Des réunions de propagande du parti du président turc Erdogan, l’AKP, ont été annulées, voire interdites dans plusieurs pays d’Europe. Rivalisant de démagogie nationaliste avec son rival d’extrême droite, le parti conservateur au pouvoir aux Pays-Bas s’est empressé, dans un calcul électoral lamentable, de reconduire à la frontière les ministres turcs venus prendre la parole.
La réaction d’Erdogan, criant au nazisme et rompant les relations diplomatiques avec La Haye, s’inscrit dans une stratégie de surenchère pour rassembler ses électeurs potentiels à l’occasion du futur référendum constitutionnel en Turquie.
Certes, les intentions politiques d’Erdogan sont claires : il fait tout pour renforcer sa quasi-dictature sur la population turque, après avoir éliminé ou neutralisé ses opposants à la suite du coup d’État manqué de juillet dernier. Mais les gouvernements occidentaux qui refusent la tenue de réunions de l’AKP ne reculent pas non plus devant les manipulations électorales.
Les dirigeants européens n’ont pas de problème avec la dictature d’Erdogan, ils saisissent juste l’occasion de flatter les sentiments nationalistes, voire xénophobes ou racistes. Sur ce plan, leur démagogie fait la paire avec les envolées antioccidentales d’Erdogan.