Archives pour la catégorie International

Grands moralisateurs – grands pollueurs

Une étude menée par Oxfam et des chercheurs américains vient de démontrer que les 1% les plus riches polluent autant que 5 milliards des travailleurs les plus pauvres. Bernard Arnault, le français le plus riche, produit 1270 fois plus d’émissions qu’un travailleur moyen en France. Avec leurs yachts géants, leurs jets, hélicoptères, voitures de sport, leurs manoirs mais aussi leurs investissements dans les industries les plus polluantes, ces parasites produisent environ 17 millions de tonnes de CO2 par an. Ce sont les mêmes qui font ensuite la leçon aux pauvres parce qu’ils consomment trop ou mal. Débarrassons-nous de ces donneurs de leçons, la planète s’en portera beaucoup mieux… et les travailleurs aussi !

En Palestine, un peuple assassiné par un État terroriste au service de l’impérialisme

L’annonce d’une trêve de quatre jours pour l’échange d’une partie des otages retenus par le Hamas est un soulagement pour la population Gazaouie mais il sera de courte durée.
Depuis sept semaines maintenant, Israël a écrasé la bande de Gaza sous un tapis de bombes. Le bilan approximatif s’élève déjà à 14 000 morts. Après avoir bombardé le nord, Netanyahou fait maintenant pilonner le reste de l’enclave, ne laissant à la population plus aucun endroit pour se réfugier. L’armée tire sur les civils en fuite, sur les camps de réfugiés, sur les écoles et les hôpitaux. L’épisode de l’hôpital al-Shifa, pris d’assaut par l’armée israélienne après avoir été en partie détruit par l’aviation montre que l’État israélien ne recule devant aucune horreur. Les images de bébés prématurés en train de mourir sont insoutenables.
Les Gazaouis qui ont survécu doivent survivre sans eau, sans électricité et, bien sûr, sans soins.
Ça, ce sont les faits.
Ils démontrent que l’objectif du gouvernement israélien est de semer la terreur dans la population palestinienne. Les partis de droite et d’extrême droite au pouvoir en Israël soutiennent depuis des années la colonisation. Jour après jour, le territoire palestinien a été réduit à peau de chagrin, tandis que la population laborieuse doit subir les exactions de l’armée, les files d’attente à tous les checkpoints, quand ce ne sont pas les attaques physiques des colons. Il était évident que la région était une poudrière sur le point d’exploser.
Dans un tel contexte, qui dure depuis 70 ans, l’attentat du Hamas, aussi horrible soit-il, a pris une allure de revanche pour beaucoup. Mais quand on voit comment les politiciens israéliens ont mis de l’huile sur le feu depuis des années, il est évident qu’il a aussi servi de prétexte à déclencher cette opération de répression terroriste de la part d’Israël.
Alors, la trêve annoncée sera la bienvenue, mais rien n’est résolu. Comment cela serait-il possible tant que cette colonisation perdure ?
La situation des Palestiniens est le cadet des soucis pour les dirigeants occidentaux. Certes, ils se sont réjouis à l’annonce du futur cessez-le-feu, mais certains, comme Joe Biden, s’étaient refusés à exiger un cessez-le-feu, invoquant le droit d’Israël à se défendre et le fait que le Hamas est une organisation terroriste.
C’est un prétexte hypocrite. On voit mal contre qui Israël se défend en bombardant des hôpitaux. Est-ce que la présence, non prouvée, de combattants justifie de tuer la plupart des civils qui s’y trouvent ? Depuis des années, ce sont les Palestiniens qui subissent des attaques mais personne parmi les dirigeants des pays riches ne parle de leur droit à se défendre.
Ce n’est pas un hasard si l’ensemble des gouvernements s’aligne derrière Israël, ni s’ils ont fermé les yeux depuis des dizaines d’années sur les exactions dans les territoires occupés et toléré que l’État hébreu s’assoie sur les résolutions de l’ONU. Leur passivité devant la tuerie de masse qui se déroule depuis un mois et demi à Gaza montre une fois de plus leur complicité.
Car, oui, il s’agit bien de complicité. Israël a été un espoir pour des millions de juifs qui recherchaient un havre de paix après le génocide de la Seconde Guerre mondiale. Les pays impérialistes, l’Angleterre jusqu’en 1948, les Etats-Unis ensuite, se sont appuyés sur ce rêve pour créer un fossé entre les populations juive et arabe qui coexistaient jusque-là pacifiquement. L’isolement de la population juive, minoritaire dans la région, a rendu l’État hébreu dépendant du soutien économique et militaire américain et européen. En échange de ce soutien, il leur sert de gendarme dans la région. Israël est intervenu dans la guerre du Liban des années 1980, contre la Syrie à de multiples reprises et envoie ses missiles frapper en Irak et en Iran.
En montrant qu’il ne recule devant aucune horreur, Israël envoie un signal non seulement à la population palestinienne, mais à toutes celles de la région, leur montrant clairement ce qu’elles risquent si elles venaient à se révolter et à déstabiliser l’ordre voulue par les USA et l’Europe.
Car c’est bien ça qui leur fait peur. On peut s’arranger avec les gouvernements mais pas avec les peuples. Netanyahou négocie avec le Hamas, les Etats-Unis avec l’Iran. Toutes ces négociations se font sur le dos des populations qui sont maintenues dans la misère et dont les dirigeants craignent l’inévitable colère.
On ne peut qu’espérer qu’elle éclate et qu’elle balaie ces parasites que sont les capitalistes, grands et petits.

Au Kazakhstan, une tragédie prévisible

Le 28 octobre, 45 mineurs sont morts dans une mine de charbon kazakhe appartenant au géant mondial de l’acier ArcelorMittal. C’était le deuxième accident mortel en deux mois sur le site d’un groupe réputé pour sa cupidité et son mépris des normes de sécurité et environnementales les plus élémentaires. Face au tollé suscité par une catastrophe aussi meurtrière que prévisible, le gouvernement du Kazakhstan s’est empressé d’annoncer la nationalisation de la filiale locale de ce trust criminel qui se consolera avec une belle indemnité de 500 millions d’euros !

Contre les patrons de Ford, General Motors et Stellantis, la grève a payé !

Aux États-Unis, des dizaines de milliers d’ouvriers de la construction automobile se sont mobilisés lors d’une grève qui a duré plus de 40 jours. Ils ont obtenu des augmentations de salaires pour les années à venir, et la diminution dans le temps des inégalités entre les nouveaux travailleurs et les plus anciens. Cette mobilisation, même si elle est restée partielle et très encadrée par le syndicat, donne un aperçu de la force que peut représenter la classe ouvrière, aux États-Unis comme ailleurs.

En Palestine, une impasse sanglante

Depuis les attentats du Hamas du 7 octobre, Israël a déclenché une tempête de feu sur la bande de Gaza. Les dernières estimations portent à près de 9000 le nombre de morts parmi la population civile, mais il y en aura probablement bien plus. Cette vengeance aveugle prend pour cible une population déjà éprouvée par des années de survie dans ce que l’on peut appeler une prison à ciel ouvert. Comment appeler cela autrement que du terrorisme ? Mais il s’agit d’un terrorisme d’État et surtout d’un État allié aux grands pays impérialistes qui règnent en sous-main dans la région, en premier lieu les États-Unis. Ceux-ci et leurs alliés européens se contentent de demander hypocritement et avec une fausse fermeté à l’État israélien de faire preuve de mesure et d’accepter un cessez-le-feu.
En réalité, ce sont eux qui ont semé les graines de la situation actuelle en soutenant les gouvernements israéliens successifs dans leur politique de colonisation et de ségrégation vis-à-vis des Palestiniens. Le désespoir dans lequel les Palestiniens ont été maintenus par cette politique a nourri l’influence du Hamas qui se présentait comme la seule organisation qui combattait effectivement l’oppression, à l’opposé du Fatah qui avait troqué la kalashnikov contre le costume cravate lorsque l’Autorité Palestinienne a été créée par les accords d’Oslo en 1993.
Comment y voir clair quand le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, que ce soient les juifs ou les arabes(,) sert de prétexte à priver d’autres peuples de ce même droit ?
Le piège dans lequel les peuples du Moyen-Orient sont enfermés est celui du nationalisme, cette idéologie qui voudrait que nous nous sentions liés par les liens d’une nation issue d’ancêtres communs, d’une culture commune ou d’une religion commune. Le nationalisme est ce qui permet aux capitalistes de jeter des peuples les uns contre les autres dans des guerres fratricides où des travailleurs tuent d’autres travailleurs, tandis qu’eux, les capitalistes, en retirent les bénéfices en vendant des armes et en étendant leurs zones d’influence. Dans ces guerres, la nation ou la religion ne servent que de prétexte. Cette union contre nature des travailleurs et des patrons derrière le drapeau national, permet à ces derniers de cacher la lutte des classes.
L’État hébreu s’est posé en défenseur des juifs à la suite de la Seconde Guerre mondiale. En réalité, il n’a défendu que les intérêts des impérialistes américains qui avaient besoin d’une tête de pont dans la région. Et Israël a fidèlement servit de gendarme dans tous les conflits régionaux, face à l’Iran ou la Syrie. Mais il ne défend pas les Israéliens, il les maintient dans une impasse sanglante.
Réciproquement, l’OLP – l’Organisation de Libération de la Palestine, dont le Fatah fait partie – a prétendu défendre la population palestinienne contre la colonisation. En réalité, cette organisation n’a défendu que le droit des bourgeois palestiniens à disposer de leur propre État. Il n’est donc pas surprenant que sa combattivité ait disparu avec la création de l’Autorité palestinienne. Or, les besoins de la population travailleuse, des ouvriers et des paysans, n’ont pas été satisfaits dans les accords d’Oslo. Ils n’ont pas ouvert les frontières à ceux qui cherchaient du travail, ils n’ont pas supprimé les check-points et autres vexations permanentes de l’armée israélienne. Ils ont juste transformé toute la région en immense camp de réfugiés.
Il est logique dès lors que chaque jour la colère et la frustration de la jeunesse grandissent, ainsi que la haine vis-à-vis de l’oppresseur, y incluant indistinctement l’État hébreu et la population israélienne qu’il prétend représenter. C’est sur cette colère que le Hamas a prospéré. Dans le fond, il ne cherche rien de bien différent du Fatah : le pouvoir sur la population palestinienne. Pour avoir son soutien, il a besoin de maintenir son image de résistance, quitte à mener l’ensemble de la population dans une guerre.
Plus le sang coulera, plus les tendances ultranationalistes, intégristes, racistes accroîtront leur emprise de part et d’autre. Il n’y aura pas de paix tant que les peuples palestiniens et israéliens n’auront que les perspectives nationalistes que leurs proposent leurs États respectifs, avec la bénédiction des impérialistes qui ont intérêt à faire perdurer le conflit et les divisions entre les peuples.
La paix ne pourra venir que lorsque les populations de la région s’uniront contre leurs dirigeants respectifs qui non seulement ne les protègent pas mais les exploitent et les maintiennent dans la guerre. Pour cela elles auront comme adversaires les pays impérialistes et comme alliés les travailleuses et travailleurs de ces pays qui, comme eux, subissent le capitalisme et comme eux aspirent à vivre en paix.
Nationalisme et guerre sont les fruits pourris du capitalisme, c’est à lui qu’il faut faire la guerre.

A Hollywood, les acteurs flairent l’entourloupe

Depuis juillet, les plateaux de tournage d’Hollywood sont à l’arrêt. Les acteurs en grève, qui sont loin d’être tous des millionnaires, réclament une revalorisation de leurs salaires et une plus grande part des bénéfices. Ils s’opposent également à ce que les studios de produc-tion puissent utiliser l’intelligence artificielle pour co-pier leur voix et leur image sans leur accord et sans les rémunérer. Et ce ne sont pas les coups de pression des grands patrons de studios et plateformes comme Dis-ney, Netflix ou Paramount qui les feront plier. Cette semaine, leur syndicat a même claqué la porte des né-gociations.

Aux États-Unis, l’automobile reste en grève

Le mouvement de grève mené depuis maintenant plus d’un mois par les ouvriers automobiles aux USA s’est durci. Alors que les négociations piétinent, dès le mer-credi 11 octobre, c’était au tour des 8700 ouvriers de la Kentucky Truck Plan, la plus grande usine du groupe Ford, de se croiser les bras, portant à plus de 34.000 le nombre total de grévistes dans le secteur. Les grands constructeurs américains Ford, General Motors et Stel-lantis ont beau continuer à faire la sourde oreille, les travailleurs savent que la grève est le seul langage que les patrons comprennent !

Le financement des soins encore raboté

Le budget 2024 des soins de santé vient d’être approuvé par l’INAMI. Alors que les besoins sont criants dans tout le secteur, qu’il y a pénurie de personnel, que les délais pour se faire soigner sont énormes, que de plus en plus de gens renoncent à se faire soigner car ils n’en ont pas les moyens et que le remboursement est insuffisant, le gouvernement réduit encore le budget! Hypocritement, alors que seuls 100 millions d’euros d’économies sont annoncés, on trouve aussi, à y regarder de plus près, plus de 700 millions de « non-dépenses ». Mais ça ne change rien à ce que ça veut dire. Ce sont autant de gens malades qui ne seront pas soignés.

Ne nous laissons pas diviser

Ce 13 octobre, un enseignant a été assassiné à Arras, en France, et trois autres personnes blessées. Il n’a pas fallu longtemps avant que des politiciens surfent sur ce drame pour répandre leur poison contre les immigrés et les musulmans. Ici comme en France, ils voudraient faire de chaque « étranger » un suspect islamiste ou terroriste. Ce racisme, qui rend responsable des atten-tats tous ceux qui n’ont pas « la bonne tête », ne man-quera pas d’attiser la haine et de favoriser le recrute-ment des djihadistes. Mais surtout, il divise les travail-leurs entre eux et les affaiblit ! Ne tombons pas dans ce piège.

En Palestine comme ailleurs, le capitalisme engendre la guerre

L’attaque du Hamas, lancée dans la nuit du 7 octobre dernier est un épisode sanglant de plus qui a relancé la guerre en Palestine – une guerre qui n’a jamais vraiment cessé depuis 70 ans.
La réponse d’Israël a été du même ordre : des milliers de civils palestiniens ont déjà péri sous les bombardements aveugles de l’armée. Or, le massacre de Palestiniens innocents n’est pas plus acceptable que le meurtre d’Israéliens innocents. Le terrorisme d’État d’Israël n’est pas plus légitime que le terrorisme du Hamas. Ce sont les deux faces d’un même monstre, dont les deux populations sont les victimes.
C’est un cycle infernal mais ni l’État israélien, ni le Hamas ne veulent en sortir. Les faucons des deux bords se maintiennent depuis des années au pouvoir grâce à cette guerre larvée permanente. La montée en puissance du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a été la conséquence de la politique agressive d’Israël où les tendances jusqu’au-boutistes n’ont cessé de se renforcer depuis vingt ans. Le mouvement islamiste représentait la résistance contre l’occupant et il était auréolé du sacrifice de ses militants. Dès le début, dès même les années septante, les dirigeants israéliens voyaient d’un bon œil ce concurrent à l’OLP, qui était à l’époque leur ennemi principal. Et depuis, ils utilisent l’extrémisme du Hamas comme prétexte pour durcir leur politique et refuser toute concession pour la création d’un état palestinien.
Le gouvernement israélien et le Hamas sont tous deux opposés à la paix. C’est une des raisons pour laquelle nous disons qu’ils sont avant tout les ennemis de leurs propres peuples.
Mais ils ne sont eux-mêmes que les marionnettes consentantes des intérêts des grands pays impérialistes. La guerre en Palestine n’est pas une guerre de religions, ni une guerre pour des « valeurs » comme voudraient le faire croire les dirigeants européens et américains. Comme en Ukraine, où la question de la religion n’est évidemment pas posée, la guerre de Palestine est avant tout la conséquence des rivalités des grandes puissances capitalistes pour dominer le monde.
La concurrence capitaliste n’est pas limitée aux prix de production, c’est avant tout une lutte implacable pour contrôler des marchés sur lesquels écouler la production, et pour disposer de la main d’œuvre et des matières premières pour les produire.
Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis sont devenus la première puissance mondiale. Il y avait d’une part la « guerre froide » contre l’Union Soviétique, mais aussi la concurrence entre les alliés occidentaux pour contrôler le Moyen-Orient et ses ressources infinies en pétrole. Pour obtenir les faveurs des pays arabes, l’Angleterre freinait la création de l’État d’Israël, qu’elle avait pourtant soutenue avant-guerre. De leur côté, les États-Unis voyaient bien l’avantage qu’ils pouvaient tirer de la création d’un nouveau pays qui dépendrait d’eux pour sa survie, tant il serait isolé au milieu de nations hostiles.
Ils ont dès lors donné leur feu vert à la création d’Israël et fermé les yeux sur les déplacements massifs de la population palestinienne, chassée par la guerre, enfermée et massacrée dans des camps, utilisée comme main d’œuvre à bon marché. La création de l’autorité palestinienne en 1993 a transformé l’ensemble des territoires de Cisjordanie et de Gaza en prisons à ciel ouvert. Le reste des pays riches a fini par s’aligner sur la politique américaine et si certains pays européens se faisaient les porte-paroles du droit des Palestiniens à un État, c’était plus pour courtiser les pays arabes que par un quelconque sentiment de justice.
Le soutien indéfectible des USA et de l’Europe à Israël n’a rien d’un combat contre l’antisémitisme, comme ils le prétendent. Il s’agit pour eux de protéger leur allié et défenseur dans la région. La politique de vengeance aveugle de l’État israélien n’a pas fini de faire son lot de victimes. Elle ne fera qu’accroître encore plus la haine entre les peuples pour des dizaines d’années encore. C’est une politique injuste et catastrophique, pour les deux populations.
La guerre fait déjà rage en Ukraine, elle se ravive en Palestine. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle se propage ailleurs tant les tensions internationales sont aigues.
La seule chose qui puisse mettre un terme à cette folie, ce serait que les peuples s’unissent contre leurs oppresseurs et mettent un terme définitif au capitalisme, à la misère et aux guerres