Depuis plusieurs mois, le battage médiatique concernant les élections a commencé.
Dans leurs tracts et leurs apparitions télévisées, les politiciens professionnels nous font bien des promesses. Pourtant, depuis de nombreuses années, la misère et le chômage augmentent dans les classes populaires et les élections n’y ont jamais rien changé.
Beaucoup de travailleurs, en cette veille d’élections, expriment leur dégoût pour ces partis. Les derniers scandales dans lesquels ils étaient impliqués n’arrangent évidemment pas leur crédibilité. Le PS a été ébranlé par des affaires de corruption et de détournement de fonds. Il y a d’abord eu Publifin, dirigée par Stéphane Moreau, aussi bourgmestre socialiste de Ans, dont des membres percevaient de l’argent des réunions fictives. La même chose est arrivée à Bruxelles-Ville où Mayeur, le bourgmestre, a démissionné après qu’on ait découvert qu’il s’enrichissait sur le dos du CPAS.
Le MR a, lui, été touché par le scandale du Kazakhgate. Il est apparu que De Decker, le bourgmestre d’Uccle, avait reçu un pot-de-vin de 700 000 euros, pour faire voter une loi qui permettait à l’homme d’affaires kazakh Patokh Chodiev d’échapper à la justice.
Il est nécessaire de dénoncer les partis qui proposent les vieilles recettes électoralistes
Le MR a traditionnellement son électorat parmi les plus riches et défend les intérêts de la bourgeoisie, au pouvoir comme dans l’opposition. Le PS, contrairement à ce qu’il prétend, a, une fois aux affaires, la même politique anti-ouvrière.
La NVA aussi est ouvertement un parti de la bourgeoisie. Mais elle a un vieux fonds de commerce raciste et xénophobe et mène tambour battant la chasse aux migrants. Elle tient des propos tellement violents que, même au MR, certains finissent par avaler de travers. On savait déjà que des membres dirigeants de la NVA, dont Francken, avaient fréquenté des groupes néo-nazis dans le passé. Récemment, la VRT a montré́ dans un documentaire qu’il existe toujours des accointances entre la NVA et des groupes d’extrême-droite admirateurs d’Hitler.
Rien d’étonnant à ce que voter pour le PTB apparaisse comme une bonne alternative aux yeux de nombreux travailleurs.
Ils croient qu’une victoire du PTB aux élections signifierait des changements significatifs dans les communes et l’arrivée de nombreuses mesures sociales.
Le PTB, anciennement communiste, joue la carte de l’électoralisme. Il entretient l’illusion qu’en allant au pouvoir il pourrait imposer des réformes favorables aux travailleurs. Or, toutes les réformes ont été le fruit des concessions que la bourgeoisie apeurée a faites devant les travailleurs en lutte. C’est lorsqu’elle a eu peur pour sa peau que la bourgeoisie a lâché la journée des huit heures. Il n’en a jamais été autrement. Prétendre le contraire est criminel, car cela conduit à l’échec et à plus de démoralisation.
En Espagne, la participation au pouvoir de Podemos, un parti semblable au PTB, n’a rien changé aux conditions de vie des travailleurs. Pire, lorsque Syriza, son équivalent grec, est arrivé́ au pouvoir, il a usé de la confiance que les travailleurs avaient mise en lui, afin de leur faire accepter des mesures d’austérité. La désillusion a été cruelle et la démoralisation abyssale.
Il est nécessaire de dénoncer les partis qui s’adressent à la classe ouvrière en lui proposant les mêmes vieilles recettes électoralistes remises au goût du jour.
Alors oui, il y a urgence à imposer des mesures contre la misère. Et pour cela, il y a urgence que les travailleurs soient armés politiquement contre toutes ces illusions. Seul un parti révolutionnaire peut mener cette tâche à bien et ce parti, il reste à le construire.
La seule chose à laquelle puissent servir les élections est de compter combien nous sommes à partager ces idées révolutionnaires. En l’absence d’un parti communiste révolutionnaire se présentant aux élections, nous ne donnons pas de consigne de vote. Nous ne voulons pas contribuer aux désillusions à venir.
Nous appelons toujours à la construction d’un parti révolutionnaire des travailleurs qui aurait pour but la constitution d’une société débarrassée du capitalisme et de l’exploitation de l’homme par l’homme.