans le monde et emploie plus de 7500 personnes, entend « renforcer sa position concurrentielle », c’est-à-dire produire toujours plus, à moindre coût. Les salariés ont été avertis au cours d’un simple conseil d’entreprise, comme si ce n’était pas leur vie à eux qui était en jeu. La direction d’Ontex pense que les travailleurs, comme les serviettes hygiéniques qu’elle fait produire, peuvent être jetés à la poubelle après usage. On verra ce qu’en pensent les travailleurs eux-mêmes !

Le ruissellement… de la misère

Près d’une pension alimentaire sur deux n’est pas versée régulièrement ou même pas du tout. Pour de nombreuses familles monoparentales, ce revenu est pourtant une question de survie. Plus le temps passe et plus la situation s’aggrave. Le Secal, l’organisme chargé de faire des avances à ceux et surtout celles qui n’ont pas reçu leur pension alimentaire, verse deux fois plus d’avances qu’il y a vingt ans ! Les classes populaires s’appauvrissent continuellement. Il est de plus en plus dur pour les uns de vivre sans pensions alimentaires, et pour les autres de les verser.

Pour Lineas, c’est toi qui casques

La Flandre et la Wallonie vont renflouer de 46 millions d’euros l’entreprise de fret ferroviaire Lineas. La société était une filiale de la SNCB avant d’être cédée à un fonds d’investissement français. Comme les actionnaires refusent de réinjecter des fonds, c’est l’État et les régions qui courent à leur chevet. L’excuse est toute trouvée : le transport de fret ferroviaire est stratégique pour le secteur pétrochimique du port d’Anvers, il faut éviter sa faillite. Mais au lieu de prendre à ces capitalistes leurs profits passés, ce sont encore les travailleurs qui vont devoir casquer.

Engie, l’énergéticien sans gêne

Engie réclame à l’État belge 600 millions supplémentaires pour le démantèlement de ses centrales nucléaires. Le prétexte est bidon : la prolongation de deux réacteurs pour dix ans augmenterait le coût du démantèlement. Après avoir encaissé les milliards grâce à des réacteurs amortis depuis longtemps, l’entreprise ne manque pas de culot. Mais elle aurait tort de se gêner : les politiciens sont toujours aux petits soins pour chouchouter le capital. Et si ça creuse un peu plus le déficit, c’est encore à nous les travailleurs qu’on réclamera de combler le trou.

Enfer carcéral, vice du capital

Les prisons belges restent parmi les plus surpeuplées d’Europe. Elles ont aussi l’un des taux de suicide les plus élevés : 14 détenus sur 10 000 ! Condamné à multiples reprises, l’État doit 24 millions d’euros de réparations qu’il refuse de payer. Il a en revanche beaucoup moins de mal à remplir les poches du consortium privé à la tête de la nouvelle prison d’Haren. S’attaquer aux causes de la délinquance dans cette société d’injustices, c’est le cadet de ses soucis. Enfermer à tour de bras pour satisfaire l’appât du gain de quelques margoulins, voilà leur démocratie.

Trop pauvres pour se soigner

Parmi les travailleurs les plus pauvres, deux sur trois ont dû reporter ou renoncer à une consultation médicale ou à un médicament en 2023, car ils n’avaient pas les moyens de les payer. Ce n’est pas une fatalité que les soins de santé ne soient pas accessibles à tous. C’est la conséquence de l’appauvrissement général des travailleurs et c’est une question de choix politiques. Plutôt que de fabriquer des armes de destruction massive, les soins pourraient être gratuits pour tous.

Ce sont les riches qui détruisent la planète

Un récent rapport d’Oxfam indique qu’en Belgique, le pourcent le plus riche de la population émet autant de gaz à effet de serre que les 15% les plus pauvres. Leur consommation, en moins d’une semaine, est responsable d’une pollution équivalente à celle de plusieurs mois pour la population moyenne. Pourtant, ce sont eux qui nous font la morale, à grand renfort de campagnes et de publicités, pour nous faire croire que ce serait notre faute si la terre se consume. C’est leur organisation sociale qui pollue et qui détruit la planète, c’est elle qu’il faut renverser.