La FGTB, rejointe par certains secteurs de la CSC, a appelé à un mouvement de « Grève Nationale » pour ce vendredi 24 juin. L’appel concerne le secteur public comme le privé et il vaut pour tout le pays, au nord comme au sud.
Il est évident que tous les travailleurs doivent y participer, les plus nombreux possible, quel que soit leur syndicat.
Le gouvernement actuel, dans la continuité des précédents, cherche à revenir en arrière sur tous les acquis sociaux : la journée de huit heures, les services publics, la sécurité sociale, le droit à la pension et même le droit de grève. On pourrait remplir des pages et des pages avec la liste des mesures antisociales prises depuis le plan global de Dehaene en 1993 jusqu’aux mesures actuelles pour porter la pension à 67 ans, pour bloquer les salaires, pour augmenter la flexibilité du travail. Tous ces plans ont été mis en œuvre tantôt par des libéraux, tantôt par des sociaux-chrétiens, tantôt par des socialistes.
Tous ces plans ont été justifiés par le soi-disant sauvetage de l’économie et par la création d’emplois futurs. Mais en réalité, le bilan est clair : les profits des entreprises augmentent, tandis que les conditions de travail s’aggravent et les droits sociaux diminuent.
Charles Michel a récemment accusé les grévistes de « radicalisme syndical », faisant un parallèle sordide avec le radicalisme qui est à l’origine des attentats meurtriers. Mais ce sont les gens comme Michel en Belgique ou Hollande en France qui sont des intégristes pro-patronaux : leurs dieux, ce sont la bourse et le patronat. Et ils font des millions de victimes, tous ces travailleurs et ces jeunes qui végètent au chômage, toutes ces personnes âgées qui survivent avec des pensions de misère, toutes les familles qui n’arrivent pas à élever leurs enfants dignement. Tout cela pour réduire les impôts des entreprises et refinancer ces banques qui ont mis leur propre système financier en faillite !
Alors, oui, face à ces attaques, il est grand temps que les travailleurs se mobilisent.
Il est regrettable que la FGTB et la CNE soient les seules à appeler à la grève. Le reste de la CSC a refusé, sous le prétexte qu’elle ne devait pas toujours « suivre la FGTB ». Elle a aussi prétendu que la grève arrivait au « mauvais moment » par rapport aux négociations en cours. Elle a accusé la FGTB d’avoir lancé l’appel à la grève pour des raisons de surenchère électorale pendant les élections sociales. C’est possible, mais qu’est-ce que ça change ? La grève est nécessaire pour la défense du monde du travail, c’est cela qui compte.
L’argument selon lequel on ne fait pas grève car on est dans une négociation est complètement absurde. On ne gagne jamais face à un ministre ou un patron en discutant gentiment avec lui dans les bureaux. Tout simplement parce que les adversaires du monde du travail veulent faire passer le plus possible de leurs mesures antisociales, et que la seule chose qui les en empêche, c’est la résistance concrète des travailleurs, quand ils bloquent les usines et arrêtent les transports.
Un des problèmes des travailleurs, c’est justement que les organisations syndicales préfèrent négocier qu’organiser les luttes. Elles ne brandissent la grève que comme un épouvantail. Mais à force de céder, de menacer sans agir, ils ne font plus peur et le gouvernement et les patrons passent à l’offensive.
C’est donc maintenant que les travailleurs ont besoin de se mobiliser.
La volonté et la détermination sont là. Depuis des semaines, les mouvements se succèdent : la longue mobilisation des gardiens de prison, les débrayages spontanés à la SNCB et aux TEC, les grèves à la Justice ou aux Finances, ou encore à la Poste, dans des intercommunales. Partout, les travailleurs ont montré leur volonté d’agir contre les mesures injustes du gouvernement. Ils ont été des dizaines de milliers à participer aux manifestations. Cette vague doit s’amplifier, rassembler le plus possible de travailleurs pour balayer les attaques du patronat et du gouvernement à son service.
Même si les syndicats n’ont pas fait le nécessaire pour unifier ces luttes, les travailleurs ont intérêt à profiter de toutes les actions organisées pour s’exprimer le plus fort et les plus nombreux possible. Le gouvernement ne reculera pas du premier coup, mais plus la mobilisation sera forte, plus cela encouragera les travailleurs à continuer, et d’autres à rejoindre le mouvement.
Tous en grève le 24 juin !