Le dernier sommet du G7 s’est tenu la semaine dernière en Italie. Les dirigeants des 7 pays les plus puissants s’y sont retrouvés pour négocier la manière dont ils vont se partager les affaires de la planète pendant l’année qui vient.
On y retrouve les Etats-Unis, bien sûr, mais aussi le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Italie et le Canada, ainsi que l’Union Européenne. La Russie en est exclue depuis qu’elle a annexé la Crimée en 2014.
Les médias ont mis en avant les désaccords entre ces grandes puissances : pas d’accord sur les relations économiques, pas d’accord non plus sur les sanctions contre la Russie, que l’Union Européenne veut maintenir, alors que les USA ne se prononcent pas. Mais le point de désaccord principal est que les Etats-Unis menacent de quitter l’accord de Paris qui prévoit de contenir le réchauffement climatique à maximum deux degrés par rapport au niveau d’avant l’industrialisation.
Les Européens s’affichent comme des défenseurs de l’environnement face aux USA, second pollueur mondial avec 18% des émissions de gaz à effet de serre. Mais, en réalité, ce débat est hypocrite. Car, les évolutions actuelles des technologies font que les énergies renouvelables sont de plus en plus rentables et vont créer potentiellement plus chiffre d’affaires et de profits que les énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon. Les grands patrons américains l’ont bien compris. Même Exxon – le plus gros producteur mondial de gaz et de pétrole – pousse Trump à respecter l’accord de Paris.
D’un autre côté, les secteurs industriels liés au pétrole sont puissants. Les Etats-Unis ont besoin de leurs alliés producteurs de pétrole dans les pays du Golfe, dont l’Arabie Saoudite qui vient de passer pour 380 milliards de dollars de commandes aux USA dont 100 milliards d’armement. Trump doit les ménager.
En outre, il a fait toute sa campagne électorale sur des thèmes réactionnaires, anti-immigrés, anti-protection sociale et aussi anti-environnement en prétendant que les mexicains et les lois anti-pollution étaient responsables des pertes d’emplois.
Évidemment, il s’est bien gardé de parler des profits qui augmentent en parallèle des restructurations et des licenciements ! Contrairement à ce qu’il dit, on peut avoir à la fois des emplois de qualité pour les travailleurs de tous les pays, une protection sociale et un environnement sain. La seule chose qui est incompatible avec tout ça, ce sont les profits des capitalistes !
Le dilemme des dirigeants des pays industriels est de trouver un moyen de faire la transition énergétique nécessaire pour être compétitifs demain, sans léser le patronat des secteurs plus polluants de l’industrie, qui sont encore très rentables. Aucun d’entre eux ne veut s’engager le premier, sans certitude que les autres s’engagent à en faire autant et à ne pas profiter de la situation pour prendre des parts de marché aux autres.
C’est là le but des « accords de Paris » et des réunions comme celle du G7 : ce sont des marchandages où les plus gros brigands s’arrangent entre eux pour piller le reste de la planète, tout en se méfiant les uns des autres…
Cette fois-ci, Trump endosse le rôle du méchant, car il ne voit pas pourquoi, en tant que première puissance mondiale, il devrait faire des concessions aux plus petits et prendre des engagements vis-à-vis d’eux. Mais Trump a bon dos, car les May, les Merkel et autres Macron qui jouent aujourd’hui aux sauveurs de la planète sont en réalité tout autant de fidèles serviteurs des intérêts de leurs propres patronats, tous ont des politiques de réduction des budgets sociaux dans leurs pays respectifs, tous participent à des coalitions militaires au Moyen-Orient, tous détruisent les emplois publics à coups de privatisations et tous érigent des barrières mortelles contre les réfugiés. Face aux ravages du capitalisme, ces dirigeants n’ont rien à proposer.
Ils sont les représentants du grand patronat et ils se coordonnent contre les travailleurs de leur propre pays et contre ceux des pays qu’ils dominent. Les travailleurs devraient aussi s’unir pour agir ensemble. Quand ils l’ont fait dans le passé, cela a fait trembler les capitalistes et les politiciens à leur service.