Après la grève des cheminots qui a duré neuf jours à l’appel des deux syndicats SACT et SIC, la CGSP et la CSC ont à leur tour déposé des préavis pour 18 jours répartis sur les 5 prochains mois. Les revendications des travailleurs du rail sont mille fois légitimes, et bien sûr il faut que ces grèves soient un succès. Mais ces grèves dispersées sont décourageantes car elles nous isolent. Il n’y a pas de raison de faire grève chacun dans son coin, ni au compte-goutte. Profitons de ces journées pour nous organiser car, si nous voulons les voir aboutir, il faudra que nous reprenions le contrôle de nos propres luttes
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Casa, la faillite du patronat
Ce mercredi 5 mars, la chaîne d’ameublement et de décoration d’intérieur Casa a fait aveu de faillite. Ces 63 magasins, son centre de distribution et son siège social vont fermer leurs portes avec 544 pertes d’emplois. Ballottée de grands groupes en fonds d’investissement recherchant le profit immédiat, la société n’a jamais pu se relever de sa transition tardive au commerce en ligne. La faute à des patrons ayant sciemment sous-investi dans les services en surexploitant la flexibilisation du personnel. Une faillite, oui, mais celle d’un patronat cupide et incompétent.
Les cheminots montrent la voie
Depuis le 21 février, les cheminots se sont lancés dans une grève de neuf jours. Alors que deux syndicats seulement ont appelé à la grève, le mouvement est bien suivi. En ce début de semaine, seulement deux trains sur cinq circulent entre les grandes villes. Les divisions entretenues par les directions syndicales et leur mollesse habituelle n’ont donc pas eu raison de la détermination des travailleurs. Ils refusent de subir les attaques du gouvernement qui veut leur voler douze ans de leur vie en reportant les pensions tout en réduisant, en plus, leur montant. Leur colère est mille fois légitime! Les travailleurs n’ont pas à payer pour que les gouvernements puissent préserver les profits du patronat.
Grève à la BNP, refus d’être sous-traités
Ce vendredi 14 février, les syndicats des employés de la banque BNP Paribas Fortis ont déposé un préavis de grève. Ce n’était plus arrivé depuis 20 ans ! Ils s’opposent au projet de la direction de transférer la moitié des employés de son service client à une succursale de la multinationale américaine Accenture. Ce plan de restructuration qui ne dit pas son nom a pour but de faire des économies sur le dos des travailleurs. Son nouveau sous-traitant est réputé pour ses conditions de travail et salariales pourries. Là comme ailleurs, seul un mot d’ordre s’impose : la grève !
Pour corriger la situation
Ce 27 janvier, les enseignants étaient plus de 30 000 à manifester dans les rues de Bruxelles. La grève de 48h qui a débuté le même jour a été si bien suivie que de nombreuses écoles ont dû fermer. Les profs refusent les attaques qui s’annoncent dans le secteur. Ils n’en peuvent plus de la dégradation continue de leurs conditions de travail et de la qualité de l’enseignement. Cette situation, nous la connaissons tous et, comme les profs, nous avons toutes les raisons d’être en colère. Du public, du privé, de l’enseignement, de l’automobile ou d’ailleurs, les travailleurs connaissent tous les cadences infernales, le manque de matériel ou les licenciements. Les patrons et leurs gouvernements nous font les poches. Ensemble, préparons-leur une bonne leçon !
Grève aux TEC Liège-Verviers
Ce jeudi 24 janvier, les chauffeurs de bus du TEC Liège-Verviers sont repartis en grève après l’agression de trois de leurs collègues. Les dépôts de Robermont et de Rocourt se sont croisés les bras jusqu’au lundi sui-vant, mettant à l’arrêt 104 lignes de bus sur 204. En Wallonie comme à Bruxelles, il ne se passe pas une semaine sans qu’un chauffeur soit insulté ou agressé. Et les directions ne font rien sinon de renvoyer vers la police. Ça ne changera rien. Là-bas comme ici, il faut plus de moyens humains. Car plus on sera nombreux, plus on pourra se sentir en sécurité.
Un accord négocié dans leur dos… et sur leur dos
Ce 27 janvier, la direction d’Audi a conclu un accord avec les négociateurs syndicaux à propos des indemnités de licenciement. Les travailleurs n’ont participé à aucun moment à cette négociation et ils n’ont même pas eu le droit de voter l’accord ! Pour calculer les indemnités, les travailleurs ont été divisés en fonction de leur ancienneté ou de leur type de contrat. Les jeunes et les ouvriers touchent beaucoup moins… Les sous-traitants, rien du tout ! Sans la mobilisation des travailleurs, et avec la complicité des directions syndicales, les patrons d’Audi s’en tirent à bon compte.
Les facteurs en grève
Les tournées des facteurs de Bpost sont revues tous les 18 mois et, à chaque fois, leurs conditions de travail empirent. Cette fois, la direction a prévu de supprimer plusieurs équivalents temps plein et de reporter toute la charge de travail sur ceux qui restent. Certains facteurs devraient desservir chaque jour 2000 boîtes aux lettres ! Mais les facteurs en ont marre d’être pressés comme des citrons au nom de la concurrence, et ils refusent cette nouvelle réorganisation. Le 28 janvier, les facteurs de Tournai et Mouscron se sont mis en grève, et après plus d’une semaine où ils ont tenu bon, ils ont été rejoints par leurs collègues de Mons et ceux de Visé. D’autres encore pourraient se joindre au mouvement dans les prochains jours. Vive leur lutte!
Faux miracle… ou vrai arnaque
Fin décembre, les dirigeants du groupe VW ont signé un accord avec ceux du syndicat IG Metall. Pour « sauver le groupe », qui aura tout de même distribué près de 36 milliards d’euros à ses actionnaires en deux ans, les salaires seront gelés et 35 000 suppressions d’emplois auront lieu d’ici 2030. C’est presqu’un travailleur allemand de VW sur trois ! Et les dirigeants syndicaux ont le culot de qualifier l’accord de « miracle de Noël » ! Pour les actionnaires du groupe, sans aucun doute. Pour les travailleurs, cela ne signifie rien d’autre qu’une aggravation des conditions de travail sans que cela ne les protège de nouvelles attaques. Les travailleurs n’ont que faire de « miracles ». La seule chose sur laquelle ils peuvent compter pour faire payer ceux qui les exploitent, c’est leurs propres luttes.
Les travailleurs sous-traitants en lutte contre Audi
L’usine Audi de Forest ferme à la fin février. Le plan de licenciement organisé par la direction se limitera aux 3000 salariés de la société. Pour les 1000 travailleurs employés dans l’usine par des sous-traitants, rien n’est prévu sinon des miettes. Le groupe VW compte s’en débarrasser à bon compte. Mais les ouvriers sous-traitants, dont ceux d’Imperial Logistics, n’ont pas dit leur dernier mot. Ce 17 janvier, ils ont occupé le stand Audi au Salon de l’Auto pour réclamer leur dû. Le patron veut diviser ses travailleurs jusqu’au bout. Seule la lutte peut lui faire plier genou.