Elia, le gestionnaire du réseau électrique, veut investir dans les années à venir, notamment dans les éoliennes et dans le réseau à haute tension. Elias a fait 150 millions de bénéfices en 2022, une hausse de 25% en un an ! Mais l’entreprise à l’intention de financer l’opération par une hausse de 80% du prix de l’électricité d’ici 2027. Tout ça avec la bénédiction du gouvernement. La guerre en Ukraine a bon dos.
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Accueil des réfugiés, une crise organisée
Le gouvernement fédéral s’est accordé sur une série de mesures en matière d’asile. Seulement 2000 nouvelles places d’accueil seront créées alors que 2400 demandeurs attendent encore un hébergement. Et les plus chanceux seront au mieux logés dans un conteneur ou sur un ponton ! Pour faire de la place dans les centres existants, les candidats déboutés en seront expulsés dans les 30 jours et rapatriés de manière forcée. Cette politique inhumaine démontre une fois encore comment cette crise de l’accueil est délibérément organisée pour pourchasser les réfugiés.
Un travailleur pauvre sur quatre n’aura jamais de retraite
27 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 67 ans contre moins de 15 % des plus riches. Le constat de la mutualité socialiste Solidaris rappelle que si l’espérance de vie moyenne continue de croitre, elle augmente surtout pour ceux qui ont la chance de vivre en bonne santé. Justifier le relèvement de l’âge de départ à la retraite au nom du vieillissement de la population n’a rien du bon sens mais tient bien d’un choix de classe : grapiller quelques millions sur le dos des travailleurs les plus exploités pour arroser ceux qui s’en mettent déjà plein les poches.
La honte des conditions d’accueil
Pour ne plus dormir dans la rue, plus de 1000 demandeurs d’asile avaient trouvé refuge, depuis octobre, dans un grand bâtiment inoccupé à Schaerbeek. Les conditions de vie y étaient catastrophiques : promiscuité, insalubrité, épidémies… L’insécurité y était telle que, début février, la région bruxelloise s’est sentie obligée de faire quelque chose. Elle a fait évacuer le bâtiment, mais n’avait prévu que 250 places pour reloger ses occupants ! Les autres se sont retrouvés à nouveau à la rue. Une telle gabegie ne s’explique pas uniquement par l’habituel foutoir de l’état belge. Les droits de l’hommes sont un cache sexe des États impérialistes qui s’accommodent très bien de la misère des peuples.
L’argent public finance les profits des actionnaires !
En Belgique en 2021, les aides publiques aux entreprises ont atteint presque 15 milliards d’euros. Ces subventions directes prennent la forme de réductions de cotisations sociales, d’aides à l’investissement ou encore de titres-services. La Belgique est un des pays où ces aides financières aux entreprises sont les plus élevées. Cet argent public est distribué aux plus riches pendant que les hôpitaux, les écoles, les transports en commun, sont exsangues faute d’investissement.
Quand le train devient un luxe
Il y a un an, les socialistes et les écologistes promettaient la gratuité des transports en commun grâce à une taxe sur les comptes-titres. Depuis, le projet a été mis au frigo, les investissements rabotés et les tarifs des billets de train vont augmenter de 9 % à partir de février 2023. Tant pis pour les travailleurs qui s’entasseront dans moins de trains, tant pis pour ceux qui sont pris entre le prix des billets et le prix de l’essence et tant pis pour le climat. En attendant, les patrons encaissent, mais pour combien de temps encore ?
Prendre les profits pour remplir les caddies
Le chef du syndicat patronal Comeos s’inquiète de la chute des ventes, surtout dans l’alimentaire. Évidemment, ce patron ne se préoccupe pas des travailleurs contraints à faire des économies sur tout. S’il pleurniche, c’est parce qu’il voit ses profits fondre ! Selon lui, si les prix sont plus élevés en Belgique qu’ailleurs, c’est parce que le personnel des magasins est trop bien payé ! C’est ce qu’il appelle le « handicap salarial ». Ce serait donc parce qu’ils sont « trop bien payés » que les travailleurs consomment… moins ? C’est du n’importe quoi. Les prix augmentent parce que les patrons le décident pour préserver leurs marges bénéficiaires. Ce sont les patrons qui coûtent cher et eux seuls.
Des enfants à la rue, la crise de l’asile a bon dos
Faute de place dans les centres d’accueil de Fedasil, 21 adolescents n’ont pu compter que sur des ONG pour dormir au chaud. En septembre, le nombre de demandes de protection – plus de 4000 – a atteint un record depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan à l’été 2021. Mais parler de crise de l’asile est ridicule pour justifier les carences de l’Etat belge, condamné plus de 4500 fois depuis le début de l’année pour non-respect de ses obligations. C’est bien une politique délibérée pour dissuader les candidats réfugiés de déposer une demande d’asile.
Un automne social trop poussif
Thierry Bodson, le président de la FGTB, annonce un premier rassemblement syndical pour ce 21 septembre avant une grève générale prévue dans la première quinzaine de novembre. Alors que les prix continuent de flamber et que les travailleurs ont toujours plus de mal à joindre les deux bouts, ce calendrier d’action sociale est bien trop timoré. Face à un patronat prêt à tous les sales coups, il est plus que temps de durcir le ton et de faire payer aux capitalistes qui se gavent sur notre dos une augmentation immédiate des salaires et des allocations sociales.
Engie : une rapacité sans limites
Pour réduire la dépendance aux hydrocarbures russes sur fond de guerre économique et militaire, le gouvernement avait décidé en mars dernier de prolonger deux centrales nucléaires jusque 2035. Engie, le propriétaire de ces deux centrales, comme de toutes les autres d’ailleurs, avait flairé la bonne affaire. Ses dirigeants savent bien qu’ils peuvent compter sur la complicité des politiciens qui se succèdent dans les cercles du pouvoir. Ils n’ont pas été déçus !
En juillet, le gouvernement De Croo a annoncé qu’il acceptait toutes les conditions d’Engie pour la remise en route des centrales. Deux mois plus tard, alors que les prix de l’énergie continuent d’exploser et que l’entreprise a annoncé un bénéfice net de 5 milliards d’euros, en augmentation de près de 100 % par rapport à l’année dernière, que fait le gouvernement ? Il persiste et signe : lors du « codeco sur l’énergie », il s’est caché derrière l’accord du précédent gouvernement pour justifier qu’il ne pourrait pas modifier les taxes avantageuses offertes à Engie avant… 2025.
Quant à la « taxe sur les surprofits » brandie comme un épouvantail par les Écolos, le gouvernement va sagement attendre de voir ce qui se fait au niveau européen. Pareil pour la limitation du prix de l’électricité : le gouvernement se cache derrière l’Europe pour justifier son inaction.
Les gouvernements ne sont pas là pour défendre le pouvoir d’achat des travailleurs, mais pour assurer la continuité de leur exploitation par le patronat. Quand Macron, qui n’est pas un gauchiste, bloque les prix du gaz et de l’électricité en France, c’est avant tout pour éviter des explosions sociales.
Pourtant, c’est bien de ça dont le monde du travail aurait besoin, car seule une lutte sociale d’envergure fera suffisamment peur au patronat, et à Engie en particulier, pour leur imposer d’arrêter l’augmentation des prix et de rendre l’argent qu’ils nous ont volé par leur spéculation.