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Cela fait maintenant de nombreux mois que les travailleurs sont confrontés à la spirale infernale de l’envolée des prix. 

Officiellement, les statistiques de l’État affichent une augmentation de 10 % à la fin du mois d’août. On est bien loin de la réalité des fins de mois car moins un ménage a de moyens, plus les augmentations des prix de produits de première nécessité pèsent lourd dans son budget. Ce sont les prix de l’électricité et du gaz qui ont tiré les chiffres vers le haut. Depuis 2020, ils ont été multipliés respectivement par dix et par quinze ! C’est à près de 8 000 euros que s’élèverait en moyenne la facture annuelle d’énergie pour un ménage de quatre personnes. À côté, ce sont aussi le pain, les céréales, la viande et les vêtements qui ont encore augmenté le mois dernier. Des choses dont on voit mal comment se passer. Au bout du compte, ce sont des centaines d’euros qui manquent à la fin du mois.

Et ces centaines d’euros, multipliés par plusieurs millions de ménages, ne disparaissent pas comme par enchantement. Ils vont tout droit sur les comptes en banque des grandes entreprises auprès desquelles on fait nos achats. Ce n’est pas un hasard si le chiffre d’affaires de Delhaize a bondi de 15%. Comme l’affirme son directeur : « cette hausse s’explique en grande partie par l’inflation ». En ce qui concerne Solvay, son chiffre d’affaires a bondi de plus de 32%, dont 26% grâce à ses augmentations de prix. L’inflation n’est pas une plaie qui s’abat mystérieusement sur nos têtes, c’est une méthode qu’utilisent les capitalistes pour faire grossir leurs profits.

Les méthodes de brigandage des capitalistes appraissent le plus clairement dans le domaine de la production et de la distribution d’énergie ou de céréales. Les montagnes d’or accumulées en quelques mois le prouvent à elles seules. Dans ces deux secteurs, seule une petite poignée de grands groupes font la loi. Rien n’est donc plus facile pour eux que de s’entendre ou d’organiser une pénurie pour faire bondir les prix. Qu’il s’agisse de Total, Exxon, Chevron ou Shell dans le secteur de l’énergie, d’ADM, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus dans celui du blé, les hausses de prix imposées ont fait décoller les profits et ce sont des milliards de bénéfices supplémentaires qui ont atterri dans les poches de leurs actionnaires.

Journalistes et gouvernements nous répètent à longueur de journées que les augmentations de prix sont causées par la guerre en Ukraine, par les pénuries de matériaux ou encore par la sécheresse. Ce sont des explications bien commodes, qui blanchissent les vrais responsables. L’inflation n’est ni un phénomène naturel, ni une fatalité, elle est le résultat de la dictature du profit. Si les prix décollent, c’est parce que quelques grands groupes, en position dominante, imposent ces hausses de prix aux autres capitalistes, qui choisissent de les répercuter à leur tour afin de préserver les marges bénéficiaires. Au bout du compte, c’est aux travailleurs qu’est présentée la note, donc à ceux qui ne peuvent répercuter ce vol sur personne. Les capitalistes exploitent le travail tout au long de l’année et, en plus, ils font les poches des travailleurs en manipulant les prix ! En fait, grâce à l’inflation, ces profiteurs nous volent deux fois.

Les capitalistes mènent une véritable guerre à la classe ouvrière sur ces deux fronts. Ils nous entraînent progressivement vers la misère. En Europe comme dans le reste du monde, les travailleurs sont confrontés aux attaques d’une poignée de milliardaires. Pour y mettre un terme, la seule solution est d’engager, nous aussi, le combat. Aujourd’hui, certains ont déjà commencé, comme  les travailleurs du Royaume-Uni, qui ont entamé de grands mouvements de grève. En Sierra Leone, à Haïti, en Iran, au Kazakhstan ou encore au Sri Lanka, les manifestants ont bravé les balles de la police et de l’armée pour crier toute leur colère contre ce système injuste et contre les gouvernements qui le défendent.

Ces luttes montrent concrètement que les mêmes problèmes se posent à tous les travailleurs du monde et que partout, des femmes et des hommes sont prêts à se mobiliser pour défendre leur droit à une vie décente. Partout, les gouvernements utilisent des méthodes de répression policière pour défendre le droit du patronat à exploiter les plus pauvres. Tous ces gouvernements, même s’ils s’opposent dans leurs intérêts commerciaux, se soutiennent dans la répression contre les travailleurs. Mêmes problèmes, mêmes luttes, mêmes ennemis. Cela n’a pas changé depuis deux siècles, pas plus que notre devise : « travailleurs de tous les pays, unissez-vous ».

Chantiers scolaires, écoles précaires

Un récent rapport confirme l’état de délabrement avancé des bâtiments scolaires en Wallonie et à Bruxelles. Pas moins de 500 nécessitent des travaux de démolition et de reconstruction ou de lourde rénovation. Et encore, le recensement est loin d’être complet. Les chantiers en matière d’économies d’énergie sont tout aussi colossaux et souvent bâclés à la va-vite. Après plus de quarante ans de sous-financement chronique de l’enseignement, la facture s’annonce lourde, et ce sont encore les classes populaires qui vont en payer le plus lourd prix.

Bruits de bottes et de tiroirs caisses

Après avoir annoncé qu’il dégagerait un milliard d’euros pour l’armée, le Premier ministre promet d’arroser encore bien plus les marchands de canon. En début d’année, le gouvernement s’était déjà accordé sur l’augmentation des dépenses militaires à 1,54 % du PIB d’ici 2030, avec son projet « star ». 

Maintenant, comme les autres pays de l’OTAN, De Croo voudrait les porter à 2 % en 2035. Ce n’est rien moins que 10 milliards d’euros par an ! Pendant ce temps, les hôpitaux attendent encore les belles promesses de la veille. Les gouvernements voudraient nous faire croire qu’ils « défendent la paix, la veuve et l’orphelin » mais ils se préparent surtout à faire la guerre et à semer la mort.

Violences sexuelles, société poubelle

Un nombre record de victimes de violences sexuelles a été enregistré en 2021 par les centres de prise en charge hospitaliers, avec une moyenne de 193 signalements par mois au deuxième semestre, dont 65% de viols. Parmi les victimes, un tiers sont mineures d’âge ! S’il n’y a sans doute pas plus de violences sexuelles aujourd’hui qu’avant, les agressions abjectes commises contre des femmes, souvent très jeunes, en disent long sur l’état de cette société barbare où le corps féminin peut être consommé et exploité comme une vulgaire marchandise.

Hausse des prix :  ils nous roulent dans la farine

Le groupe belge de boulangerie industrielle La Lorraine vient d’annoncer un chiffre d’affaires record pour l’année 2021 : 885 millions d’euros ! Et, pour 2022, les prévisions sont encore meilleures. Aucun soucis avec l’augmentation du coût de l’énergie et des matières premières : le groupe annonce qu’il répercutera ces hausses par… l’augmentation de ses prix. Cela a le mérite d’être clair : c’est en vendant plus cher le pain, qu’ils feront leur beurre. Ces grands groupes ne connaissent pas la crise, puisqu’ils la font payer aux travailleurs !

Kinder… surprise ?

Depuis les premiers cas d’infection à la salmonelle découverts au début du mois d’avril, qui ont permis de faire le lien avec Kinder, on compte aujourd’hui 150 malades. C’est à l’usine Ferrero d’Arlon que la bactérie s’est développée, et cela au mois de décembre de l’année dernière ! La direction était au courant. Elle avait décidé alors de procéder à « des mesures d’hygiène ». Mieux vaut tard que jamais ! Mais surtout, elle a gardé cette information pour elle et n’a rappelé presque aucun produit. Il valait mieux ne pas gêner les affaires puisque la fête de Pâques approchait. Aucune surprise pour elle donc, quand tout le monde apprenait que ses Kinder avaient envoyé des enfants à l’hôpital. C’est tout bonnement criminel !

La privatisation de la poste leur a ouvert l’appétit !

En tout cas, il y en a un qui lui n’est pas passé sous le nez des juges d’Écofin, c’est le patron de l’entreprise PostNL. Il s’est retrouvé sous les barreaux pour trafic d’être humain et direction d’une organisation criminelle. Ceci-dit, ce ne serait pas le premier, en Belgique, en Italie ou ailleurs, qui serait finalement acquitté à cause d’un dépassement de délai. C’est très très fréquent pour ces gens-là. 

Un «trou» dans le budget du rail

Le déficit de la SNCB s’accentue : il devrait atteindre les 200 millions d’euros. Pour réduire la dette, le Ministre Gilkinet et la direction ont déjà proposé leurs solutions : réduction de l’offre de trains, hausse des tarifs et… « diminution des coûts de fonctionnement ». Après avoir inventé des parkings payants, limiter les embauches, fermer des guichets, voilà qu’ils s’apprêtent à nous faire payer encore un peu plus cher le ticket… tout en faisant rouler moins de trains ! Ce déficit, comme tous les autres, ils voudraient le faire payer aux travailleurs : c’est la ligne qu’ils suivent.

Les malades ne sont pas des profiteurs

Pour atteindre un taux d’emploi de 80 %, le gouvernement se donne pour objectif de remettre les malades au travail. Personne n’est dupe d’un plan qui vise à faire passer les invalides pour des carotteurs. C’est aux patrons, qui les ont exploités au prix de leur santé, de leur trouver un nouveau poste de travail ou de les indemniser avec les juteux profits qu’ils se font tous les jours sur notre dos.

Une société barbare…

Le nombre de sans-abri et de mendiants a augmenté de plus de 50% en un an dans les stations de métro et de pré-métro. Le prolétariat s’appauvrit. Ces travailleurs sans emploi et à la rue sont expulsés par la Stib. L’opération Thermos, cette action de solidarité animée par le personnel, est surtout utilisée par la société de transports en commun pour se donner bonne image. La Stib est un grand propriétaire foncier et immobilier ; sa capacité d’accueil devrait servir à retirer les travailleurs de la rue !