2016 a été une année terrible pour les populations de tous les pays du monde et les travailleurs de Belgique n’ont pas été épargnés.
D’un côté, il y a les conflits militaires, ceux dont on parle comme en Syrie, en Turquie ou en Irak, et ceux dont on parle moins comme au Yémen, en Lybie, au Nigeria, sans compter toutes les zones en conflits larvés tels que l’Ukraine, la Birmanie et la plupart des pays d’Afrique. Pendant que les populations se terrent pour échapper aux bombes ou aux exactions des militaires, les marchands de canons font des bénéfices inespérés. Les États-Unis, qui dépensent déjà 40% du budget militaire mondial, vont encore l’augmenter. L’Europe est seconde, devant la Chine, l’Arabie Saoudite et la Russie. À eux cinq, ils ont dépensé 1000 milliards de dollars en armement en 2015. C’est autant d’argent qui pourrait être utile pour réduire les inégalités économiques, pour construire routes, écoles et hôpitaux dans les pays les plus pauvres. Au lieu de cela, des centaines de milliers de migrants fuient ces guerres terribles ou des dictatures féroces, la misère et la faim, au péril de leur vie. Partout en Europe, l’extrême droite, suivie par bien des partis de gouvernement, les a désignés comme les responsables des maux qui accablent les travailleurs. Mais le chômage, les bas salaires, la précarité n’ont pas commencé avec les migrants et n’ont rien à voir avec eux !
En Belgique, le gouvernement Michel prétend que le chômage a diminué. Mais il ne s’agit que du nombre de chômeurs complets indemnisés. Il ignore complètement tous ceux qui doivent se contenter d’un demi-emploi et d’un demi-chômage, ni de ces exclus du chômage qui doivent survivre avec les miettes du CPAS, ni de ceux qui n’ont droit à rien car leur conjoint touche déjà un salaire. Comment Michel peut-il crier victoire alors que les milliers de licenciés de Caterpillar, ING, AXA, IBM et les autres vont rejoindre les rangs des chômeurs ? La Belgique est un des pays les plus riches du monde, mais 15% de la population est en dessous du seuil de pauvreté et 40% des salariés ont du mal à boucler les fins de mois…
En réalité, la richesse ne profite qu’aux riches ! Il est mensonger de prétendre que si l’économie va mieux, alors le sort des travailleurs s’améliorera. Les AB Inbev, Colruyt, Solvay et leurs discrets actionnaires ne forment qu’un seul pourcent de la population, mais ils possèdent 25% des richesses du pays. Rien que les actionnaires belges d’AB Inbev ont une fortune supérieure au budget des soins de santé du pays ! Les gouvernements successifs ont répété qu’il n’y a pas d’argent pour la santé ni les retraites, mais ceux qui auraient de quoi payer bénéficient de taux réduits d’imposition, pour la partie de leur argent qui n’est pas cachée dans des paradis fiscaux.
Pour les travailleurs, c’est le blocage des salaires. Mais la fortune des plus riches a été multipliée par 10 en quinze ans. Ce n’est pas un hasard. Leur richesse a été construite uniquement sur l’exploitation du travail des autres. Pour que les riches soient riches, il faut que des ouvrières du textile touchent 60€ par mois au Bengladesh, ou que des enfants africains risquent leur vie pour un salaire de misère dans des mines de métaux précieux dont les multinationales de l’électronique ont besoin. Et dans les services publics, il faut des infirmières qui s’épuisent, à une pour trente lits, et des profs débordés devant des classes de trente-cinq élèves. Tant pis si les jeunes des classes populaires n’apprennent à l’école que le strict minimum requis par leur futur patron.
Ce que nous prépare le gouvernement pour 2017, c’est encore moins d’argent pour les services publics, c’est encore de l’austérité salariale, c’est la continuation du report de l’âge de la pension, c’est toujours plus de concurrence et de compétitivité. C’est le même plat qui sera servi aux travailleurs américains ou chinois. Quant au sort des populations qui fuient les pays en guerre, il risque encore de s’aggraver.
Alors, si on peut faire un vœu pour 2017, c’est que les travailleurs se servent de leur force, de leur rôle indispensable dans l’économie, où ils produisent toutes les richesses. Qu’ils s’en servent pour défendre leurs intérêts, pour mener la lutte de classe. Pour contester l’ordre social capitaliste qui met en péril toute l’humanité.