Les navires militaires européens qui pouvaient secourir des migrants à la dérive en Méditerranée centrale, entre la Libye, Malte et les îles italiennes, sont rentrés au port. L’Union européenne vient en effet de mettre fin à leur mission.
Cette opération, dite Sophia, avait été mise en place en 2015 après la série de naufrages catastrophiques où 700 migrants au moins avaient trouvé la mort, et elle a permis de sauver 45 000 migrants en détresse durant ces quatre années, mais on estime à 10 à 20 fois plus le nombre de noyés.
L’Union européenne a maintenant quasiment interdit la mer aux bateaux des ONG, sous la pression du ministre italien Salvini, dont la chasse aux migrants est le fonds de commerce, et avec l’accord tacite des dirigeants européens qui, malgré leurs leçons de morale médiatiques, ont également refusé d’accueillir des réfugiés. En parallèle, l’UE a équipé et payé les garde-côtes libyens pour faire la chasse aux migrants, les ramener de force en Libye où ils sont parqués dans des camps ou réduits en esclavage. Il ne restera de la mission des ONG que quelques observateurs qui pourront au mieux évaluer le nombre de nouveaux morts que cette politique va entraîner.