Les profiteurs à la porte !

Les affaires liées aux intercommunales Publifin et Nethys ont commencé il y a à peine un mois mais ce qu’on en a déjà appris est déjà affligeant et révoltant – et ce n’est probablement pas fini !
Brutele, Telenet, Voo (Publifin), et toutes les intercommunales ont payé des administrateurs bidons, en Flandre comme en Wallonie. Ils sont tellement bidons qu’ils ont même été payés les jours d’absence !
Deux conseillers communaux de Charleroi ont ainsi touché chacun 19 000 euros de Brutele pour des prestations inexistantes. Brutele prétexte des « erreurs d’encodage » mais a-t-on jamais vu une entreprise se tromper sur les salaires des employés en leur faveur ?
Les médias pointent la « mauvaise gestion » mais ce n’est pas de ça dont il est question. Ces intercommunales étaient très bien gérées, au sens capitaliste du terme. Elles faisaient des bénéfices énormes et exploitaient leurs salariés aussi bien que n’importe quelle entreprise privée.
Les politiciens prennent aujourd’hui des postures éthiques contre le cumul des mandats. Certes, il y a de quoi faire ! A titre d’exemple, Georges Pire, conseiller provincial MR, cumulait 22 mandats pour un total de 300.000 euros par an. Le MR, c’est le parti qui prône l’austérité… pour les travailleurs.
Ce n’est pas le seul, tous les partis sont mouillés du MR au PS en passant par le CDH, ou même Ecolo et la NV-A qui jouaient jusqu’à présent aux chevaliers blancs. Et ce qui ressort des premiers témoignages devant la commission d’enquête, c’est d’abord que tout le monde était au courant. Ceux qui font aujourd’hui les étonnés sont des hypocrites, pas des naïfs. D’abord, il n’y a qu’à voir les montants en jeu : Publifin a versé en deux ans, deux millions cinq cent mille euros aux membres de « comités de secteur », qui ne servaient à rien, qui ne faisaient aucun rapport et dont on ne savait même pas s’ils se réunissaient. Tous les membres étaient des mandataires publics, des échevins, des députés, des bourgmestres. De telles sommes distribuées à autant de gens, cela ne passe pas inaperçu… sauf à ceux qui ferment les yeux.
Et puis surtout, maintenant que la chasse est ouverte, les dirigeants et les politiciens commencent à se tirer dans les pattes les uns les autres. En particulier, Gil Simon, PS, secrétaire général de Nethys, joue à l’innocent et rappelle perfidement que tout cela était « légal », que ces comités inutiles et leurs rémunérations astronomiques étaient votés ouvertement dans des conseils d’administration où participaient les représentants de tous les partis.
Ce n’était donc pas de la mauvaise gestion, ni des pots-de-vin occultes mais un système bien rôdé de partage du gâteau. Tous en mangeaient !
Ce gâteau, il est énorme ! Les intercommunales ont rapporté pas moins de deux milliards d’euros en dividendes sur les cinq dernières années. C’est le montant qui a été redistribué aux actionnaires qui sont en grande partie les régions et les communes. Pour elles, c’est un investissement qui leur rapporte du 800% !
Si c’est possible, c’est parce que les communes imposent aux habitants d’utiliser les services de distribution de gaz, d’eau, d’électricité ou de télédistribution à ces intercommunales qui disposent ainsi d’un monopole institutionnel sur des produits de première nécessité. Ce genre de pratiques porte un nom, c’est du racket. Ces myriades de postes de pseudo-administrateurs ne sont en réalité qu’un moyen de reverser leur part du butin aux politiciens et à leurs proches.
C’est la même chose que ce que font les capitalistes à plus grande échelle. Boire, manger, dormir, se soigner, tout est payant et ils font des profits sur tout. Ils ont besoin de l’Etat pour faire tourner la machine, pour faire des routes et des voies ferrées et surtout pour bloquer les salaires et réprimer la contestation. En échange, ils laissent les politiciens se sucrer sur le dos des travailleurs. Cela n’est pas une question de bons ou mauvais politiciens, c’est le fonctionnement du système.
Face à ça, les communistes veulent une société gérée par les travailleurs eux-mêmes, ils veulent un Etat à bon marché où les gestionnaires publics ne touchent pas plus qu’un salarié moyen et où tout ce qu’ils font est public et sous le contrôle direct de la population. Ils veulent un monde où personne ne fait de profit sur les besoins des autres. Ce monde-là est possible, mais il faudra l’arracher de haute lutte, mettre ces politiciens véreux à la porte et reprendre les entreprises des mains de leurs patrons et de leurs actionnaires.

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